Himene
Avant l’arrivée de missionnaires européens dans le Pacifique Sud, le chant était un moyen efficace de transmettre la connaissance dans toutes les îles. Lorsque le christianisme s’est propagé dans la région, de nombreux hymnes chrétiens populaires ont été adaptés aux styles polyphoniques traditionnels. Telii, l’un des premiers convertis de Tubuai en 1844, proclamait l’Évangile en réunissant des groupes au crépuscule pour « chanter un nouvel air maintes et maintes fois jusqu’à minuit ». Caroline Barnes Crosby, une des premières missionnaires, était très impressionnée par les chants des membres. Elle dit : « Je n’ai jamais entendu une harmonie aussi parfaite. »
Au cours du XXe siècle, les saints de Polynésie française se sont efforcés de conserver leurs chants traditionnels. Pendant les années 1950, des membres plus âgés ont enseigné aux jeunes le Himene Tarava, un style de choral tahitien qui reprend fréquemment des histoires de la Bible. Les Barcolles, un chœur de jeunes membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, firent une tournée dans le pays et chantèrent selon le Himene Tarava en tahitien, en anglais, en français et en chinois. Les Barcolles faisaient fréquemment l’animation musicale pendant l’émission hebdomadaire de la mission sur radio Tahiti.
De nombreuses branches organisèrent des chœurs et d’autres ensembles musicaux. En 1954, la mission inaugura les soirées musicales annuelles au cours desquelles de nombreux ensembles musicaux de branche se produisaient devant un très large public. Le Pupu Mama Ruau (chœur des grands-mères) devint célèbre pour ses chants et ses danses et se produisit dans tout le pays, y compris devant le président français Charles de Gaulle en 1966.