L’espoir est toujours conseillé
Les relations avec mon fils de quatorze ans sont devenues, avec le temps, pratiquement inexistantes. Bien que j’aie souvent essayé de lui parler avec gentillesse, la plupart du temps sa seule réaction était de se boucher les oreilles avec deux doigts ou de me lancer un méchant, « je sais ». J’en étais arrivé à croire que nous n’avions pas « d’atomes crochus ». Sa mère restait sa seule interlocutrice et confidente, un point c’est tout !
Un dimanche, pendant une diffusion de la conférence de paroisse en vidéo à laquelle nous l’avions invité, mais à laquelle il avait refusé de se joindre, préférant ses jeux vidéo, il a perdu à un jeu. Il est entré dans une colère violente comme il en avait souvent. Ses colères me terrifiaient et me donnaient un grand sentiment d’impuissance.
Je suis monté dans ma chambre, désespéré mais cherchant sincèrement à lui apporter de l’aide. Les enseignements de l’Église disent qu’il faut être patient dans les épreuves, qu’elles nous aident à rester humbles, que l’espoir est toujours conseillé, que l’aide de Dieu est une réalité. C’est ce qui m’a poussé à composer ce dicton :
« Quand on gagne,
on ne gagne que de l’orgueil.
Quand on perd,
on gagne de l’expérience. »
J’ai noté ce dicton sur un papier puis suis descendu le donner à mon fils en lui disant « j’ai trouvé cela », afin qu’il ne le rejette pas s’il apprenait que c’était de moi, puis je suis remonté dans ma chambre.
Quelques instants après, mon fils a monté l’escalier et est venu dans ma chambre. Il s’est jeté à mon cou en me disant : « Merci papa ! »
C’était incroyable, je n’en revenais pas ! C’était la première fois en quatorze ans qu’il me témoignait ainsi son attachement. Je n’ai eu qu’une hâte, le raconter à mon épouse, sa mère.