Penché sur mon bol de céréales […]
Il doit être 6 heures du matin, et je suis déjà fatigué […]
La veille, nous avons fait 12 heures de bus, sous la pluie, pour rejoindre le temple de Berne. C’est la semaine pour les Jeunes Gens - Jeunes Filles de notre pieu. Ils sont 55, et voilà un an qu’ils attendent ce moment. Par ailleurs, l’excitation l’emportant sur la fatigue, ce n’est que vers 2 heures du matin que nous allons enfin dormir.
Vers 6 heures du matin, donc, me voilà debout, prêt à accueillir les premiers levés pour le petit-déjeuner. Je prépare machinalement mon bol de céréales, et je penche la tête pour bénir la nourriture. C’est alors que je me rends compte que, dans la précipitation, j’ai oublié de faire ma prière du matin. Qu’à cela ne tienne, c’est le moment idéal pour me rattraper !
Révérencieusement, je murmure :
« Père céleste, merci de pouvoir être là […] aide-moi à voir ces jeunes comme tu les vois […] »
Et là, en l’espace d’une ou deux secondes, je suis envahi, submergé, rempli entièrement d’un amour immense, au point que mes yeux sont embués. Il m’est impossible de dire quoi que ce soit de plus, tandis que je suis bouleversé, transporté par l’amour de Dieu.
Je suis changé. Mon regard a changé. Je les vois (dans une petite mesure) tels que le Seigneur les voit. Et comme c’est impressionnant !
Ma semaine en est transformée, et je crois pouvoir dire que ma vie aussi.
Après cette expérience, je peux dire, comme Néphi :
« Je sais que (le Seigneur) aime ses enfants, néanmoins je ne connais pas la signification de tout. »
Pour certains, ce témoignage peut survenir au sommet d’une montagne, dans le temple, en lisant Le Liahona, ou au pied de leur lit. Pour ma part, c’est arrivé un matin, fatigué, penché sur mon bol de céréales […]