Pages Locales
La formation en ligne au CFM d’Accra Ghana
Lorsque les missionnaires sont entrés au CFM du Ghana le 27 février 2020, ils étaient loin de s’imaginer qu’ils seraient le dernier groupe de missionnaires à terminer leur formation dans ces salles bien connues avant un certain temps. La pandémie de Covid-19 a mis fin à de nombreux aspects de la vie, mais l’œuvre du Seigneur s’est poursuivie et ses missionnaires avaient besoin d’être formés. Le prochain groupe de missionnaires appelés devait initialement arriver pour être formé au CFM d’Accra le 19 mars 2020. Au lieu de cela, ils ont été le premier groupe dans l’histoire du CFM du Ghana à suivre leur formation missionnaire en ligne, et ils ont commencé le 26 mars.
La formation en ligne était toute nouvelle pour les missionnaires et les formateurs. Le contenu enseigné au CFM est le même que celui enseigné en ligne, mais de nombreux adaptations ont dû être faites. Les formateurs ont dû apprendre à se servir de la plateforme Zoom, et beaucoup ne l’avaient jamais utilisée. La transition vers l’enseignement en ligne n’a pris qu’une semaine dans le calendrier régulier de formation des missionnaires.
Certains missionnaires ont eu du mal à s’adapter à ces changements. Elder Ejodamen, originaire du Nigeria, a été appelé à servir dans la mission de Freetown en Sierra Leone. « Je devais me présenter au CFM le 24 mai 2020, et c’est la période où la Covid-19 a vraiment frappé très fort. On nous a donc dit que nous allions rejoindre le CFM en ligne. C’était littéralement comme si mon rêve avait été brisé. J’avais entendu des expériences merveilleuses sur le CFM. Donc, je n’allais pas aller au CFM. C’était un moment très difficile ».
Les unités ecclésiastiques locales ont également dû s’adapter. De nombreux missionnaires nouvellement appelés n’avaient pas accès à un Internet stable avec la quantité de données nécessaire pour diffuser des réunions vidéo. Le groupe de gestion des installations de l’Église a veillé à ce que l’Internet et l’équipement nécessaires soient disponibles dans les centres de pieu afin que les missionnaires puissent être formés. Cependant, il n’est pas toujours facile pour les membres de l’église de se rendre dans les bâtiments de l’église. Plusieurs apprenants du CFM ont dû quitter leur maison et emménager dans des appartements avec des missionnaires à plein temps qui étaient plus proches des centres de pieu.
« J’avais l’habitude de rester dans la montagne, alors mon évêque m’a dit que je devais venir et rester avec les sœurs missionnaires dans l’appartement des missionnaires. Elles avaient l’habitude de me payer le transport pour me rendre à la chapelle à moto afin de suivre ma formation au CFM », a expliqué Sœur Combay de la mission de Freetown en Sierra Leone.
Frère Larios Avana, formateur et deuxième conseiller du CFM, originaire de la République du Bénin, a raconté avoir aidé une sœur qui ne savait pas comment utiliser un ordinateur. « Elle ne sait pas comment appuyer sur la souris. Alors je déplace la camera numerique du haut de l’écran vers mon bureau pour qu’elle puisse voir ma souris, et je lui montre : ‘C’est ici que tu dois toucher. Appuie ici pour pouvoir faire ce que tu dois faire’ ».
Les missionnaires sur le terrain ont été d’une grande aide. Sœur Combay a déclaré : « Je ne savais pas comment utiliser un ordinateur, mais elles (les sœurs missionnaires) m’ont appris, et j’ai commencé à utiliser l’ordinateur. Quand nous avions cours, c’est moi qui allumais l’ordinateur… Donc, avant que notre instructeur n’arrive pour commencer la formation, je savais déjà comment allumer l’ordinateur et aller sur le système ».
Le formateur Emmanuel Dogbey, du Ghana, explique : « Au CFM, les leçons que nous enseignons se répartissent en différentes catégories. Nous avons des leçons doctrinales que nous enseignons. Nous apprenons à améliorer les compétences pour trouver et enseigner. Nous avons la langue et bien d’autres encore ».
Des adaptations ont été apportés à l’enseignement. Le formateur du CFM, Lorenzo Osei-Tutu, du Ghana, a expliqué : « Nous avons des cartes que nous montrons aux missionnaires, en particulier aux missionnaires qui apprennent une nouvelle langue, et donc, au début, vous voulez amener la carte à la caméra pour qu’ils voient ce qu’elle contient. Ensuite, quelqu’un pourra peut-être faire une pause en disant : ‘Hé, vous pouvez utiliser cette application pour concevoir ceci et ensuite partager votre écran’. Donc, nous étions encore en train d’apprendre le contexte dans lequel enseigner ».
Sœur Kainessie, qui sert dans la mission de Freetown en Sierra Leone, a parlé de ses débuts de la formation du CFM en ligne. « Je dois prendre la moto, et aussi je dois me lever vers six heures parce qu’ils ont dit que nous devions être à la chapelle vers 6h30 pour nous préparer à prendre notre petit-déjeuner ».
Elder Melo, originaire du Mozambique et appelé à servir dans la mission d’Accra Ouest au Ghana, a déclaré : « J’avoue que la première fois, je dormais parce qu’ils ne faisaient que parler anglais. Personne n’était là pour traduire, et l’anglais était très difficile… Pendant ce temps, ils m’enseignaient petit à petit, petit à petit, et je comprenais juste quelques mots en anglais ».
Apprendre une langue est un travail difficile. Lorsque les apprenants étaient assis dans une classe avec eux, les formateurs pouvaient facilement repérer quelqu’un qui avait des difficultés. Avana a expliqué que dans les études de langues, les formateurs aident les nouveaux missionnaires à se fixer un objectif spécifique lié à l’apprentissage d’une langue. Il peut s’agir d’un certain nombre d’écritures à mémoriser ou d’un certain nombre de mots à apprendre dans une nouvelle langue. Ils aident ensuite les missionnaires à établir un plan d’étude pour atteindre cet objectif. Cette même pratique s’applique au CFM en ligne. Les formateurs « leur attribuent des mentors, des missionnaires de retour dans leur pieu qui parlent la langue de leur mission. Ils peuvent s’entraîner avec ces personnes en dehors des cours », a expliqué Avana.
Étant donné que les formateurs du CFM n’ont pas la possibilité de voir les missionnaires pendant les pauses, sur le terrain de sport ou à la cafétéria comme ils le feraient dans le CFM physique, ils font des efforts supplémentaires pour créer des liens avec les missionnaires qui participent au CFM virtuel. Avana explique : « Nous les contactons par téléphone avant même le début de leur formation. Nous les appelons et leur demandons : ‘Avez-vous un téléphone portable ? Avez-vous WhatsApp ? Y a-t-il quelqu’un à proximité que nous pouvons appeler pour vous joindre ?’ Toutes ces options sont définies avant le début de leur formation ». Les connexions avec les nouveaux missionnaires se font également grâce à des entretiens personnels.
Sœur Combay a déclaré qu’après être allée sur le champ à plein temps, « le CFM me manquait parce que nos instructeurs étaient si adorables. Ils étaient gentils avec nous, et ils nous enseignaient aussi les choses que nous devions savoir. Parfois, ils nous invitent même à un entretien, un à un. Nous leur parlons, nous partageons nos difficultés avec eux ».
Tout comme dans le CFM physique, les missionnaires du CFM virtuel sont organisés en « districts », un groupe de couples missionnaires qui suivent toutes les formations ensemble. Au sein de ces groupes virtuels, les liens qui se tissent deviennent étroits, tout comme ceux du CFM physique.
Ejodamen a déclaré : « L’expérience en ligne avec le CFM, une chose qui ressort pour moi est l’expérience que j’ai eue de rencontrer différentes personnes. C’était quelque chose de vraiment très agréable parce que nous mettons nos esprits en commun, nous étudions ensemble, nous discutons ensemble. Même si nous n’étions pas en contact physique, c’était vraiment merveilleux. Les personnes que j’ai vues à l’écran étaient vraiment très gentilles. Nous avons parlé. On a ri, et ils étaient des instructeurs de CFM sympas qui nous ont vraiment aidés. Que je participe à un CFM virtuel et que quelqu’un participe à un CFM physique, c’est la même chose ».
Dogbey a expliqué que le modèle de CFM consiste à enseigner une leçon et à proposer une activité pratique. « A la fin de la leçon, nous demandons au missionnaire de se fixer un objectif, puis de faire un plan. Identifier à quel moment de la journée il va accomplir cet objectif ».
Osei-Tutu ajoute que les formateurs ont travaillé pour adapter les leçons aux circonstances de la vie du missionnaire. « Nous leur demandons de se fixer des objectifs pour vivre selon les choses qu’ils apprennent. Cette expérience joue un rôle énorme pour aider les missionnaires à vivre la doctrine, à la comprendre davantage, à changer leur vie ».
Le président du CFM du Ghana, Paul W. Craig, a expliqué que lui et sa femme ont la « responsabilité du bien-être ecclésiastique, spirituel, de motivation, de dignité, physique et émotionnel de nos missionnaires ». Dès le début du CFM en ligne, les départements des missionnaires et du CFM ont établi que les questions, les préoccupations, les problèmes liés à la santé ou à la spiritualité doivent être adressés aux présidents de pieu. Le président de mission et son épouse continuent d’encourager la croissance spirituelle des missionnaires grâce à des réunions spirituelles hebdomadaires sur Zoom.
« Avec gratitude, les dirigeants locaux et les présidents de pieu, ont vraiment répondu à l’appel du département missionnaire pour faire partie de cette œuvre », a déclaré Osei Tutu. « Les avoir à portée de main et les voir s’occuper réellement des missionnaires a facilité cette transition ».
Sœur Kpullum, qui sert dans la mission de Sierra Leone Freetown, a parlé du changement de sa perspective du CFM virtuel. Lorsqu’elle a commencé, elle se disait : « Pourquoi nous ? Nous avons donc ce doute, mais, en fait, le CFM en ligne était vraiment bon. Ils ne manquent de rien. Je pense que nos formateurs ont très bien travaillé à notre égard. En effet. Ils s’assurent toujours que nous avons la meilleure formation possible, que même si nous allons sur le terrain, nous ne verrons pas les choses différemment. Ils nous ont vraiment appris à devenir de bons missionnaires ».
Kainessie a déclaré : « Le CFM m’a fait grandir dans le sens où j’ai appris à enseigner et aussi à approcher les membres intéressés. Même lorsque je suis allé sur le champ de la mission, je n’ai pas trouvé cela difficile ».
Le CFM en ligne a eu des avantages sans précédent. « Pour les missionnaires qui viennent de milieux où leurs parents ne sont pas membres, ils ne se contentent pas maintenant de voir leurs enfants (ou leurs frères et sœurs) partir et revenir après deux ans ou 18 mois complètement changés, mais ils peuvent voir une partie de ce changement se produire. Et je pense que c’est une bénédiction pour les missionnaires venant de tels milieux », a déclaré Osei-Tutu.
Dogbey a ajouté : « Lorsqu’ils quittent la formation du CFM en ligne et arrivent sur le champ, ils peuvent également enseigner aux personnes et aux membres intéressés par voie électronique, via Zoom, WhatsApp et Messenger. Ils peuvent facilement fixer un rendez-vous avec une personne intéressée et l’enseigner assis dans le confort de son appartement ».
« Je crois que c’est ce que le président Spencer W. Kimball (1895-1985) a prophétisé en octobre 1974 : ‘À notre époque, il y aura une force missionnaire mieux formée’. Nous l’avons vu », a conclu M. Dogbey.