Pour être guéris
Pâques nous fait penser au Sauveur, à sa vie, à son expiation, sa résurrection, à son amour. Il est véritablement ressuscité des morts avec de «la guérison… sous ses ailes» (voir Malachie 43:20; 2 Néphi 25:13).
Oh, combien nous avons tous besoin de ce que le Rédempteur peut nous donner! J’ai un message d’espoir pour vous qui aspirez à être soulagés des pesants fardeaux que vous portez, peut-être sans aucune responsabilité de votre part vous qui menez une vie digne. Il est basé sur des principes fondés sur les enseignements du Sauveur. Votre épreuve peut être causée par un handicap important, par la lutte contre une longue maladie; elle peut être la conséquence de la mort d’une personne chère ou de la souffrance qui vient de l’angoisse causée par la dépendance du péché, ou de mauvais traitements sous une forme ou une autre. Quelle qu’en soit la cause, je vous rends témoignage qu’un soulagement est possible aux conditions établies par le Seigneur.
L’aide qui nous est donnée par le Seigneur suit toujours une loi éternelle. Mieux on connaît cette loi, plus il est facile de recevoir son aide. Voici quelques principes dont dépend la guérison qu’il offre.
Il peut s’agir de la guérison de notre mal ou de l’allégement de nos fardeaux, ou encore de la prise de conscience que cela vaut la peine d’endurer patiemment jusqu’à la fin, parce que Dieu a besoin de fils et de filles courageux qui sont disposés à subir un polissage quand, dans sa sagesse, il le désire.
Rendons-nous compte que quelques-unes des difficultés de la vie ne trouveront pas de solution sur la terre. Paul a prié trois fois que l’écharde qui lui tourmentait la chair lui soit enlevée (voir 2 Corinthiens 12:7-9). Le Seigneur répondit simplement: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Il donna à Paul une force qui compensait son tourment, de façon qu’il puisse mener une vie plus utile. Il veut que nous sachions comment guérir quand sa volonté est que nous le soyons et comment obtenir la force de vivre dans les tribulations quand il veut qu’elles soient un instrument pour notre progression. Dans les deux cas le Rédempteur vous soutiendra. C’est la raison pour laquelle il dit: «Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions… Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger» (Matthieu 11:29-30).
Quand vous pensez ne plus pouvoir continuer, déposez temporairement votre fardeau à ses pieds. Les Ecritures vous disent comment le faire. Par exemple, quand les sujets d’Alma dans leur condition d’oppression «lui déversèrent leur cœur,… il connut les pensées de leur cœur». Le Seigneur les bénit, disant: «J’allégerai les fardeaux qui pèsent sur vos épaules, au point même que vous ne les sentirez point… pour que vous sachiez avec certitude que moi, le Seigneur Dieu, je visite mon peuple dans ses afflictions…. le Seigneur les fortifia tellement qu’ils purent porter leurs fardeaux avec aise; et ils se soumirent gaiement et patiemment à toutes les volontés du Seigneur» (voir Mosiah 24:12, 14-15).
En nous soumettant «gaiement et patiemment» à toute sa volonté vous apprendrez des leçons précieuses et difficiles et des vérités éternelles qui vous apporteront beaucoup de bénédictions (voir Jacob 4:10). L’exemple d’Alma et d’Amulek nous éclaire. Alors qu’ils s’efforçaient de faire le bien parmi le peuple d’Ammonihah, ils furent pris et mis en prison. Amulek se reposa sur son compagnon, Alma, plus expérimenté, qui lui apprit à faire davantage confiance au Seigneur. Contraints à assister au martyre de femmes et d’enfants jetés au feu, Amulek dit: «Peut-être nous brûleront-ils aussi.» Alma répondit: «Qu’il en soit fait selon la volonté du Seigneur» (un principe essentiel). «Mais… notre œuvre n’est point achevée; c’est pourquoi, ils ne nous brûlent point» (Alma 14:12-13).
Le juge suprême et les autres chefs les persécutèrent durant de nombreux jours, crachèrent sur eux, les frappèrent, les privèrent de nourriture, les interrogèrent et les persécutèrent, se moquant d’eux et les menaçant. Bien qu’il leur ait été commandé de parler, ils restèrent silencieux, liés et nus, attendant avec patience que le Seigneur les inspire à agir. Puis «le pouvoir de Dieu fut sur Alma et Amulek. Ils se levèrent sur leurs pieds». Alma s’écria: «O Seigneur, accorde-nous la force de nous délivrer, selon notre foi au Christ. Et ils brisèrent les cordes qui les liaient» (voir Alma 14:12-13, 15, 20, 24-26). La terre trembla, et les murs de la prison s’écroulèrent. Tous ceux qui avaient frappé Alma et Amulek furent tués, et ils se retrouvèrent libres. A une autre occasion Alma fit cette prière: «Oh, Seigneur… aie pitié de cet homme, et guéris-le, selon sa foi au Christ» (Alma 15:10).
Ces deux exemples révèlent le grand secret de la guérison. Le Seigneur vous soulagera par son pouvoir, quand vous le lui demanderez avec humilité et avec foi en Jésus-Christ.
Ne dites pas: «Personne ne me comprend; je ne sais pas quoi faire; je ne sais pas où trouver de l’aide.» Ces mots vous condamnent à l’échec. Personne ne peut vous aider si vous n’avez pas la foi (voir Harold B. Lee, Stand Ye in Holy Places, Salt Lake City, Deseret Book Co., 1974, p. 241). C’est nécessaire pour votre progression personnelle. Ne cherchez pas une vie exempte de douleurs, de difficultés, de pressions ou de chagrin; parce que se sont les instruments que notre Père aimant utilise pour stimuler notre progression personnelle et notre connaissance. Comme l’affirment continuellement les Ecritures, vous serez guéris en exerçant votre foi en Jésus-Christ (voir Enos 1:15-18). Cette foi est manifestée par la volonté de faire confiance aux promesses qu’il nous a faites par l’intermédiaire de ses prophètes (voir Marion G. Romney, «The Crucible of Adversity and Affliction», Improvement Era, décembre 1969, p. 66-69) et ses Ecritures qui contiennent ses paroles. Vous ne savez peut-être pas encore comment le faire, mais faites-lui confiance, il vous aidera à utiliser votre libre arbitre pour ouvrir la voie à la guérison qu’il procure. Avoir foi dans le Christ signifie lui faire confiance. Nous avons confiance en ses enseignements, et cela engendre l’espérance, et l’espérance engendre la charité, l’amour pur du Christ. Le sentiment de paix que nous éprouvons quand nous nous rendons compte de son amour pour nous et de sa capacité à nous guérir ou à nous soulager de nos fardeaux par son pouvoir de guérison.
Y a-t-il dans votre vie quelque chose qui soit potentiellement destructeur? Quand vous êtes découragé, vous sentez-vous submergé et cherchez-vous désespérément à ce que les autres résolvent vos problèmes, oubliant votre capacité personnelle d’apporter beaucoup d’amélioration? Comprenez-vous la nécessité de faire ce que vous pouvez pour que le Seigneur puisse faire ce qu’il veut pour vous aider?
Vous pouvez vous tourner vers le Sauveur de différentes manières. La plus directe et souvent la plus efficace, est la prière humble et confiante en votre Père céleste, qui est exaucée par le Saint-Esprit qui communique avec votre esprit (voir Hélaman 3:35). Cependant cette aide est parfois difficile à rechercher au début, parce que nous n’en avons pas l’habitude. Il est difficile également de savoir quand nous apprenons, comment prier avec foi. Si c’est le cas, commencez autrement. Confiez-vous à quelqu’un qui vous est proche, puis peu à peu votre confiance s’étendra à Dieu et à son pouvoir de guérison (voir Ether 12:27-31). Commencez avec un ami ou l’évêque, qui connaît les enseignements du Sauveur. Fréquemment lui-même a été guéri par le Seigneur, en appliquand la vérité avec foi dans le Rédempteur. Il saura vous montrer ce que vous devez faire. Ou bien commencez en lisant, en méditant et en mettant en pratique les enseignements des Ecritures, qui sont une puissante source d’aide (2 Timothée 3:14-17). Des exemples et des anecdotes vous aideront à comprendre les principes, et vous découvrirez que le pouvoir de guérison provient de la doctrine des Ecritures, comme le révèlent ces passages:
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Je vois que votre foi est suffisante pour que je vous guérisse (Voir 3 Néphi 17:8).
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Venez à moi avec une ferme résolution (voir 3 Néphi 18:32).
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Retournez à moi, repentez-vous de vos péchés et convertissez-vous pour que je puisse vous guérir (voir 3 Néphi 9:13; D&A 112:13).
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Revenez au Seigneur de tout votre cœur, et si vous mettez votre confiance en lui, si vous le servez avec toute la diligence de votre esprit, il vous délivrera de la servitude selon son bon plaisir (voir Mosiah 7:33).
Même s’ils avaient à leur disposition du temps et des ressources illimités, ce qui n’est pas le cas, les dirigeants de la prêtrise ne seraient pas en mesure de fournir toute l’aide nécessaire. Ce sont des agents du Seigneur, et ses lois vous imposent de faire votre part. Ils vous indiqueront la voie. Ils peuvent vous donner des bénédictions de la prêtrise. Votre foi, votre pureté, votre obéissance et celle du détenteur de la prêtrise peuvent avoir de grands effets sur l’expression et la réalisation de la bénédiction (voir Bruce R. McConkie, Mortal Messiah, Salt Lake City, Deseret Book Co., 1980, 3:28). La guérison peut arriver au moment-même de la bénédiction, mais le plus souvent elle survient à un moment déterminé par la foi et l’obéissance de la personne et par la volonté du Seigneur» (voir James E. Talmage, Les articles de foi, Salt Lake City, Deseret Book. Co., 1986, p. 275-276). Je pense que la vitesse à laquelle arrive la guérison est déterminée par la personne, et non par le Seigneur. Il attend de vous que vous utilisiez les autres moyens disponibles, y compris l’aide d’un spécialiste quand c’est nécessaire. Il vous fournit l’aide supplémentaire dont vous avez besoin selon sa volonté» (voir Discours de Brigham Young, p. 161-163).
L’amour est un remède puissant. Satan qui en est conscient, voudrait vous séparer du pouvoir de l’amour de Dieu, de la famille et des amis qui veulent vous aider. Il veut vous convaincre que le monde vous écrase, qu’il n’y a pas d’issue ni de secours possible. Il veut vous amener à penser que vous n’avez pas la capacité de vous aider vous-même, et que personne d’autre ne s’intéresse vraiment à vous. S’il réussit, vous serez poussés à un désespoir et à une souffrance encore plus profonds. Sa stratégie est de vous faire croire que vous n’êtes pas appréciés, aimés, ni désirés, de façon que, dans votre désespoir vous en arriviez à l’autocritique et, dans la pire des hypothèses, à vous mépriser et à vous considérer comme mauvais alors que vous ne l’êtes pas. Rappelez-vous que la sagesse de Dieu est plus grande que la ruse du diable (voir D&A 10:43). Si vous avez de telles pensées, chassez-les de votre esprit, cherchant avec amour à aider une autre personne qui se trouve dans le besoin. Cette suggestion peut sembler cruelle et dépourvue de sensibilité, étant donné votre désir de guérir, mais elle est fondée sur un principe de vérité. Paul a dit: «Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.» (Galates 6:2).
L’amour vient en apprenant à aider les autres dans un esprit de confiance. Si vous vous sentez privés d’affection, faire cela devient difficile. Cependant, l’intérêt et le soutien persistants pour les autres vous vaudra leur intérêt et leur amour. Vous vous sentirez nécessaires; vous deviendrez un instrument par lequel le Seigneur peut aider quelqu’un d’autre. L’Esprit vous fera ressentir l’intérêt du Sauveur pour vous, et par conséquent, la chaleur et la force de son amour. Spencer W. Kimball a dit: «Dieu nous remarque et veille sur nous. Mais le plus souvent, c’est par l’intermédiaire d’une autre personne qu’il répond à nos besoins. Il est donc indispensable de nous servir les uns les autres» (Teachings of Spencer W. Kimball, par Edward L. Kimball, Salt Lake City, Bookcraft, 1982, p. 252).
Les difficultés sont des épreuves auxquelles un Père céleste sage et tout-puissant nous soumet pour nous donner l’expérience qui nous fera acquérir de la maturité et augmentera notre capacité de comprendre et de mettre en pratique ses principes. Quand vous êtes dignes, les difficultés deviennent un facteur de croissance, et non une barrière à la progression. Cependant, quelle que soit la source des difficultés et quelle que soit la manière dont vous vous y prenez pour obtenir de l’aide – auprès de thérapistes, de médecins, de dirigeants de la prêtrise, d’amis, de parents – quelle que soit la manière dont vous commencez, ces solutions ne vous donneront jamais toute la réponse que vous cherchez. La guérison finale s’obtient par la foi en Jésus-Christ et en ses enseignements, le cœur brisé et l’esprit contrit, par l’obéissance à ses commandements. C’est la raison pour laquelle la réaction de l’homme devant les difficultés de la vie, qui engendre la haine et le découragement, le manque de confiance, la colère ou le désir de vengeance, doit être surmonté grâce à la tendre miséricorde d’un Père céleste aimant et de son Fils bien-aimé. Quand l’angoisse est le fruit des actions mauvaises des autres, il est important qu’il y ait un châtiment et que soient prises les actions disciplinaires qui conviennent, mais ce n’est pas la victime qui doit prendre les mesures punitives requises. Laissez cette tâche à ceux qui en ont la responsabilité. Apprenez à pardonner; même si c’est terriblement difficile, cela vous apportera la libération et vous ouvrira la voie à une nouveauté de vie» (voir Richard G. Scott, «Healing the Tragic Scars of Abuse», Ensign, mai 1992, p. 31-33). Le temps que la victime consacre à faire punir le transgresseur est du temps perdu dans le processus de la guérison.
En conclusion, faites ce que vous pouvez, un pas après l’autre. Cherchez à comprendre les principes de la guérison par les Ecritures et la prière. Aidez les autres. Pardonnez. Soumettez-vous «gaiement et patiemment à toutes les volontés du Seigneur» (Mosiah 24:15). Par-dessus tout exercez votre foi en Jésus-Christ.
Je vous rends témoignage que la voie la plus sûre, la plus efficace et la plus courte pour arriver à la guérison est la mise en pratique des enseignements de Jésus-Christ. Cette voie commence par la compréhension et l’amour des principes du libre arbitre et de l’expiation de Jésus-Christ. Cela engendre la foi en lui et l’obéissance à ses commandements, qui produisent la guérison.
Si vous ne faites pas de progrès malgré vos efforts pour recevoir la guérison spirituelle, si vous avez l’impression de dépendre continuellement du soutien d’une autre personne, levez avec foi le regard vers Jésus-Christ. Je sais que le Maître vous aime et vous guérira selon votre foi en lui. Au nom de Jésus-Christ. Amen.