Le plus beau cadeau
Ce Noël-là, nous n’avions pas de nourriture. Nous ne pouvions qu’espérer un miracle.
Quand j’avais douze ans, ma famille vivait dans une ferme au Brésil, loin de la ville. Ce mois de décembre-là, mon frère et moi cueillions des noix pour un autre paysan, quand il s’est soudainement mis à pleuvoir. Il a plu si fort pendant des jours que nous ne pouvions pas travailler.
C’était presque Noël et notre famille commençait à manquer de nourriture. Ma mère craignait que nous n’ayons pas de dîner de Noël et nous a donc demandé, à mon frère et à moi, de réclamer au paysan l’argent que nous avions gagné. Cela ne serait pas grand-chose, mais cela permettrait d’acheter un peu de nourriture pour notre famille alors que d’autres préparaient leur repas de fête.
Mon frère et moi avons fait plusieurs kilomètres à pied sur un chemin boueux pour arriver à la maison du fermier. Quand nous sommes arrivés, le paysan a été surpris. « Qu’est-ce qui vous amène par un jour aussi pluvieux ? » a-t-il demandé. Nous avons expliqué notre situation et il a répondu : « Je n’ai pas d’argent liquide pour vous payer, mais je peux vous donner un chèque. » Nous avons accepté et nous nous sommes hâtés pour arriver à temps en ville pour encaisser le chèque et acheter les courses dont nous avions besoin.
Le temps d’arriver en ville, et presque tous les commerces étaient déjà fermés pour célébrer Noël. Nous étions épuisés et tous nos efforts pour encaisser le chèque ont été vains.
Quand nous sommes rentrés à la maison sans les courses, ma mère et mes huit frères et sœurs ont été très déçus. Tout ce que nous avions, c’était le chèque qui pour le moment ne nous était d’aucune valeur. Le soir de Noël est arrivé sans cadeaux et avec peu de nourriture. Nous avons mangé du riz et sommes allés nous coucher.
Nous nous sommes levés le matin de Noël en entendant nos voisins faire la fête dehors, mais nous sommes restés à l’intérieur, espérant qu’un miracle mettrait à manger sur notre table. À notre surprise, juste avant le déjeuner, on a frappé à la porte. Une voisine se tenait là, tenant dans ses bras un énorme saladier recouvert d’une serviette.
« Je suis venue vous apporter ceci », a-t-elle dit. Ma mère a accepté le saladier avec gratitude, et quand nous avons regardé ce qu’il contenait, nous avons vu qu’il était plein de nourriture de Noël. Pour nous, c’était un banquet, un vrai miracle !
Ce repas de Noël est le plus beau cadeau que j’aie jamais eu, parce qu’il nous a nourris en ce jour spécial. Notre voisine n’était pas au courant de notre situation, mais je sais que notre Père céleste l’était et que ce Noël-là, il a fait en sorte de nous nourrir grâce à elle. Je sais que quand nous n’avons pas d’autres moyens, le Seigneur, dans son infinie bonté, opère pour nous de grands miracles. Comme notre famille l’a appris ce Noël-là, nous pouvons servir le Seigneur, comme l’a fait notre voisine, en opérant des miracles dans la vie des autres.