Ne pas se fier aux apparences
Dans ma jeunesse, je prenais plaisir à participer aux conférences de jeunes adultes, organisées par les dirigeants de l’Eglise.
Lors de l’une de ces conférences, un concours de création de costumes faits main avait été lancé pour la soirée du bal costumé. Étant passionné par les arts manuels, j’ai souhaité participer à ce concours.
C’était décidé, mon costume représenterait un guerrier grec !
Des semaines avant, je fouillais déjà dans l’atelier de couture de ma mère et dans les affaires de mon père pour trouver les matériaux nécessaires à la conception de la tenue : du tissu pour la tunique, du cartonnage pour les jambières et le plastron, un cerceau en plastique chauffé et tordu pour le bouclier, du tissu occultant pour habiller le bouclier, du papier mâché pour fabriquer le casque, le balai brosse de ma mère pour la crête du casque, le manche à balai taillé pour l’épée, la peinture rouge des volets de la maison pour dessiner des symboles sur le bouclier…
Le soir du bal costumé, je suis arrivé vêtu de mon costume, avec une certaine fierté au fond de moi.
Au moment de la remise des prix, quelle ne fut pas ma déception d’avoir été disqualifié, le jury estimant que j’avais loué mon costume. Tout ce travail pendant des semaines s’était effondré en une seconde. Personne ne m’avait questionné avant de m’exclure, on ne m’avait pas cru capable de le faire. Sans compter que parmi les costumes récompensés, il y en avait qui avaient réellement été loués ou achetés.
J’étais blessé dans mon amour propre ; je ressentais cette éviction comme une injustice profonde. Ce costume, j’y avais mis tout mon cœur.
Depuis cette expérience, lorsque je suis amené à arbitrer une situation, je repense parfois à cette anecdote. Je m’efforce de porter un regard plus clément sur mon prochain, j’essais de mesurer l’impact que peut avoir un jugement sur la vie d’une personne.
Connaître et comprendre l’autre, ne pas juger hâtivement, pardonner et demander pardon, c’est un travail que nous devons faire au quotidien, à l’image et à l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ qui regardait au cœur et non à l’apparence.