Histoire de l’Église
Chapitre 7 : Enfants du même Dieu


Chapitre 7

Enfants du même Dieu

chœur de femmes devant une réplique du temple de Salt Lake City

Au début du mois d’octobre 1963, la section locale de Salt Lake City de l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur [National Association for the Advancement of Colored People] (NAACP) se préparait à une manifestation pacifique à l’extérieur de Temple Square pendant la conférence générale. L’événement faisait déjà la une des journaux des États-Unis. Le but des organisateurs était de persuader les dirigeants de l’Église de clarifier leur position sur les droits civiques.

Le Deseret News, journal appartenant à l’Église, avait confirmé la déségrégation raciale progressive en 1956, mais l’Utah restait à la traîne par rapport aux états voisins en matière de nouvelle législation sur les droits civiques. La NAACP espérait qu’une déclaration forte de l’Église influencerait les législateurs afin de garantir l’égalité des protections et des chances pour tous les habitants de l’État.

Cette manifestation devait être la première d’une longue série à cette période aux États-Unis. Plus tôt dans l’année, le président américain, John F. Kennedy, avait proposé une loi sur les droits civiques pour protéger les Afro-Américains et toute personne de couleur contre la discrimination. Quelques mois plus tard, la NAACP avait contribué à l’organisation d’une énorme manifestation à Washington, pour protester contre les inégalités sociales et économiques aux États-Unis. Elle s’était terminée par un discours émouvant de Martin Luther King fils, docteur et défenseur éminent des droits civiques, qui avait inspiré de nombreuses personnes à lutter contre l’injustice raciale.

Quand il apprit qu’une manifestation était prévue à Temple Square, Sterling McMurrin, professeur de philosophie à l’université d’Utah, organisa une rencontre entre les dirigeants de la NAACP de Salt Lake City et Hugh B. Brown, membre de la Première Présidence.

Le soir du 3 octobre, frère Brown accueillit Albert Fritz, le président de la section locale de la NAACP, et d’autres organisateurs de la manifestation dans le bâtiment administratif de l’Église. N. Eldon Tanner, appelé plus tôt dans la journée à remplacer Henry D. Moyle dans la Première Présidence, se joignit à eux.

Lors de la réunion, les organisateurs demandèrent si l’Église avait l’intention de s’exprimer en faveur des droits civiques.

Frère Brown répondit : « Comme vous le savez, l’Église ne se mêle pas de politique. » Elle tenait depuis longtemps une position de neutralité politique.

Les organisateurs firent remarquer que l’Église prenait souvent la parole sur des points de moralité. Ils expliquèrent que les droits civiques étaient, selon eux, une question morale.

Frère Brown partageait leur avis, mais ni lui ni frère Tanner ne jugeaient qu’une manifestation était nécessaire. Ils promirent de parler au président McKay de la possibilité que l’Église fasse une déclaration sur les droits civiques.

Après la réunion, frère Brown et frère Tanner demandèrent à Sterling McMurrin de les aider à préparer une déclaration qu’ils proposeraient au président McKay. Albert Fritz, quant à lui, exhorta les membres de la NAACP à reporter la manifestation et à laisser le temps à l’Église de publier la déclaration. Certains manifestants avaient déjà préparé leurs pancartes, mais ils acceptèrent de patienter au moins une semaine de plus.

Le samedi 5 octobre, frère Brown informa la NAACP que le président McKay avait approuvé une déclaration qu’il lut le lendemain matin lors de la conférence générale :

« Dans cette Église, il n’existe aucune doctrine, croyance ou pratique visant à refuser à quiconque la jouissance de la totalité des droits civils, indépendamment de la race, de la couleur ou de la croyance. Nous croyons que tous les hommes sont les enfants du même Dieu et que c’est un mal moral pour toute personne ou tout groupe de personnes de refuser à un être humain le droit à un emploi rémunéré, à toutes les chances en matière d’instruction et à tous les privilèges de la citoyenneté. »

Il poursuivit : « Nous appelons tous les hommes, partout dans le monde, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église, à s’engager en faveur de l’égalité civile pour tous les enfants de Dieu. Tout ce qui est inférieur à ce but va à l’encontre de notre idéal de fraternité humaine. »

La déclaration fit la une de journaux à Salt Lake City et ailleurs. À la demande d’Albert Fritz, la NAACP n’organisa pas de manifestation pendant la conférence. Il espérait que son association et l’Église puissent s’allier.

Il déclara : « Si nous travaillons en harmonie, nous vivrons dans un meilleur État. »


Au cours de l’année 1963, au Brésil, Hélio da Rocha Camargo était souvent en déplacement. Il avait reçu la Prêtrise de Melchisédek peu après la visite de Spencer W. Kimball en Amérique du Sud, en 1959. Il était maintenant conseiller dans la présidence de la mission brésilienne. L’Église se développant rapidement dans de nombreuses régions du pays, il était amené à rendre visite aux saints dans des villes éloignées telles que Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Recife et Brasília, la nouvelle capitale du Brésil.

Au cours des quatre dernières années, plus de trente-cinq mille personnes s’étaient jointes à l’Église en Amérique latine. En 1961, le premier pieu hispanophone de l’Église avait été organisé à Mexico. Le nombre de missions en Amérique du Sud avait plus que doublé. Il y avait désormais deux missions au Brésil, deux en Argentine, une en Uruguay, une au Chili et une qui regroupait le Pérou et la Bolivie.

Dans chacune d’elles, l’objectif était de répandre largement l’Évangile, d’aider les saints à vivre fidèlement et d’établir les premiers pieux en Amérique du Sud. L’organisation de ces pieux permettrait aux membres de diriger et de servir dans l’Église, éliminant ainsi le besoin de dirigeants venant d’ailleurs.

Wayne Beck, le président de la mission brésilienne, et son prédécesseur, Grant Bangerter, étaient tous deux convaincus que la meilleure façon de préparer les saints à assumer la responsabilité des pieux était de former des dirigeants de l’Église locaux. L’expérience d’Hélio en tant que pasteur méthodiste faisait de lui un candidat idéal. Le président Bangerter lui avait rapidement confié des appels à responsabilités.

L’un de ses premiers appels de dirigeant avait été en tant que conseiller dans une présidence de district, avec deux autres saints brésiliens. Peu au fait de ses nouvelles responsabilités, dont il peinait à comprendre l’objectif, il s’était adressé au président Bangerter : « Je ne fais rien d’utile ici. »

Le président de mission lui avait alors demandé : « Que voudriez-vous faire ? »

Hélio avait répondu : « J’aimerais retourner dans ma branche et être instructeur. Je pourrais être un bon instructeur. »

Le président Bangerter avait alors expliqué que les saints locaux étaient essentiels au développement de l’Église dans leur pays. En tant que membre de la présidence du district, Hélio jouait un rôle crucial dans l’appel et la formation des dirigeants et des instructeurs locaux.

Il avait ajouté : « Le moment est venu où le Seigneur suscite ses serviteurs pour l’établissement de son œuvre en puissance en Amérique du Sud. Certains sont appelés à porter le fardeau, et c’est tombé sur vous. »

Hélio avait alors vu la direction de l’Église sous un jour nouveau. En quelques semaines, lui et les autres membres de la présidence du district travaillaient de manière efficace.

Par la suite, Hélio avait formé de nombreux dirigeants locaux, ce qu’il continua de faire même après avoir été appelé dans la présidence de la mission. En tant que conseiller du président Bangerter, puis du président Beck, il aidait les saints à améliorer la qualité de leurs réunions de Sainte-Cène, les incitait à participer aux projets de construction de l’Église et fortifiait les branches. Désormais, partout où l’Église était bien implantée dans la mission, les branches et les districts fonctionnaient pratiquement comme des paroisses et des pieux. Si un baptême ou une confirmation avait lieu, un détenteur de la prêtrise brésilien s’en chargeait.

Nair, la femme d’Hélio, était conseillère dans l’organisation de la Primaire de la mission, où elle faisait sa part pour préparer les saints à être dirigeants dans un pieu. Suivant le modèle de l’Église au sein des pieux, la présidence tenait une conférence chaque année pour les dirigeantes et les instructrices de la Primaire. Dans ses leçons aux sœurs, Nair donnait des conseils sur la manière d’instruire les jeunes enfants, d’augmenter l’assistance à la Primaire, et d’utiliser le programme d’études et les aides visuelles disponibles.

Lors de la conférence de 1963, elle dit aux personnes servant à la Primaire : « Nous demandons à Dieu de bénir tout le travail que vous avez accompli pour les enfants et d’augmenter notre foi et notre désir de vivre selon les principes de l’Évangile, en nous consacrant avec enthousiasme et sincérité à l’œuvre qu’il nous a confiée. »

Au sein de la présidence de la mission, Hélio magnifiait son appel avec la même ferveur que lorsqu’il était pasteur. Un jour, il dit au président Bangerter qu’un véritable disciple se devait d’être entièrement dévoué et consacré à la cause du Christ, et ajouta :

« Tout bon méthodiste le sait. » D’après lui, il fallait que les saints des derniers jours le sachent aussi.


Vers la fin de l’année 1963, Walt Macey, âgé de quarante-quatre ans, était perturbé. En tant que copropriétaire de trois supermarchés à Salt Lake City, il ne savait pas s’il devait les laisser ouverts le dimanche. Dans son enfance, on lui avait appris que le sabbat était un jour de repos sacré. Cependant, il avait remarqué depuis peu que de nombreux saints des derniers jours faisaient leurs courses le jour du sabbat, tout comme les autres gens.

Il voyait partout des restaurants, des stations-service et des magasins ouverts le dimanche. Son partenaire commercial de longue date, Dale Jones, pensait que leurs magasins devaient également rester ouverts. Le dimanche, les affaires marchaient bien. Walt comprenait que le fait de rester ouvert bénéficiait aux familles qui avaient besoin de faire leurs courses le week-end. Peu de ménages possédaient deux voitures. En général, le mari prenait la voiture pour aller travailler en semaine. Le dimanche était le jour idéal pour faire les courses.

Toutefois, Walt n’avait jamais été tout à fait à l’aise d’ouvrir les magasins le jour du sabbat. Il était tourmenté à l’idée qu’il empêchait les jeunes qu’il employait d’assister à leurs réunions religieuses. Quelques années auparavant, il avait dit à Dale que leur entreprise serait bénie s’ils fermaient le dimanche. Dale n’était pas d’accord. Il avait mis fin à la discussion en déclarant : « Nous ne fermerons pas. »

Cependant, récemment, une conversation avec Joseph Fielding Smith, président du Collège des douze apôtres, avait troublé Walt. Frère Smith et sa femme, Jessie, étaient des clients réguliers de leur magasin situé à l’ouest de Salt Lake City. Un jour, frère Smith s’était approché du comptoir à viande où Walt travaillait et lui avait dit :

« Frère Macey, je veux que vous retiriez cette pancarte de votre vitrine. » Il y en avait plusieurs, alors Walt avait demandé de quelle pancarte il parlait.

Frère Smith avait répondu : « Celle qui dit ‘Ouvert le dimanche’. » Il avait ajouté qu’il préférait faire ses achats dans des magasins qui respectaient le jour du sabbat en fermant le dimanche. Puis il était parti. Walt ne l’avait pas revu dans le magasin depuis ce jour.

Frère Smith était apôtre depuis plus d’un demi-siècle. Pendant cette période, il avait remarqué que le respect du jour du sabbat se perdait chez les chrétiens du monde entier. Tout en reconnaissant qu’il y avait des raisons compréhensibles de travailler le jour du sabbat, lui et d’autres dirigeants de l’Église craignaient que le dimanche ne devienne simplement un jour supplémentaire de loisirs et de commerce. À maintes reprises, ils avaient rappelé que le jour du sabbat n’était pas censé être consacré aux événements sportifs, aux séances de cinéma, aux achats et aux activités qui pouvaient être effectuées un autre jour. Plus que tout autre apôtre de son temps, Joseph Fielding Smith exhortait les saints à sanctifier le jour du Seigneur.

Lors de la conférence générale d’avril 1957, il avait déclaré : « Nous devons cesser d’enfreindre le jour du sabbat. Je vous promets que si vous respectez le jour du sabbat, vous qui ouvrez vos magasins le jour du sabbat, si vous les fermez et si vous vous occupez des tâches que le Seigneur vous a confiées, et si vous respectez ses commandements, vous prospérerez. »

Deux ans plus tard, la Première Présidence avait enseigné le même principe, appelant les saints à ne plus faire leurs courses le dimanche.

Après sa conversation avec frère Smith, Walt décida de changer. Il avait la nette impression qu’il n’était pas à la hauteur de ce qu’il savait être juste.

Une fois de plus, il parla à Dale de fermer les magasins le dimanche, mais ce dernier refusa. Walt conclut : « Eh bien, puisque c’est très important pour moi, soit tu achètes mes parts, soit j’achète les tiennes. »

Un mois plus tard, Dale accepta de mettre fin au partenariat. Il conserverait deux magasins et Walt en garderait un. Walt décida de rouvrir son magasin sous un nouveau nom : Macey’s.

Peu après, le Deseret News annonça que Macey’s serait fermé le dimanche. Ce soir-là, à 23 h 15, Walt reçut un appel téléphonique à son domicile. C’était sœur Smith. Elle dit : « Mon mari souhaite vous parler. »

Frère Smith prit ensuite le téléphone et déclara : « Frère Macey, je vois dans le journal de ce soir que vous fermez votre magasin le jour du sabbat. Je reviendrai. »

Peu de temps après, Walt remarqua frère Smith faisant ses courses dans le magasin.


En 1964, Belle Spafford était dans sa dix-neuvième année en tant que présidente générale de la Société de secours. L’organisation comptait 262 002 membres dans le monde entier. Les femmes se réunissaient régulièrement pour les réunions de la Société de Secours dans plus de six mille paroisses et branches. Elles apprenaient les unes des autres et servaient avec compassion. La Société de Secours collectait et gérait ses propres fonds pour financer ses nombreux programmes, activités et initiatives, notamment le magazine de la Société de Secours, qui fêterait bientôt ses cinquante ans de publication.

Sœur Spafford était très fière des sœurs. Lors de la conférence annuelle de l’organisation, elle fit remarquer : « À une époque où les femmes s’engagent dans de nombreuses activités et où un grand nombre d’entre elles travaillent à l’extérieur, il est encourageant de constater que l’assistance moyenne aux réunions a augmenté. Nous vous remercions pour votre dévouement à la Société de Secours et votre vie de droiture. »

Au début de cette nouvelle année, plusieurs mois de voyage attendaient sœur Spafford et ses conseillères, Marianne Sharp et Louise Madsen.

Au cours du premier semestre de l’année, la présidence générale de la Société de Secours et le bureau assistèrent à des conférences de pieu dans le cadre du nouveau programme de corrélation. Le but était de former les dirigeantes locales de la Société de Secours et de s’adresser aux présidences de pieu, aux membres de grand conseil, aux épiscopats et aux autres dirigeants de pieu et de paroisse. Elles avaient ainsi l’occasion d’expliquer aux dirigeants de la prêtrise l’œuvre de la Société de Secours.

L’Église organisant de plus en plus de pieux en dehors des États-Unis, la présidence devait également voyager à l’étranger plus souvent. Les sœurs avaient récemment donné des formations dans des pieux en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux îles Samoa. Au printemps, elles rendirent visite aux saints en Europe.

Tandis qu’elles participaient aux conférences de pieu dans le monde entier, sœur Spafford et les membres du bureau présentaient L’Éveil (The Awakening), un film fixe soulignant l’importance de leur organisation. Les films fixes devenaient un outil pédagogique populaire dans l’Église et en dehors, en grande partie parce qu’ils étaient simples à utiliser et peu coûteux. Grâce à une série d’images projetées sur un écran, L’Éveil présentait l’histoire de Mary Smith, membre fictive de l’Église dont la foi déclinante avait été ravivée grâce à la Société de Secours et aux visites de membres de la paroisse. Les dernières images du film fixe montraient Marie et sa famille, de retour à l’église et se préparant à être scellés au temple.

Pendant des années, sœur Spafford et ses conseillères avaient approuvé le matériel pédagogique de la Société de Secours. L’Éveil, par exemple, avait été écrit et produit par des membres de la Société de Secours du pieu de Butler à Salt Lake City avant d’être adopté par la présidence générale de la Société de Secours pour leur présentation aux pieux.

Cependant, depuis peu, la responsabilité de développer des programmes pour les organisations de l’Église avait été confiée à Harold B. Lee et au nouveau conseil de coordination de l’ensemble de l’Église. La Société de Secours n’utilisait pas encore de programme corrélé, toutefois, le comité demandait à toutes les organisations de l’Église de soumettre les plans de leçons et les autres documents pour approbation. Sœur Spafford était favorable à ce changement. En tant que membre du conseil de coordination, elle participait au processus de corrélation des leçons de l’Église.

Le 24 juin 1964, sœur Spafford se rendit dans l’est des États-Unis pour assister à la « Journée de la Société de Secours » à l’exposition universelle de New York. Comme pour l’exposition universelle de 1893, en Colombie, l’Église considérait cet événement comme une occasion de faire connaître son message sur la scène mondiale. Elle avait construit une salle d’exposition immense conçue pour ressembler au temple de Salt Lake. Elle proposait diverses présentations sur le Sauveur et son Évangile, notamment un film populaire de quinze minutes intitulé L’homme à la recherche du bonheur, qui présentait le plan du salut aux visiteurs.

La journée de la Société de Secours avait pour but de mettre en avant les accomplissements des femmes de l’Église. Le point culminant de la journée fut un chœur de « mères chanteuses » des Sociétés de Secours de pieu de New York et d’autres villes. Leur programme musical attira du monde et sœur Spafford trouvait que chaque concert était meilleur que le précédent. L’exposition était un lieu bruyant, mais lorsque les femmes unissaient leurs voix dans des cantiques et d’autres musiques sacrées, l’agitation semblait s’estomper. Belle avait l’impression que des anges chantaient avec elles.

Plus tard, un journaliste lui demanda pourquoi il n’y avait pas de chœur de « pères chanteurs ».

Elle répondit : « Nous sommes une organisation de femmes. »


À la même période, Giuseppa Oliva s’assit dans un lieu de culte partiellement achevé à Quilmes, en Argentine. C’était la première église du pays construite par des missionnaires dans le cadre du programme de construction de l’Église. Ce matin-là, les saints qui assistaient à la conférence de district attendaient avec impatience la fin des travaux. Comme tant d’autres églises dans le monde, elle représentait des années de service dévoué et de sacrifice de la part des saints qui s’y réunissaient.

Giuseppa et son mari, Renato, étaient originaires de Sicile, une île italienne. Comme beaucoup d’Italiens, ils avaient amené leur famille en Argentine après la Seconde Guerre mondiale pour trouver un meilleur travail. Bien que l’adaptation à un nouveau pays, à une nouvelle culture et à une nouvelle langue ait été difficile, ils avaient établi un foyer en Amérique du Sud pour leurs cinq enfants. Sept ans après avoir quitté la Sicile, Giuseppa avait rencontré des missionnaires saints des derniers jours. Ses deux filles et elle avaient rapidement accepté leur message. Depuis, les deux filles s’étaient mariées avec de jeunes hommes de l’Église.

Cependant, Giuseppa était troublée ce matin-là alors qu’elle assistait à la conférence. Une crise économique frappait le pays. Le coût de la vie en Argentine augmentait de vingt pour cent par an et de nombreuses personnes perdaient leur emploi, car les entreprises ne parvenaient plus à payer leurs salariés. Face à l’incertitude économique, Renato, qui était vannier, était retourné en Sicile. Il souhaitait que sa famille le rejoigne.

Son épouse était réticente à cette idée. Depuis la visite de Spencer W. Kimball en Argentine, cinq ans plus tôt, le nombre de membres de l’Église avait augmenté jusqu’à compter plus de huit mille membres dans le pays. Les branches étaient fortes et la dîme des saints fidèles avait permis à la mission d’Argentine d’être autonome financièrement pour la première fois de son histoire. Le nombre de baptêmes de convertis était en hausse, fortifiant les assemblées, comme celle que Giuseppa fréquentait.

En revanche, en Italie, il n’y avait pas une seule branche de l’Église. Si elle choisissait de rejoindre Renato, elle devrait renoncer aux bénédictions liées à l’assistance régulière aux réunions de l’Église. De plus, son mari n’étant pas membre, il ne pourrait pas bénir et distribuer la Sainte-Cène ni accomplir les autres ordonnances de la prêtrise pour elle.

À la fin de la session du matin de la conférence de district, Giuseppa s’approcha d’Arthur Strong, le président de la mission d’Argentine. Elle lui fit part de son dilemme. Elle expliqua qu’elle voulait rester avec ses filles en Argentine, mais qu’elle ressentait également qu’elle devait être auprès de son mari en Europe.

Le président Strong l’écouta, puis lui recommanda de retourner en Italie, disant : « Votre place est là-bas. »

Giuseppa demanda : « Comment vais-je faire pour l’Église ? »

Il promit : « L’Église grandira dans votre ville. Ne vous inquiétez pas à ce sujet. »

Elle était sceptique. Cela pouvait-il vraiment arriver ? Elle décida cependant de faire confiance au Seigneur et de retourner en Italie. Après tout, sa foi ne lui avait jamais fait défaut jusque là.


En juin 1964, Darius Gray, âgé de dix-huit ans, remarqua qu’une nouvelle famille s’était installée dans le quartier. En passant devant chez eux, il vit un groupe d’enfants qui jouaient dehors.

L’un d’eux s’écria : « On est la famille Felix ! On est Mormons ! »

Darius, Afro-Américain, avait grandi en fréquentant diverses Églises avec ses parents, y compris des Églises à prédominance noire. Son intérêt pour la religion l’avait amené à étudier le catholicisme, le judaïsme, l’islam et le bahaïsme. Il vivait tout proche de l’Utah, dans l’État voisin du Colorado, mais il ne savait pas grand-chose des saints des derniers jours. Il était certain de ne jamais en avoir rencontré.

Au fil des mois, il apprit à connaître la nouvelle famille. John Felix était opérateur radio amateur et il enseigna le code morse à Darius. Barbara, la femme de John, était plus désireuse de parler de sa religion. Ses enfants et elle lui remirent un exemplaire du Livre de Mormon. D’abord réticent à l’accepter, il le prit par amour pour les livres et commença finalement à le lire.

Les mots du Livre de Mormon parlèrent à son âme et il invita les missionnaires chez lui. Son père était décédé quelques années plus tôt, alors il vivait seul avec sa mère, Elsie. Fervente chrétienne, elle était toujours disposée à parler aux gens d’autres confessions. Darius ne pensait pas que la présence des missionnaires la dérangerait.

Pourtant, lors du rendez-vous, elle resta dans sa chambre. Une fois les jeunes hommes partis, elle appela son fils.

Elle déclara : « Je ne veux pas que ces deux hommes reviennent chez nous. »

Darius demanda : « Pourquoi pas ? »

Elle répondit : « C’est ma maison, je ne les veux pas ici. »

Darius savait qu’il valait mieux ne pas insister, mais il lui était difficile de laisser tomber. Finalement, lorsqu’il l’interrogea à nouveau pour comprendre pourquoi elle s’opposait à la présence des missionnaires, elle expliqua qu’elle en avait accueilli chez elle par le passé. Ils venaient à peine d’entrer quand l’un d’eux lui avait demandé si elle était noire.

Elle avait répondu : « Oui, bien sûr. »

Les deux hommes étaient alors partis sans explication. Depuis, elle avait eu une mauvaise opinion de l’Église.

Ce récit perturba Darius. Il croyait sa mère tout en se demandant si cette expérience négative était un cas isolé.

Il continua d’étudier avec les missionnaires. Bientôt, il décida de se joindre à l’Église. La veille de son baptême, il interrogea les missionnaires sur les enseignements de l’Église par rapport à la race. Il se demandait en quoi cela le concernait.

Pendant un moment, ce fut le silence. Puis, l’un des missionnaires se leva et marcha lentement vers un coin de la pièce, tournant le dos à Darius. L’autre répondit : « Eh bien, frère Gray, la conséquence principale est que vous ne pourrez pas détenir la prêtrise. »

Darius se sentit bête tout à coup. Il pensa : « Maman avait raison. » Comment pouvait-il se joindre à l’Église maintenant ? Il connaissait trop bien le sentiment d’être traité différemment à cause de sa couleur de peau et il refusait de se considérer inférieur à qui que ce soit.

Ce soir-là, Darius s’installa dans son lit et s’enroula dans sa couverture. Il croyait en Dieu et au salut par l’intermédiaire de Jésus-Christ. Jusqu’à aujourd’hui, il avait cru tout ce que les missionnaires lui avaient enseigné. Il ne savait plus quoi faire. Comment concilier sa foi avec ce qu’il venait d’apprendre sur les restrictions relatives de la prêtrise ?

Il ouvrit une fenêtre et appuya sa tête sur le rebord. L’air de la nuit remplissant ses poumons, il pria. Ensuite, il ferma la fenêtre et essaya de dormir. Se tournant et retournant, il se dit qu’il devait prier à nouveau. Il rouvrit la fenêtre et commença à prier.

Cette fois-ci, il entendit une voix claire lui parler. « C’est là l’Évangile rétabli, tu dois l’accepter. »

Darius sut immédiatement quoi faire. Le lendemain, il entra dans les eaux du baptême et devint membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

  1. « Negroes May Picket Mormon Conference », Newport (RI) Daily News, 4 octobre 1963, p. 4 ; « Negro Threat to Picket Mormon Session in Utah », Kansas City (MO) Times, 5 octobre 1963, p. 19 ; « Mormon Temple May Be Picketed in NAACP Move », Arizona Daily Star (Tucson), 5 octobre 1963, p. B1.

  2. « Extremism Is Never the Answer », Deseret News, 3 avril 1956, p. A22 ; McKay, Diary, 2 avril 1956.

  3. McMurrin, « Note on the 1963 Civil Rights Statement », p. 60 ; Fritz, Oral History Interview [1984], p. 26-30 ; « NAACP Calls S.L. Protest over Rights », Salt Lake Tribune, 5 octobre 1963, p. 32 ; « Negro Group Lauds LDS Rights View », Salt Lake Tribune, 7 octobre 1963, p. 6 ; Mason, « Prohibition of Interracial Marriage in Utah », p. 129-130 ; Harris and Harris, « Last State to Honor MLK », p. 6.

  4. McMurrin, « Note on the 1963 Civil Rights Statement », p. 60 ; Meier et Rudwick, CORE, p. 239, 250 ; Reed, Chicago NAACP, p. 198-199 ; Honey, To the Promised Land, p. 75-80 ; Jackson, From Civil Rights to Human Rights, p. 155-156, 166-169, 171-184 ; Branch, Parting the Waters, p. 846-850, 872-887 ; Arsenault, Freedom Riders, p. 8-10. Sujet : Mouvement des droits civiques

  5. Voir, par exemple, Hugh B. Brown to Kelorah Franklin, 1er septembre 1961 ; Hugh B. Brown to William Wangeman, 6 novembre 1961 ; Hugh B. Brown to Deana Astle, 26 novembre 1963, David O. McKay Papers, Bibliothèque d’histoire de l’Église.

  6. Mueller, « Pageantry of Protest », p. 133 ; Tanner, Journal, 3 octobre 1963 ; McKay, Diary, 4 octobre 1963 ; Holbrook, Oral History Interview, p. 7 ; McMurrin, « Note on the 1963 Civil Rights Statement », p. 61. Sujet : Neutralité politique

  7. McMurrin and Newell, Matters of Conscience, p. 201 ; « NAACP Calls S.L. Protest over Rights », Salt Lake Tribune, 5 octobre 1963, p. 32 ; Fritz, Oral History Interview [1984], p. 28-29.

  8. Holbrook, Oral History Interview, p. 7.

  9. Hugh B. Brown, dans One Hundred Thirty-Third Semi-annual Conference, p. 91.

  10. « Give Full Civil Equality to All, LDS Counselor Brown Asks », Salt Lake Tribune, 7 octobre 1963, p. 1 ; « Negro Group Lauds LDS Rights View », Salt Lake Tribune, 7 octobre 1963, p. 6 ; « Mormon Church Calls for Full Civil Equality for All », Herald Bulletin (Burley, ID), 7 octobre 1963, p. 1 ; « Digest of the News », Arizona Republic (Phoenix), 7 octobre 1963, p. 1 ; « Mormon Leader Appeals for Civil Equality for All », Fort Myers (FL) News-Press, 7 octobre 1963, p. 1.

  11. Camargo, Oral History Interview, p. 19, 20, 22 ; Hélio Camargo entry, Vila Mariana Branch, São Paulo District, Brazilian Mission, Transcript of Record of Members, 1959, p. 316, in Brazil (Country), partie 3, Record of Members Collection, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; William Bangerter to First Presidency, 18 avril 1960, First Presidency, Mission Correspondence, 1946-1969, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; A. Theodore Tuttle to First Presidency, 2 septembre 1963, First Presidency, Mission Correspondence, 1964-2010, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; Reid, Brazil, p. 91-92.

  12. A. Theodore Tuttle to First Presidency, 2 septembre 1963, First Presidency, Mission Correspondence, 1964-2010, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; Missionary Department, Full-Time Mission Monthly Progress Reports, décembre 1958 ; janvier 1959 ; janvier 1963 ; « Elder Romney Creates New Mexico City Stake », Church News, 9 décembre 1961, p. 3. Sujets : Croissance de l’Église ; Paroisses et pieux ; Bolivie ; Pérou

  13. Missionary Department, Full-Time Mission Monthly Progress Reports, janvier 1963 ; « Brief Report to the First Presidency on the Brazilian Mission from President and Sister Wayne M. Beck », 9 août 1966, [p. 6], First Presidency, Mission Correspondence, 1964-2010, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; Bangerter, Oral History Interview, p. 86-88, 103-104 ; Bangerter, Reminiscence, p. 12.

  14. Rodriguez, From Every Nation, p. 135-137 ; Bangerter, Oral History Interview, p. 87-88 ; Bangerter, Diary, 28-29 octobre 1959 ; 8 novembre 1959 ; 22 février 1961.

  15. Bangerter, Oral History Interview, p. 87-88 ; Bangerter, Diary, 22 février 1961.

  16. Brazil São Paulo North Mission, Manuscript History, 4 août 1963. Sujet : Appels dans l’Église

  17. Bangerter, Journal, 1er et 27 mars 1962 ; 6 mai 1962 ; 14 septembre 1962 ; 1er novembre 1962 ; Brazil São Paulo North Mission, Manuscript History, 20 juin et 28 juillet 1963 ; Camargo, Oral History Interview, p. 20, 22 ; Wayne Beck et Evelyn Beck, Oral History Interview, p. 76-78, 88-89 ; Spät, Oral History Interview, p. 9 ; « Programa Dinamismo », p. 2.

  18. Brazilian Mission, Congresso da Associação da Primária [1962], p. [11]-[13], [16], [20], [32] ; Guide for Primary Stake Boards, p. 55.

  19. Brazilian Mission, Congresso da Associação da Primária [1963], p. 27.

  20. Bangerter, Oral History Interview, p. 74.

  21. « Sava-Nickel Acquires S.L. Market », Salt Lake Tribune, 24 janvier 1964, p. D4 ; Macey, Biographical Sketch, p. [31]-[33], [35]-[36], [38], [40] ; Macey Takes Over Grocery Store, Deseret News and Salt Lake Telegram, 23 mars 1964, p. B9.

  22. Macey, Biographical Sketch, p. [32]-[36].

  23. Macey, Biographical Sketch, p. [38] ; Smith, Journal, 17 juin et 19 août 1963 ; Joseph Fielding Smith, dans One Hundred Thirty-Third Annual Conference, p. 21.

  24. Joseph Fielding Smith to First Presidency, 12 juin 1939, First Presidency, Miscellaneous Correspondence, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; « Return to Religion Held Big Need », Deseret News, 5 avril 1943, p. 6 ; Miller, Peculiar Life of Sundays, p. 168-170, 263-265 ; Harline, Sunday, p. 215-299, 351-367 ; Mrs. Richard Harston to Heber J. Grant, 22 mai 1934, Heber J. Grant to Mrs. [Richard] Harston, 26 mai 1934, First Presidency, Miscellaneous Correspondence, Bibliothèque d’histoire de l’Église.

  25. Joseph Fielding Smith, dans Eighty-Seventh Semi-annual Conference, p. 70 ; Joseph Fielding Smith, dans One-Hundred and First Semi-annual Conference, p. 25-26 ; Joseph Fielding Smith, « A Warning Cry for Repentance », Deseret News, 4 mai 1935, Church section, p. 6, 8 ; Woodger, « Restoration of the Perpetual Covenant to Hallow the Sabbath Day », p. 289-310 ; Thomsen, « History of the Sabbath in Mormonism », p. 102-105 ; Merrill and Cannon, « Legal and Cultural War over Utah’s Sunday Closing Laws », p. 167-176. Sujet : Joseph Fielding Smith

  26. Joseph Fielding Smith, dans One Hundred Twenty-Seventh Annual Conference, p. 62 ; « The Sabbath », Church News, 11 juillet 1959, p. 3.

  27. Macey, Biographical Sketch, p. [35]-[37] ; « Sava-Nickel Acquires S.L. Market », Salt Lake Tribune, 24 janvier 1964, p. D4 ; « Macey Takes Over Grocery Store », Deseret News and Salt Lake Telegram, 23 mars 1964, p. B9 ; « Grand Opening », Deseret News and Salt Lake Telegram, 14 mai 1964, p. E5.

  28. Macey, Biographical Sketch, p. [38]-[39] ; « Grand Opening », Deseret News et Salt Lake Telegram, 14 mai 1964, p. E5 ; Smith, Journal, 17 juillet 1964.

  29. Derr, Cannon and Beecher, Women of Covenant, p. 304, 324 ; Belle S. Spafford, « Report and Official Instructions », Relief Society Magazine, novembre 1964, p. 816, 820-822 ; Belle S. Spafford, « Report and Official Instructions », Relief Society Magazine, novembre 1963, p. 821-822. Le Relief Society Bulletin a été publié pour la première fois en 1914. En janvier 1915, il est devenu le Relief Society Magazine. Sujets : Belle S. Spafford ; Société de Secours

  30. Belle S. Spafford, « Report and Official Instructions », Relief Society Magazine, novembre 1963, p. 818, 822.

  31. Relief Society, General Board Minutes, volume 34, 19 septembre 1962, p. 145 ; 17 octobre 1962, p. 156 ; 9 et 23 janvier 1963, p. 244, 254 ; 27 mars 1963, p. 286 ; 29 mai 1963, p. 345, 351 ; 30 octobre 1963, p. 402-403 ; 6 novembre 1963, p. 405-406.

  32. Relief Society, General Board Minutes, volume 34, 31 janvier 1962, p. 23-24 ; 6 mars 1963, p. 275, 277 ; 15 mai 1963, p. 334 ; volume 35, 20 et 27 mai 1964, p. 89-90, 100 ; Belle S. Spafford, « Talk Given by Sister Belle S. Spafford », 25 avril 1964, Relief Society, Belle S. Spafford Files, Bibliothèque d’histoire de l’Église. Sujets : Australie ; Nouvelle-Zélande ; Samoa

  33. Relief Society, General Board Minutes, volume 34, 23 octobre 1963, p. 392, 396 ; volume 35, 2 janvier 1964, p. 7 ; 22 janvier 1964, p. 24 ; 11 mars 1964, p. 52 ; Relief Society, General Board, « The Awakening », 1964, Relief Society, Belle S. Spafford Files, Bibliothèque d’histoire de l’Église. Sujet : Mondialisation

  34. Saettler, History of Instructional Technology, p. 178-187 ; Whitaker, Pioneering with Film, p. 3-4, 90 ; « The Awakening »: A Sound-Filmstrip Presentation of the General Board of Relief Society, Filmstrip Script, Bibliothèque d’histoire de l’Église.

  35. « ‘Mary Smith’ Story … Told World Wide », Church News, 15 août 1964, p. [8]-[9].

  36. Relief Society, General Board Minutes, volume 35, 19 février et 11 mars 1964, p. 44, 52.

  37. Relief Society, General Board Minutes, volume 34, 19 septembre 1962, p. 144-147 ; J. Reuben Clark to Belle S. Spafford, 14 septembre 1961, First Presidency, General Administration Files, 1923, 1932, 1937-1967, Bibliothèque d’histoire de l’Église. Sujet : Corrélation

  38. « Visitors Welcomed to Mormon Pavilion at N. Y. Fair », Church News, 25 avril 1964, p. 3 ; Kogan, « Mormon Pavilion », p. 37-38 ; McKay, Diary, 21 mars 1963 ; Whitaker, Looking Back, p. 61-62 ; Whitaker, Pioneering with Film, p. 57-62. Sujet : Exposition universelle de 1893

  39. « Mormon Mothers Chorus to Sing at Fair », Church News, 29 février 1964, p. 3 ; Gay Pauley, « Utah’s Singing Mothers Perform at N.Y. Fair », Los Angeles Times, 12 juillet 1964, p. E12 ; Belle S. Spafford and Counselors to First Presidency, 29 juin 1964, First Presidency, General Administration Files, 1921-1972, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; voir aussi Derr, Cannon and Beecher, Women of Covenant, p. 273-274, 338-340.

  40. Argentine Buenos Aires North Mission, Manuscript History and Historical Reports, 23 février 1964 ; « Construction Program », p. 6 ; Strong, Autobiography Excerpt, p. 35. Sujets : Argentine ; Programme de construction

  41. [Maria Oliva] to Omar Esper, Email, 15 juillet 2021, Maria Oliva Family Papers, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; Lewis, Argentina, p. 101 ; Jack E. Jarrard, « She Remembers Well the Day the Elders Called », Church News, 5 octobre 1968, p. 11 ; Giuseppa Oliva, María Oliva, and Rosa Oliva entries, Baptisms and Confirmations, 1957, Quilmes Branch, Argentine Mission, p. 66-67 ; Rosa Oliva entry, Marriages, 1958, Quilmes Branch, Argentine Mission, p. 72 ; María Oliva entry, Marriages, 1960, Cōrdoba Branch, Argentine Mission, p. 148, in Argentina (Country), partie 4, Record of Members Collection, Bibliothèque d’histoire de l’Église ; Strong, Autobiography Excerpt, p. 35.

  42. John Bausman, « World of ’64: Foreign Correspondents Survey Trouble Spots around Globe », Gazette (Montréal), 25 janvier 1964, p. 13 ; Edward C. Burks, « Argentina Faces Growing Deficits », New York Times, 17 janvier 1964, p. 70 ; Lewis, Argentina, p. 132-133 ; « Argentine Costs Up », Miami Herald, 19 mars 1965, Palm Beach edition, p. A2 ; Strong, Autobiography Excerpt, p. 36 ; [Maria Oliva] to Omar Esper, Email, 15 juillet 2021, Maria Oliva Family Papers, Bibliothèque d’histoire de l’Église.

  43. Les saints, tome 3, chapitre 16 ; Missionary Department, Full-Time Mission Monthly Progress Reports, novembre 1963 et janvier 1964 ; « Argentine Mission Is Now Self-Supporting », Church News, 9 novembre 1963, p. 6 ; Toronto, Dursteler and Homer, Mormons in the Piazza, p. 259-277 ; Jack E. Jarrard, « She Remembers Well the Day the Elders Called », Church News, 5 octobre 1968, p. 11 ; Strong, Autobiography Excerpt, p. 35.

  44. Strong, Autobiography Excerpt, p. 35-36 ; Jack E. Jarrard, « She Remembers Well the Day the Elders Called », Church News, 5 octobre 1968, p. 11.

  45. Gray, Oral History Interview, p. 21-23.

  46. Gray, Oral History Interview, p. 5, 15-19, 21, 23.

  47. Gray, Oral History Interview, p. 1, 4, 15-16, 18, 24-25 ; Darius Gray to Jed Woodworth, Email, 3 janvier 2023, copie en possession des rédacteurs.

  48. Gray, Oral History Interview, p. 8-10, 25-26, 55-56. Sujet : Restriction concernant la prêtrise et le temple

  49. Gray, Oral History Interview, p. 26-27, 198-199 ; Darius Gray entry, Baptisms and Confirmations, Colorado Springs Second Ward, Pikes Peak Stake, p. 388, dans Colorado Springs 2nd Ward, Record of Members Collection, Bibliothèque d’histoire de l’Église.