Dépendance
Étape 1 : Nous admettons que, seuls, nous sommes impuissants devant notre dépendance et que nous avons perdu la maîtrise de notre vie


« Étape 1 : Nous admettons que, seuls, nous sommes impuissants devant notre dépendance et que nous avons perdu la maîtrise de notre vie », Guérir grâce au Sauveur : Programme de traitement de la dépendance - Guide de traitement en douze étapes, 2023

« Étape 1 », Programme de traitement de la dépendance - Guide de traitement en douze étapes

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Étape 1 : Nous admettons que, seuls, nous sommes impuissants devant notre dépendance et que nous avons perdu la maîtrise de notre vie.

Principe clé : L’honnêteté

Pour beaucoup d’entre nous, notre dépendance a commencé par de la curiosité. Pour certains d’entre nous, c’est un besoin légitime qui a causé notre dépendance (aux médicaments par exemple), ou un acte délibéré de rébellion. Pour d’autres, cela a commencé par un besoin d’échapper à la douleur. Nous sommes nombreux à nous être engagés sur cette voie alors que nous étions à peine sortis de l’enfance. Quelles qu’aient été nos motivations et notre situation, nous nous sommes rapidement rendu compte que la dépendance faisait plus que simplement soulager une douleur physique. Elle a soulagé notre stress et atténué nos émotions. Elle nous a permis d’éviter nos problèmes ; c’est du moins ce que nous pensions. Pendant un temps, nous nous sommes sentis libérés de la peur, de l’inquiétude, de la solitude, du découragement, du regret ou de l’ennui. Mais comme la vie est pleine de situations qui déclenchent ce genre d’émotions, nous avons plus souvent eu recours à ce dont nous étions devenus dépendants. La dépendance est devenue l’un des principaux moyens par lesquels nous essayions de gérer nos besoins et nos émotions. Le Sauveur Jésus-Christ comprend cette lutte. Spencer W. Kimball a dit : « Jésus considérait le péché comme mauvais, mais pouvait aussi voir que le péché découlait de besoins profonds non satisfaits chez le pécheur » (« Jésus, le dirigeant parfait », L’étoile, mars 1980, p. 15).

Nous n’étions cependant pas conscients, ou n’admettions pas, pour la plupart d’entre nous, que nous avions perdu notre capacité de résister et de nous abstenir par nous-mêmes. Au plus bas, nous étions nombreux à penser que nos choix étaient très restreints. Comme l’a observé le président Nelson, « la dépendance fait perdre ultérieurement la liberté de choisir. Par des moyens chimiques, il est possible à quelqu’un d’être déconnecté de sa propre volonté » (dans Conference Report, octobre 1988, p. 7 ; ou « Addiction or Freedom », Ensign, novembre 1988, p. 7).

Nous voulions arrêter, mais nous avions perdu tout espoir. Pour certains d’entre nous, en proie à la peur et au désespoir, mettre fin à nos jours semblait même être la seule solution. Mais nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le chemin que notre Père céleste voulait nous voir prendre.

Admettre que nous avions des comportements dépendants a été difficile. Nous avons nié la gravité de notre état et tenté d’éviter la détection et les conséquences de nos choix en minimisant nos actions, ou en essayant de les cacher. Nous ne nous sommes pas rendu compte qu’en trompant les autres ainsi que nous-mêmes, nous glissions plus profondément dans notre dépendance. Toujours plus impuissants face à la dépendance, nous nous sommes mis à critiquer notre famille, nos amis, les dirigeants de l’Église et même Dieu. Nous avons continué de nous isoler, nous séparant des autres, et plus particulièrement de Dieu.

Quand nous avons eu recours aux mensonges et aux cachoteries, espérant nous disculper ou rejeter la faute sur les autres, nous nous sommes affaiblis spirituellement. À chaque malhonnêteté et dissimulation de notre dépendance nous nous sommes liés avec des « cordes de lin » qui sont vite devenues aussi fortes que des chaînes (2 Néphi 26:22). Puis, un jour, nous avons dû regarder la réalité en face. Nous ne pouvions plus cacher notre dépendance en racontant des mensonges ou en disant : « Ce n’est pas si grave ! »

Un être cher, un médecin, un juge ou un dirigeant ecclésiastique nous a rappelé la vérité que nous ne pouvions plus nier : la dépendance était en train de détruire notre vie. Lorsque nous avons porté un regard honnête sur notre passé, nous avons dû admettre que rien de ce que nous avions tenté par nous-mêmes n’avait fonctionné. Nous avons reconnu que notre dépendance avait empiré. Nous avons vu combien elle avait nui à nos relations et nous avait privés de tout sentiment de valeur personnelle. C’est à ce stade que nous avons fait le premier pas vers la liberté et la guérison en trouvant le courage d’admettre qu’il ne s’agissait pas simplement d’un problème ou d’une mauvaise habitude.

Nous avons finalement admis que notre vie était devenue ingérable et que nous avions besoin d’aide pour surmonter notre dépendance. Nous avons reconnu que nous ne pouvions pas nous guérir nous-mêmes et que nous ne pouvions pas rester sobres tant que nous nourrissions notre dépendance sous une forme ou une autre. Nous nous sommes rendu compte que nous avions besoin de l’aide de Dieu et d’autrui pour être honnêtes envers nous-mêmes. Ce qu’il y a de merveilleux dans cette prise de conscience honnête de notre défaite, et dans la capitulation qui a suivi, c’est que le processus de guérison avait enfin commencé.

L’honnêteté est la fondation sur laquelle reposent toutes les autres étapes et ce qui nous aide à comprendre que nous avons besoin du Sauveur. Dieter F. Uchtdorf, alors membre de la Première Présidence, a enseigné : « Il est essentiel à notre progression et à notre bien-être spirituels que nous soyons capables de nous voir clairement Si nos faiblesses et nos manquements restent tapis dans l’ombre, le pouvoir rédempteur du Sauveur ne peut pas y remédier et en faire des points forts [voir Éther 12:27] » (« Est-ce moi, Seigneur ? », Le Liahona, novembre 2014, p. 58).

Quand nous nous laissions aller à notre dépendance, nous nous mentions à nous-mêmes et nous mentions aux autres, mais nous n’étions jamais complètement dupes. Pleins de bravades et d’excuses, nous prétendions que tout allait bien. Mais en notre for intérieur, nous savions qu’en nourrissant notre dépendance, nous nous dirigions vers davantage de peine. La lumière du Christ continuait à nous le rappeler. Nier cette vérité était épuisant si bien que lorsque nous avons enfin reconnu que nous avions un problème, cela nous a procuré un soulagement. Finalement, nous avons pratiqué une ouverture minuscule pour que l’espoir s’y infiltre. Quand nous avons choisi d’admettre que nous avions un problème et que nous nous sommes montrés disposés à demander du soutien, nous avons fait de la place à cet espoir pour qu’il grandisse.

Étapes à suivre

Ce programme est un programme d’action. Nous ne pouvons progresser qu’en suivant rigoureusement les étapes dans notre vie quotidienne. Voilà ce que signifie suivre les étapes. Les actions suivantes nous aident à aller au Christ, à être guidés et à recevoir la force nécessaire pour passer à l’étape suivante sur la voie de la guérison.

Défaites-vous de l’orgueil et cherchez l’humilité

L’orgueil et l’honnêteté ne peuvent pas coexister. L’orgueil est une illusion et un élément essentiel de toute dépendance. Il déforme la vérité des choses telles qu’elles sont, telles qu’elles étaient et telles qu’elles seront. C’est un obstacle majeur à notre guérison. Ezra Taft Benson a enseigné :

« L’orgueil est par nature source de compétition. Notre volonté se rebelle contre celle de Dieu. Quand nous dirigeons notre orgueil vers Dieu, nous voulons que notre volonté se fasse et non la sienne. […]

« Notre volonté, en s’opposant à la volonté de Dieu, permet à nos désirs, à nos appétits et à nos passions de s’exprimer sans frein.

« Les orgueilleux ne peuvent pas accepter que l’autorité de Dieu dirige leur vie. Ils opposent leur perception de la vérité à l’omniscience de Dieu, leurs facultés à l’autorité de la prêtrise de Dieu, leurs réalisations aux œuvres puissantes de Dieu » (Enseignements des présidents de l’Église : Ezra Taft Benson, 2014, p. 232).

À un moment ou un autre, nous avons du choisir de mettre de côté notre orgueil et d’être honnêtes au sujet de notre dépendance. Ce n’est pas facile d’être humble, de revenir sur des années d’aveuglement pour finalement choisir l’honnêteté, mais avec le temps, cela devient une grande bénédiction.

Le moment où nous avons enfin abandonné l’orgueil et sommes devenus humbles a été décisif. Pour la plupart, nous ne nous sommes pas humiliés mais avons été « obligés d’être humbles » (Alma 32:13). D’une façon ou d’une autre, les conséquences de nos actions nous ont rattrapés et nous avons perdu des choses qui nous étaient chères : notre foyer, notre travail, notre famille et même notre liberté. Nous avons perdu la confiance de notre famille et de nos amis. Nous ne nous respections plus et nous ne nous faisions plus confiance pour affronter les défis de la vie. Nous étions au plus bas. L’humilité qui en a découlé était douloureuse, mais c’était aussi le début de notre processus de guérison.

Guérir de la dépendance n’est pas facile et nécessite de faire des efforts considérables. Mais nous avions enfin compris que le prix à payer pour rester dépendant était bien plus élevé que le prix de la guérison. En abandonnant notre orgueil, nous nous sommes trouvés prêts à faire le premier pas sur la voie de la guérison de la dépendance.

Soyez honnête et parlez à quelqu’un

Un geste important qui peut nous aider à être honnêtes au sujet de notre dépendance consiste à en parler à quelqu’un. À cause de notre dépendance, nous avons été poussés à justifier et rationaliser nos actions et à mentir, à autrui et à nous-mêmes, à tel point que nous sommes devenus des experts de la tromperie. Cette tromperie nous permet de continuer à être dépendants et il nous est difficile d’avoir un regard honnête. Lorsque nous justifions et minimisons notre comportement, nous pensons à tort que nous avons encore le contrôle de la situation. Cependant, lorsque nous sommes ouverts et directs avec quelqu’un d’autre, cette personne peut nous aider à voir la vérité et à voir au-delà du filtre de la tromperie.

Nous pouvons commencer par nous adresser à notre Père céleste. Nous pouvons prier et lui demander de nous aider à être honnêtes, à voir les choses plus clairement et à avoir le courage d’accepter la vérité. Nous pouvons ensuite prier pour trouver une personne à qui parler, une personne qui comprend l’Évangile de Jésus-Christ et le processus de guérison. Choisissez quelqu’un en qui vous avez confiance. Cela peut-être votre conjoint, un parent, un membre de votre famille, un dirigeant de l’Église, un ami, un collègue, un thérapeute, un parrain, les missionnaires ou l’animateur d’une réunion de traitement de la dépendance. Une fois que nous avons choisi quelqu’un, l’étape suivante consiste à leur faire part de nos difficultés. Nous pouvons prier pour avoir le courage d’être le plus honnête possible au sujet de notre dépendance. (Voir le document « Rechercher du soutien ».)

Assistez à des réunions

Les réunions de traitement sont des sources puissantes d’espoir et de soutien. Où que nous soyons, nous pouvons assister à des réunions en personne ou en ligne. Ces réunions sont une occasion de rencontrer d’autres personnes qui cherchent à guérir ainsi que des personnes qui ont déjà parcouru ce chemin et témoignent de son efficacité. Aux réunions de traitement, nous rencontrons des personnes qui ont suivi les étapes et obtenu la guérison et qui sont disposées à nous aider dans notre processus personnel. L’empathie, l’espoir et le soutien sont au cœur des réunions de traitement.

Pendant ces réunions, nous étudions des principes spécifiques de l’Évangile qui peuvent nous aider à changer notre comportement. Boyd K. Packer a enseigné : « L’étude de la doctrine de l’Évangile améliorera plus rapidement le comportement que l’étude du comportement elle-même. Quand on se préoccupe d’un comportement indigne, cela peut mener à un comportement indigne. Voilà pourquoi nous insistons si fortement sur l’étude de la doctrine de l’Évangile » (« Les petits enfants », L’Étoile, janvier 1987, p. 15). Les réunions de traitement sont gratuites et confidentielles. Consultez AddictionRecovery.ChurchofJesusChrist.org pour trouver une réunion près de chez vous.

Étude et compréhension

L’étude des Écritures et des déclarations des dirigeants de l’Église nous aide dans notre processus de guérison. Cette étude accroît notre compréhension et nous aide à apprendre. Nous utilisons les Écritures, déclarations et questions suivantes pour notre étude personnelle, nos écrits et les discussions en groupe, dans un esprit de prière.

L’idée d’écrire peut sembler intimidante, mais c’est un instrument de guérison très efficace. Écrire nous donne le temps de réfléchir, nous aide à rester concentrés et nous aide à voir et comprendre les problèmes, pensées et comportements liés à notre dépendance. Écrire nous permet aussi de garder une trace de nos pensées. Au fur et à mesure que nous suivons les étapes, nous pouvons voir que nous progressons. Pour le moment, soyez simplement honnête et sincère en notant vos pensées, vos sentiments et vos impressions.

Êtes-vous convaincus de votre impuissance face à votre dépendance ?

« La dépendance peut déconnecter la volonté humaine et supprimer le libre arbitre. Elle peut priver la personne de la faculté de décider » (Boyd K. Packer, « La révélation dans un monde qui change », L’Étoile, janvier 1990, p. 14).

  • Quels sont les signes de mon impuissance face à ma dépendance ?

  • Quel est l’impact de ma dépendance sur ma personne ?

  • Quels sont les secrets que je cache aux autres ?

  • À quels comportements me suis-je livré pour nourrir ma dépendance ?

  • Quels principes ou valeurs morales ai-je enfreints ?

  • Comment ai-je justifié ces choix ?

La faim et la soif

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5:6).

« Et mon âme était affamée ; et je m’agenouillai devant mon Créateur et je criai vers lui en une prière et une supplication ferventes pour mon âme ; et je criai vers lui toute la journée ; oui, et lorsque vint la nuit, j’élevais toujours très haut la voix, de sorte qu’elle atteignit les cieux » (Énos 1:4).

  • Dans ces deux Écritures, nous apprenons que notre âme peut être affamée. Me suis-je déjà senti vide de l’intérieur, même lorsque physiquement je n’avais pas faim ? Qu’est-ce qui provoque ce sentiment de vide ?

  • Comment ma faim des choses de l’Esprit peut-elle m’aider à être plus honnête ?

L’honnêteté

« Certaines personnes peuvent considérer le trait de caractère que l’on appelle l’honnêteté comme un sujet très ordinaire. Mais moi, je crois qu’elle est l’essence même de l’Évangile. Sans elle, notre vie […] se dégradera en laideur et en chaos » (Gordon B. Hinckley, « We Believe in Being Honest », Ensign, octobre 1990, p. 2).

  • Comment ai-je menti et tenté de cacher ma dépendance, à moi-même comme aux autres ? Comment ce comportement a-t-il causé de la « laideur et du chaos » ?

L’humilité

« Parce que vous êtes forcés d’être humbles, bénis êtes-vous ; car parfois, s’il est forcé d’être humble, l’homme cherche le repentir ; et maintenant, assurément, quiconque se repent trouve miséricorde ; et celui qui trouve miséricorde et persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (Alma 32:13).

  • Dans quelles circonstances ai-je été poussé à l’humilité et au repentir ?

  • Quelle espérance m’offre Alma ? Comment puis-je trouver et recevoir cet espoir ?

Encerclé par les tentations

« Je suis encerclé par les tentations et les péchés qui m’enveloppent si facilement.

« Et lorsque je désire me réjouir, mon cœur gémit à cause de mes péchés ; néanmoins, je sais en qui j’ai mis ma confiance.

« Mon Dieu a été mon soutien ; il m’a conduit à travers mes afflictions dans le désert, et il m’a préservé sur les eaux du grand abîme.

« Il m’a rempli de son amour, oui, jusqu’à ce que ma chair en soit consumée » (2 Néphi 4:18–21).

  • Quand Néphi s’est senti désemparé, en qui a-t-il placé sa confiance ?

  • Que puis-je faire pour avoir davantage confiance au Seigneur ?

« Je sais que l’homme n’est rien »

« Et il arriva que de nombreuses heures s’écoulèrent avant que Moïse ne retrouvât sa force naturelle d’homme ; et il se dit : à cause de cela, je sais que l’homme n’est rien, ce que je n’avais jamais supposé. » (Moïse 1:10).

  • En quoi puis-je dire que je ne suis rien sans l’aide de Dieu ?

  • En quoi ma valeur est-elle infinie ?

  • Comment le fait de reconnaître que j’ai besoin de me reposer sur le Seigneur peut-il me faire admettre que je ne suis « rien » et m’amener à devenir comme un petit enfant ? (Mosiah 4:5 ; voir aussi Mosiah 3:19).

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