C’est la fin ? Et alors !

Isabelle Gaston

Responsable des publications dans les Pages locales francophones du Liahona

Momo Djemai

Directeur des Services de l’entraide et de l’autonomie

La fin d’une mission, d’un projet, d’une histoire, mais aussi d’une vie, induit une adaptation qui n’est pas toujours anticipée ni préparée…

Lorsque notre fille est rentrée de mission, nous l’avons entourée de notre mieux, mais cela ne l’a pas empêchée de devoir retrouver ses marques avec plus ou moins de bonheur dans un foyer qui avait évolué pendant les dix-huit mois de son absence.

En discutant avec les membres, il s’avère que plusieurs anciens missionnaires, bien que ravis de leur expérience pour la plupart, éprouvent une palette d’émotions bien particulières lorsqu’il s’agit du retour à la vie « normale » :

Sentiment de vide, de solitude : absence du collègue, d’emploi du temps précis.
Décalage parfois tragique entre les valeurs vécues pendant la mission et ce qu’ils trouvent en rentrant chez eux, ce qui peut engendrer la culpabilité de ne pas avoir pu aider, voire l’incrimination des personnes de l’entourage qui ne se conforment pas aux normes missionnaires qu’ils veulent continuer à vivre.
Schéma familial différent entre le départ et le retour : décès, divorce, déménagement, etc. Réintégration d’un cercle d’amis qui ont évolué…
Incertitude quant à l’avenir professionnel et émotionnel.
Et ainsi de suite…*

* Écoutez les missionnaires qui rentrent pour mesurer les autres défis non mentionnés qu’ils rencontrent.

C’est encore plus compliqué pour ceux qui doivent interrompre leur mission pour une raison ou pour une autre. (Vous trouverez en note de fin, un article à ce sujet¹)…

Des outils sont cependant à la disposition des membres qui sont concernés par ces défis, soit en tant que missionnaire, soit en tant que parents ou amis du missionnaire :

« Mon Plan » [My Plan²] est un plan de vie que certains présidents de mission proposent aux missionnaires lorsqu’ils arrivent au terme de leur mission. Il comporte plusieurs rubriques sur lesquelles le missionnaire est invité à réfléchir et à se fixer des objectifs les plus précis possible.

Voici les six rubriques proposées :

Spirituelle
Physique
Familiale
Sociale
Éducationnelle et professionnelle
Réseaux sociaux
Les groupes « Résilience émotionnelle » spéciaux pour ces jeunes adultes :

Ces groupes multipieux sont ouverts uniquement à ces jeunes pour favoriser une synergie et un échange libre entre les membres d’un groupe qui vivent des situations semblables.

Les groupes « Des compétences pour la vie » [Life Skills] :

Ces sessions sont ouvertes uniquement pour les jeunes adultes de 16 à 30 ans.

De tels groupes peuvent être organisés spécialement pour des missionnaires qui n’ont pas pu terminer leur mission pour une raison ou un autre.

Les 3 thèmes suivants sont proposés :

Des sessions personnalisées dispensées, soit par un mentor de leur choix, en qui ils ont confiance (proche, dirigeant, instructeur de l’institut, etc.), soit par notre équipe des Services de l’entraide et l’autonomie, sont proposées aux anciens missionnaires qui le souhaitent, mais également pour les personnes désireuses d’y voir plus clair dans leur parcours vers l’autonomie.

Un mentor écoute, fait réfléchir, suggère des options… mais il ne donne pas de solutions « clefs en main ».

Ces sessions sont individuelles et confidentielles.

Séances avec un professionnel de santé mentale

Psychologue ou thérapeute que nous pouvons suggérer parmi ceux parrainés par l’Église – membre ou non-membre.

Frère Kopischke a souligné la nécessité de prendre soin de notre santé mentale, si besoin avec l’aide de professionnels³.

Mission dédiée au service :

Des missions spécifiques peuvent être proposées aux missionnaires qui doivent interrompre prématurément leur mission, afin qu’ils puissent finir leurs missions auprès d’organisations caritatives tels que la Banque Alimentaire, La Croix-Rouge, Les Restaurants du Cœur…

Ce transfert se fait en coordination avec le département de l’œuvre missionnaire et l’interrégion.

Les expériences en cours dans ce domaine sont un franc succès.

« BYU-Path Way ⁴» est un programme d’éducation en ligne.

Les trois objectifs du programme sont :

a- d’instiller l’Évangile dans le cœur des étudiants,

b- de les aider à acquérir des compétences d’apprentissage et

c- de les préparer à diriger une famille et à pourvoir à ses besoins.

Vous trouverez le témoignage de Jean TROPEL⁵ de la paroisse d’Écully, pieu de Lyon, qui a suivi ce programme jusqu’au certificat, dans les Pages locales du Liahona de février 2020.

Assister à l’institut est un bon moyen de maintenir son niveau spirituel, mais c’est aussi l’occasion de se réintégrer et trouver des occasions de formation, d’alternance, et tout simplement de rencontrer des gens.
Service au temple : le Seigneur vous aidera dans votre autonomie, car vous aidez les personnes de l’autre côté du voile qui attendent d’être libérées… Ces personnes de l’autre côté du voile intercèdent ensuite en votre faveur.

Ces précieux outils, concrets, sont à notre disposition dans l’Église. Renseignez-vous sur le site de l’Église, ou auprès de vos dirigeants.

Vous pouvez également prendre directement contact avec Momo Djemai, directeur des Services de l’entraide et de l’autonomie : DjemaiMO@ChurchofJesusChrist.org.

Les principes qui sous-tendent ces outils nous aideront également à faire face à d’autres « fins » dans notre vie :

La relève d’un appel dans lequel nous nous sommes investis et avons beaucoup reçu.
La fin d’un projet qui nous a pris beaucoup de temps et d’énergie.
Le décès d’un proche.
Le départ à la retraite professionnelle.
La perte d’autonomie due à un accident, à l’âge…
Etc.

« Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour avoir la joie⁶. »

Je sais qu’il n’y a pas de fatalité en Dieu ; il n’y a que des occasions.

Recherchons les occasions de joie que Dieu a placées dans chaque défi qu’il nous confie.

Pour lui, le mot FIN engendre le DÉBUT de ce qu’il qualifie comme « Une ronde éternelle », et ce en vue de la JOIE.