Étape 6 : Nous sommes tout à fait prêts à ce que Dieu élimine toutes nos faiblesses

Principe clé : Changement de cœur

Nous sommes nombreux à avoir trouvé le succès et la guérison à l’étape 5. Nous avons été émerveillés et reconnaissants de voir ce changement s’opérer en nous. La plupart d’entre nous avons constaté que nous subissions moins intensément et moins souvent la tentation de notre dépendance. Certains ont même commencé à voir les bénédictions de la guérison. Nous nous sentions plus proches de notre Père céleste et ressentions davantage de paix dans notre vie. Avec de tels changements, certains d’entre nous se sont demandés si nous avions besoin de continuer. Mais nous devions poursuivre le traitement pour parvenir à une guérison durable.

Nous avons remarqué que l’abstinence rendait nos faiblesses de caractère plus visibles. Parce que nous ne pouvions plus considérer notre dépendance comme une échappatoire, nos problèmes nous apparaissaient plus clairement. Nous avons essayé de contrôler nos pensées et nos sentiments négatifs, mais ils ont continué à refaire surface, à nous hanter et à menacer notre nouvelle vie sur la voie de la guérison. Nous avons été tentés d’utiliser notre comportement dépendant et notre volonté pour contrôler nos faiblesses de caractère et gérer notre stress, comme par le passé.

Les personnes qui comprenaient les implications spirituelles du traitement nous ont vivement conseillé de reconnaître que bien que les changements extérieurs de notre vie soient merveilleux, Jésus-Christ désirait nous bénir encore davantage. D’autres nous ont aidés à voir que, si nous voulions non seulement éviter notre dépendance mais aussi abandonner tout désir d’y retomber, il nous fallait connaître un changement de cœur. Le désir de connaître un changement de cœur est l’objectif de l’étape 6.

Vous vous demandez peut-être comment pouvoir y arriver. L’étape 6, comme les étapes précédentes, peut sembler être un défi insurmontable. Ne soyez pas découragé par ces sentiments. Aussi douloureuse qu’elle puisse être, il vous faudra sans doute admettre, comme nous l’avons fait nous-mêmes, que reconnaître et confesser les faiblesses de notre personnalité au cours des étapes 4 et 5 ne signifiait pas nécessairement que nous étions prêts à les délaisser. Il est possible que nous continuions à nous accrocher à nos vieilles habitudes pour gérer notre stress.

La chose la plus humiliante à reconnaître est probablement que nous essayons de changer sans l’aide de Dieu. À l’étape 6, nous devons abandonner à Dieu tout ce qui nous reste d’orgueil et d’obstination. Comme pour les étapes 1 et 2, l’étape 6 exige de nous humilier continuellement et admettre que nous avons besoin du pouvoir rédempteur et transformateur du Christ. Après tout, son sacrifice expiatoire nous a permis d’accomplir chaque étape jusqu’ici. L’étape 6 ne fait pas exception.

Si nous allons à Jésus-Christ pour lui demander de nous aider dans cette étape, nous ne serons pas déçus. Si nous lui faisons confiance et suivons le processus avec patience, nous verrons que l’humilité remplacera progressivement notre orgueil. Il attendra patiemment que nous nous lassions d’essayer de changer sans son aide. Dès que nous nous tournerons vers lui, nous verrons à nouveau son amour et son pouvoir. Au lieu de nous accrocher à nos vieilles habitudes, nous pouvons avoir l’esprit ouvert aux suggestions de l’Esprit pour adopter un meilleur mode de vie. Notre peur du changement diminuera au fur et à mesure que nous nous rendrons compte que Jésus-Christ comprend la peine et les efforts que cela demande. Encore une fois, ce processus prend du temps, et est différent pour chacun de nous. Nous devons continuellement placer notre volonté entre les mains du Seigneur. C’est un processus, pas un évènement.

Une fois que le processus qui consiste à nous rapprocher du Christ sera ancré dans notre cœur, les fausses croyances qui nourrissent nos pensées et nos sentiments négatifs seront remplacées par la vérité. À force d’étudier et de mettre en pratique la parole de Dieu, nous serons fortifiés. Grâce au témoignage des autres, le Seigneur nous aidera à apprendre que nous ne sommes pas hors de portée de son pouvoir guérisseur. L’envie de blâmer les autres ou de trouver une raison de ne pas suivre ce processus difficile sera remplacée par le désir d’être responsables devant Dieu et soumis à sa volonté. Le Seigneur a déclaré par la bouche du prophète Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre » (Ezéchiel 36:26).

Le Sauveur veut nous bénir et changer notre nature. Si nous le laissons faire, nous serons plus unis à lui, tout comme il est uni à notre Père céleste. Le Sauveur veut briser notre isolement et nous soulager de la peur qui ont tous deux contribué à notre dépendance. Il veut nous bénir de sa grâce et de son pouvoir auxquels nous avons accès par son sacrifice expiatoire.

À mesure que nous nous rendons aux persuasions de l’Esprit et que nous nous tournons vers Dieu pour être délivrés de notre dépendance et de nos faiblesses, si nous y sommes disposés, il changera notre nature et notre personnalité. Le désir croissant d’être sanctifiés par Dieu nous préparera à un changement de notre nature même. Ezra Taft Benson a décrit ce changement ainsi :

« Le Seigneur travaille de l’intérieur vers l’extérieur. Le monde travaille de l’extérieur vers l’intérieur. Le monde voudrait faire sortir les gens des taudis. Le Christ fait sortir des gens ce qu’il y a de sordide en eux ; ensuite ils se sortent eux-mêmes des taudis. Le monde veut façonner les [personnes] en changeant leur environnement. Le Christ change les [personnes], qui à leur tour changent leur environnement. Le monde voudrait façonner le comportement humain, mais le Christ peut changer la nature humaine. […]

« Puissions-nous avoir la conviction que Jésus est le Christ, choisir de le suivre, être changés pour lui, être dirigés par lui, être consumés en lui et naître de nouveau » (« Né de Dieu », L’Étoile, Rapport de la conférence générale d’octobre 1985, p. 4).

Étapes à suivre

Ce programme est un programme d’action. Nous ne pouvons progresser qu’en suivant rigoureusement les étapes dans notre vie quotidienne. Voilà ce que signifie suivre les étapes. Les actions suivantes nous aident à aller au Christ, à être guidés et à recevoir la force nécessaire pour passer à l’étape suivante sur la voie de la guérison.

Soyez disposé à changer par le pouvoir de Dieu

Lorsque nous avons appris en quoi consiste l’étape 6, certains ont dit : « Bien sûr que je suis prêt pour que Dieu me retire mes faiblesses ! » Nous étions abattus devant nos nombreux essais infructueux pour surmonter nos faiblesses par nous-mêmes. Cependant, en méditant et en recevant les conseils de notre parrain, nous nous sommes rendus compte que nous étions plus réticents à abandonner nos faiblesses que nous ne le pensions.

Grâce au Saint-Esprit et aux autres nous avons pu voir que nous utilisions souvent nos faiblesses comme des mécanismes de défense ou des façons de nourrir notre égo. Par exemple, quand nous nous sentions menacés, certains d’entre nous avaient recours au ressentiment et à un sentiment de supériorité. Nous aimions penser que nous avions raison, même si ce n’était souvent pas le cas.

D’autres se rabaissaient et minimisaient leur nature divine pour empêcher les autres de les blesser. Nous pensions que si nous étions les premiers à nous insulter, alors tous ceux qui nous dénigreraient seraient simplement arrivés à la même conclusion que nous.

Mais ces réactions toxiques aux difficultés venaient de notre faiblesse de caractère, pas de notre force. Nous avions peur qui si nous abandonnions nos faiblesses, nous deviendrions plus vulnérables. En laissant Dieu éliminer nos faiblesses, et en travaillant avec notre parrain, nous avons découvert à quel point Dieu se soucie de nous.

Nous vous invitons à prendre conscience de votre véritable valeur et faire confiance à Dieu plutôt que dans votre propre défense.

Établissez des liens avec d’autres personnes en voie de guérison et à l’Église

Quand nous nous sommes sentis plus à l’aise avec des personnes en voie de guérison, nous avons pu voir que nous étions plus semblables que nous ne le pensions. En racontant notre histoire et en écoutant celle des autres, nous avons eu plus de compassion. Nous avons commencé à reconnaître la condition commune à tous les enfants de Dieu et à nous sentir plus à l’aise en leur présence. Notre famille, nos amis et les dirigeants de l’Église nous ont invités à revenir à l’église ou à renforcer notre engagement actuel. Plutôt que d’être réticents ou de trouver des excuses, nous avons décidé d’assister aux réunions de l’Église. Petit à petit, nous nous sommes rendus compte que les choses que nous aimions dans les réunions de traitement de la dépendance faisaient aussi partie des réunions du dimanche.

Peu parmi nous comprenaient au moment du baptême le processus de la véritable conversion qui dure toute une vie. Marion G. Romney l’a expliqué simplement : « Chez quelqu’un qui est vraiment complètement converti, le désir de choses contraires à l’Évangile de Jésus-Christ est en fait mort. Il est remplacé par l’amour de Dieu, joint à la détermination ferme de respecter ses commandements » (dans Conference Report, conférence interrégionale du Guatemala 1977, p. 8).

En vivant le miracle du cheminement vers la guérison, premièrement par rapport aux comportements de la dépendance puis par rapport aux faiblesses de la personnalité, nous connaîtrons la véritable conversion. Nous nous éveillerons et reprendrons nos sens tout comme le fils prodigue est « rentré en lui-même » (Luc 15:17).

Étude et compréhension

Les Écritures et les déclarations de dirigeants de l’Église suivantes peuvent nous aider dans notre processus de guérison. Nous pouvons les utiliser pour méditer, étudier et écrire dans notre journal. Nous devons toujours être honnêtes et précis lorsque nous écrivons pour en tirer le maximum de bénéfices.

Délaissez tous vos péchés

« Le roi dit : Que ferai-je […] afin de naître de Dieu, ce mauvais esprit ayant été déraciné de mon sein, et de recevoir son Esprit, afin d’être rempli de joie […] ? Je renoncerai à tout ce que je possède […] pour recevoir cette grande joie. […]

« Le roi se prosterna devant le Seigneur, à genoux ; oui, il se jeta même sur le sol, et cria avec force, disant :

« Ô Dieu, […] je délaisserai tous mes péchés pour te connaître, et pour être ressuscité des morts, et pour être sauvé au dernier jour » (Alma 22:15, 17–18).

• Relisez attentivement ces versets. Quels obstacles, dans mon comportement et mes sentiments, m’empêchent de délaisser « tous mes péchés » et de recevoir plus pleinement l’Esprit du Seigneur ?

Participez à la vie de l’Église

« Et maintenant, à cause de l’alliance que vous avez faite, vous serez appelés enfants du Christ, ses fils et ses filles ; car voici, aujourd’hui il vous a engendrés spirituellement ; car vous dites que votre cœur est changé par la foi en son nom ; c’est pourquoi, vous êtes nés de lui et êtes devenus ses fils et ses filles » (Mosiah 5:7).

En prenant sur nous le nom du Christ et en étant fortifiés par son Esprit, nous commençons à nous identifier aux saints, aux frères et sœurs qui ont été baptisés et qui sont entrés dans sa famille sur terre.

• Quand j’ai commencé à mieux connaître mes frères et sœurs dans l’Église, comment cela m’a-t-il encouragé à mieux m’intégrer à l’Église ?

Faites l’expérience de la rédemption

« Car l’homme naturel est ennemi de Dieu, et l’est depuis la chute d’Adam, et le sera pour toujours et à jamais, à moins qu’il ne se rende aux persuasions de l’Esprit-Saint, et ne se dépouille de l’homme naturel, et ne devienne un saint par l’expiation du Christ, le Seigneur, et ne devienne semblable à un enfant, soumis, doux, humble, patient, plein d’amour » (Mosiah 3:19).

Beaucoup d’entre nous deviennent par le baptême des saints de nom uniquement et passent le reste de leur vie à lutter pour « se débarrasser de l’homme [ou de la femme] naturel » et faire naître les traits de caractère indiqués dans ce verset.

• De quelle façon cette lutte m’a-t-elle préparé à accepter le fait que ce n’est que grâce à l’expiation du Christ, autrement dit en devenant un avec Jésus-Christ et avec notre Père céleste, que je peux connaître la rédemption ?

Allez au Christ

Richard G. Scott a enseigné : « Quelle que soit la source des difficultés et quelle que soit la façon dont vous commencez à obtenir le soulagement, que ce soit grâce à un thérapeute professionnel qualifié, un médecin, un dirigeant de la prêtrise, un ami, l’un de vos parents inquiet ou un proche, peu importe par où vous commencez, ces solutions ne donneront jamais de réponse complète. La guérison définitive vient par la foi en Jésus-Christ et en ses enseignements, par un cœur brisé et un esprit contrit et par l’obéissance à ses commandements » (« Pour être guéris », L’Étoile, juillet 1994, p. 7).

Aucun degré de soutien ou d’intégration, même au sein des groupes de guérison ou des assemblées de l’Église, ne nous apportera le salut. Il se peut que des personnes soient, pour vous, un soutien et une bénédiction durant votre parcours, mais vous devrez finir par aller au Christ lui-même.

• Comment ai-je commencé mon parcours vers la guérison ?

• Qui m’a aidé à emprunter le chemin du repentir et de la guérison ? Comment leur exemple m’a-t-il orienté vers le Sauveur ?

• Qu’ai-je appris sur le Sauveur qui m’a aidé ou qui a influencé mon désir ou ma capacité de changer de comportement ?

Abordez ce processus avec patience.

« Vous êtes de petits enfants et vous ne pouvez pas tout supporter maintenant ; vous devez progresser en grâce et dans la connaissance de la vérité.

« Ne craignez pas, petits enfants, car vous êtes à moi, et j’ai vaincu le monde, […]

Et aucun de ceux que mon Père m’a donnés ne sera perdu » (Doctrine et Alliances 50:40–42).

Parfois nous devenons impatients ou découragés car la guérison est un processus à long terme. Ces versets montrent la patience de Jésus-Christ et de notre Père céleste envers nous, les « petits enfants ». Appliquez ces versets à vous-même en les réécrivant de manière à faire comme s’ils vous étaient adressés personnellement.

• Comment les promesses citées dans ce passage peuvent-elles me fortifier quand je suis découragé ?

Recevez l’aide de Jésus-Christ

« Et maintenant, mes frères bien-aimés, je vous demande si tout est fait lorsque vous êtes entrés dans ce sentier étroit et resserré ? Voici, je vous dis que non ; car vous n’êtes arrivés jusque-là que par la parole du Christ, avec une foi ferme en lui, vous reposant entièrement sur les mérites de celui qui est puissant à sauver.

« C’est pourquoi, vous devez marcher résolument, avec constance dans le Christ, ayant une espérance d’une pureté parfaite et l’amour de Dieu et de tous les hommes ; c’est pourquoi, si vous marchez résolument, vous faisant un festin de la parole du Christ, et persévérez jusqu’à la fin, voici, ainsi dit le Père : Vous aurez la vie éternelle » (2 Néphi 31:19–20).

• Comment Jésus-Christ m’aide-t-il le long du chemin étroit et resserré ?

• De quelle façon mon amour grandissant pour Dieu et pour les autres me sort-il de ma dépendance, me permet-il de m’abstenir et renouvelle-t-il mon espoir d’avoir la vie éternelle ?