Décisions et miracles : et maintenant je vois

Irina V. Kratzer

Qui est sœur Kratzer

Cadre et photo par Getty Images

Irina Valentinovna Kratzer (née en 1965) a vécu à Barnaul, en Sibérie, où elle a fait ses études de médecine et est devenue cardiologue. La médecine n’était pas un métier lucratif ; des mois passaient avant que l’hôpital distribue les salaires. Après avoir divorcé de son mari violent en 1996, Irina était épuisée et désespérée, faisant des gardes de nuit supplémentaires pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa fille, avec un faible salaire.

Irina a été élevée dans une famille athée et ne croyait pas en Dieu. Néanmoins, un soir, elle a osé faire la demande suivante : « Très bien, Dieu, si tu es là, fais-le moi savoir, parce que tu ne te soucies probablement même pas de moi. Qui suis-je pour toi, une petite chose qui essaie de survivre ? »

Quelques semaines plus tard, en août 1996, elle a rencontré un homme qui lui a fait connaître l’Église et l’a aidée à aller aux États-Unis pour étudier l’anglais. En avril 1998, huit mois après son arrivée en Utah (États-Unis), elle a épousé Tay Kratzer.

Sœur Kratzer était instructrice à la Société de Secours à Orem (Utah, États-Unis) quand on l’a invitée à prendre la parole à la conférence des femmes de l’université Brigham Young. Ponctuation et capitales standardisées.

À un moment de ma vie, l’amour et la lumière du Christ m’ont touchée. Depuis, ma vie a changé pour toujours.

Je sais ce que c’est que vivre sans l’Évangile. J’ai vécu ainsi pendant trente ans. Je suis née en Russie de bons parents. […] Devenue adulte, je me suis mariée et j’ai donné naissance à une belle petite fille. Peu après, j’ai obtenu mon diplôme universitaire et j’ai trouvé un travail que j’aimais vraiment beaucoup. Et cependant, […] j’étais loin d’être heureuse.

[…] Mon mariage […] s’est peu à peu désagrégé. […] Je ne pouvais que difficilement subvenir à nos besoins alimentaires de base. J’ai péché. J’ai fait un mauvais choix après un autre. À cause de la faim, de la dépression et de mes mauvaises décisions, ma vie était pitoyable. J’ai [blâmé] la malchance, ne me rendant pas compte que, de bien des façons, je souffrais des conséquences naturelles de mes péchés. Mais comment pouvais-je le savoir ? Le péché n’existait pas, selon ce qu’on m’avait enseigné. […]

En Union soviétique, la religion a été prohibée après la révolution communiste de 1917. Depuis la maternelle, on m’avait appris que Dieu n’existait pas et que seul le parti communiste et grand-papa Lénine pouvaient apporter le bonheur au peuple russe. Les personnes religieuses ont été sévèrement persécutées. Les croyants perdaient leur travail, n’étaient pas autorisés à faire des études et étaient étiquetés « fous ». Tout le monde devait assister à des cours d’athéisme à l’université, dans lesquels nous prouvions que Dieu n’existe pas. […] Je ne pensais pas à Dieu. Cependant mon cœur souffrait en raison de mes mauvais choix. Par la suite, j’ai appris que la souffrance que je ressentais était la lumière du Christ qui me donnait une conscience pour distinguer le bien du mal.

[…] La vie me semblait être un tunnel sombre dont la seule issue était la tombe. Je me sentais mourir à petit feu. […] Je ne savais pas prier, alors je rêvais. […] Je rêvais qu’un jour j’abandonnerais tout ce qui est misérable dans ma vie et que je recommencerais depuis le début, heureuse et rayonnante. Je voulais tellement que ma fille ait une vie meilleure que la mienne. […]

[C’est alors] que le Livre de Mormon est entré dans ma vie. Chaque matin, je lisais un chapitre avant d’aller travailler. En lisant ce livre, j’ai appris que Dieu vit, que Jésus est son Fils, [qui] est venu sur cette terre pour aider des pécheurs comme moi. Plus je lisais ce livre, plus je voyais le fossé entre les enseignements du Christ et mes habitudes de vie. J’ai appris que c’était la raison pour laquelle ma vie était si misérable. […]

[…] J’étais prête à changer radicalement. Je me souviendrai toujours de la fois […] où j’ai pleuré toute la nuit en prenant conscience que ma vie n’était pas bonne, que mes mauvaises décisions avaient fait souffrir les personnes que j’aimais le plus. Cela a été l’expérience la plus douloureuse de ma vie. J’ai sangloté et supplié tout la nuit. […] Au petit matin, j’étais épuisée et je n’avais plus de larmes. Aux premières lueurs du jour, j’ai ressenti la paix et le soulagement. J’ai entendu les mots : « Voici ma main. Je te conduirai et te guiderai. Mais tu dois me promettre de changer. » Et c’est ce que j’ai fait, j’ai promis. Je voulais cette direction et cette aide plus que tout. […]

Lors de cette nuit pénible et heureuse en Russie, je ne savais pas combien les promesses du Christ sont grandes. Je ne savais pas alors que, peu après, j’irais en Amérique où j’en apprendrais davantage sur l’Évangile et que je serais bientôt baptisée. […] Je ne savais pas que ma fille viendrait en Amérique se joindre à notre bonheur. […]

[…] Il a fait tant de miracles que je n’ai pas la moindre chance de douter de l’intervention de sa main divine dans ma vie. […]

Marchez avec le Christ ! Tenez sa main ! Faites-vous un festin de sa parole. Recevez sa lumière de tout votre être, de toute votre âme. Dans les moments d’adversité, vous ne serez pas laissé dans un tunnel sombre, mais la lumière de son amour brillera toujours devant vous.