Le courage d’écouter
Jésus-Christ est l’exemple du courage d’écouter la volonté du Père.
Je sais que frère Edgley se joint à moi aujourd’hui pour exprimer notre appréciation pour les nombreuses années de service aux côtés de frère Hales. Nous l’aimons et l’apprécions profondément, et il nous semble que nous avons été instruits à ses pieds pendant de nombreuses années. Nous serons heureux de servir avec frère Bateman. J’ai été ravi ce matin, tout comme vous, j’en suis sûr, de voir et d’entendre le président Hunter, apôtre aimant et gentil du Seigneur Jésus-Christ, qui fait constamment preuve d’un grand courage en écoutant la volonté de son Père céleste.
Le président Hunter a des fils qui ont fait leur mission en Australie à la même époque que moi. C’est également à cette époque que le président Hunter a reçu son appel au saint apostolat. Beaucoup de ces missionnaires le considèrent comme «leur apôtre». Il est l’un de mes modèles.
En ce jour de sabbat, un dimanche consacré à la commémoration de Pâques, les chrétiens doivent se souvenir, avec gratitude, des événements qui ont entouré le plus important dimanche que le monde ait connu, le dimanche où le Sauveur est sorti au bout de trois jours de sa prison, en triomphant de la mort. Les récits de ces événements sont profondément gravés dans mon cœur et dans mon esprit.
Je vois Jésus portant la lourde poutre, tandis que la procession chemine le long des rues étroites de Jérusalem, franchit l’épaisse muraille à la porte de la ville, et arrive au lieu appelé Golgotha. J’entends les femmes pleurer et Jésus lancer l’avertissement: «Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants» (Lc 23:28). Le Sauveur savait que des événements destructeurs se produiraient bientôt.
En imagination, je vois les bourreaux accomplir leurs tâches horribles et cruelles. J’entends le Sauveur, avec miséricorde, supplier pour ceux qui le crucifient en disant: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23:34).
Pendant cet événement brutal, l’un des voleurs crucifiés a perçu quelque chose de divin dans la personne du Sauveur et a dit à Jésus: «Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.» Le Sauveur a répondu par une promesse qu’il était le seul à pouvoir faire: «En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis» (Lc 23:42-43).
Essayez d’imaginer la mère éplorée et le disciple dévoué que le centurion laisse s’avancer jusqu’au pied de la croix. Jésus, dans son agonie, baisse les yeux vers eux et adresse ces paroles concises à Marie: «Femme, voici ton fils.» Puis, regardant fermement Jean, il lui dit: «Voici ta mère» (Jn 19:26, 27).
Qui peut oublier la voix suppliante qui se fit entendre aux environs de la neuvième heure dans les ténèbres épaisses qui recouvraient le pays: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» (Mc 15:34). Le Père, semble-t-il, s’était retiré, laissant le Sauveur de l’humanité parachever sa victoire sur la mort et le péché.
J’imagine le goût amer du vinaigre qu’on pressait sur ses lèvres quand il dit: «J’ai soif» (Jn 19:28), sa seule réaction à la souffrance physique dont on ait la trace écrite.
Quand le sacrifice expiatoire eut été accepté, Jésus s’exclama: «Tout est accompli» (Jn 19:30). Alors il adressa cette dernière requête: «Père, je remets mon esprit entre tes mains» (Lc 23:46). Son corps s’affaissa sur la croix; Jésus fit don de sa vie.
Dans l’obscurité du petit matin du troisième jour, le premier dimanche de Pâques, la terre se mit à trembler. Un ange roula la pierre qui bouchait l’entrée du sépulcre et annonça: «N’ayez pas peur; car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici; en effet il est ressuscité, comme il l’avait dit» (Mt 28:5-6).
Plus tard, dans la matinée, Marie de Magdala, éplorée, retourna au sépulcre froid, lugubre et vide. Elle entendit une voix familière appeler: «Marie.» Elle se retourna, vit le Sauveur et fit un geste dans sa direction. Pleine d’adoration, elle lui dit avec amour: «Rabbouni!» Jésus lui répondit: «Ne me touche pas; car ne je suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu» (Jn 20:16, 17).
Au cours des quarante jours qui suivirent, le Sauveur instruisit souvent ses apôtres et mangea avec eux. Il les quitta en leur donnant la magnifique mission: «Allez, faites de toutes les nations des disciples … et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici: je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28:19, 20).
Jésus-Christ est l’exemple du courage d’écouter la volonté du Père.
Avec sagesse, le psalmiste a écrit: «Prenez courage et que votre cœur s’affermisse, vous tous qui espérez en l’Eternel» (Psaumes 31:24, trad. lit. Version du roi Jacques).
Thomas S. Monson a dit: «Le courage devient une vertu vivante et attirante quand il est non pas la volonté de mourir bravement, mais la détermination de mener une vie droite» (Conference Report, avril 1972, p. 72).
Dans les Ecritures modernes, le Seigneur emploie souvent des mots indiquant l’action dans la première phrase de ses révélations. Il est intéressant de noter que écouter est employé souvent de cette façon. Le Seigneur nous recommande, par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, d’écouter, dans plus de soixante révélations.
Je vais vous raconter l’histoire d’un jeune homme qui a eu le courage d’écouter. Marion D. Hanks nous a présenté Jay il y a près de vingt ans à la conférence générale. Frère Hanks a décrit un diacre de douze ans qui souffrait d’une maladie dégénérescente des muscles. Son père aimant le portait quand il distribuait la Sainte-Cène, collectait les offrandes de jeûne et participait aux activités scoutes.
Le reste de l’histoire de Jay est un exemple d’inspiration et de courage. Son corps a continué à subir les ravages de la maladie tandis que son esprit continuait à être curieux et très brillant. Du fait de son état de santé, Jay ne pouvait pas aller au lycée mais étudiait par correspondance. Il aimait le séminaire et y assistait régulièrement. Il a prononcé un discours lors de la cérémonie de remise des diplômes, s’adressant à ses camarades depuis son fauteuil roulant. L’attitude positive de Jay et sa nature joyeuse et radieuse étaient une inspiration. Il aimait aller au bal et dansait dans son fauteuil roulant. Il aimait la musique et chantait souvent les cantiques du rétablissement d’une belle voix claire et mélodieuse.
Plus que tout, il aimait le Seigneur. A l’âge de dix-neuf ans, il a voulu écouter la demande du prophète que chaque jeune homme fasse une mission. Il passait alors la plus grande partie de son temps sur un tapis sur le sol de sa salle de séjour. La plupart de ses muscles étaient atteints. Il voulait à tout prix faire une mission. Il a trouvé un moyen de servir malgré son handicap. Couché sur le dos, par terre, il a avec peine, préparé avec l’aide d’amis, plus de cent cinquante exemplaires du Livre de Mormon avec son témoignage et sa photo. Il les a envoyés à des amis en mission dans le monde entier pour qu’ils les distribuent. Jay a reçu une lettre du président Kimball exprimant sa gratitude pour son service et le courage dont il avait fait preuve en écoutant l’appel à l’œuvre missionnaire.
Grâce à ses bons parents, Jay est allé à l’université. Son père le poussait de classe en classe. Parfois il était nécessaire de le coucher sur une table au fond de la classe. C’était un bon étudiant qui avait d’excellentes notes dans des matières difficiles. Jay est décédé il y a trois ans, mais il nous reste son grand exemple, celui de quelqu’un qui a le courage d’écouter.
Quelqu’un a dit que l’homme courageux trouve un moyen là où l’homme ordinaire trouve une excuse. Récemment, j’ai entendu parler de jeunes courageux qui ont écouté le conseil de leur présidence de pieu.
Dans le pieu nord de Boisé, en Idaho, les membres de la présidence de pieu ont aidé les jeunes à mieux comprendre le danger qu’il y a d’être constamment matraqué par les paroles dégradantes de beaucoup de chansons populaires et par les images indécentes de certains films et cassettes vidéo. Ils leur ont dit que ces média peuvent apporter des choses belles, positives, inspirantes et édifiantes, mais qu’ils peuvent aussi insensibiliser l’esprit et faire paraître le mal normal, grisant et acceptable.
Beaucoup des jeunes ont écouté leur présidence de pieu et ont courageusement détruit leurs cassettes, leurs disques et leurs cassettes vidéos qui n’étaient pas «vertueux, aimables, de bonne réputation ou digne de louange» (13e article de foi).
Jeunes, je vous en prie, n’écoutez pas de chansons qui contiennent des idées en contradiction avec les principes de l’Evangile. «N’écoutez pas de chanson qui promeuve le satanisme ou d’autres pratiques mauvaises, qui encourage à l’immoralité, qui emploie un langage ordurier et choquant ou qui chasse l’Esprit» (Jeunes, soyez forts, 1990, p. 12).
Certains pensent peut-être qu’ils sont trop intelligents ou trop fins pour se laisser entraîner par les ruses de Satan. Quelle erreur tragique! Néphi nous met en garde contre les dangers de cette erreur quand il dit: «O le subtil plan du malin! O la vanité, la fragilité et la folie des hommes! Quand ils sont instruits, ils se croient sages, et ils n’écoutent pas les conseils de Dieu … Cependant, être instruit est une bonne chose si on écoute les conseils de Dieu» (2 Néphi 9:28, 29).
Le président Hinckley a dit: «L’une des grandes tragédies auxquelles nous assistons presque tous les jours est celle d’hommes aux grandes capacités et aux piètres réalisations. Leurs motifs sont nobles. Leur ambition déclarée est digne de louanges. Leurs capacités sont grandes, mais ils manquent de discipline. Ils succombent à la paresse. Leurs appétits les privent de volonté» (Conférence générale d’avril 1979, Ensign, mai, 1979, p. 65).
Peut-être le plus grand obstacle à notre capacité d’écouter courageusement la parole du Seigneur est-il notre orgueil et nos vaines ambitions. Les orgueilleux semblent avoir du mal à entendre et à accepter les directives de Dieu. Il nous est dit dans Proverbes que «l’orgueil précède le désastre» (Pr 16:18). Les orgueilleux se soucient plus du jugement des hommes que du jugement de Dieu.
Peut-être vous rappelez-vous l’histoire du commandant de navire qui était orgueilleux. Une nuit, en mer, il vit ce qui paraissait être la lumière d’un autre navire se dirigeant vers lui. Il fit envoyer à l’autre navire des signaux lumineux disant: «Changez votre cap 10 degrés sud.» Il reçut la réponse: «Changez votre cap 10 degrés nord.» Le commandant répondit: «Je suis le commandant. Mettez le cap au sud.» Il reçut pour réponse: «Je suis le second. Mettez le cap au nord.» Furieux, le commandant fit renvoyer un signal: «Je vous dis de mettre cap au sud. Je suis sur un navire de guerre.» Il reçut cette réponse: «Je vous dis de mettre cap au nord. Je suis dans le phare» (Publié avec la permission de Hope Publications, Kalamazoo, Michigan).
Comme le commandant, si nous ne changeons pas de cap et ne nous dépouillons pas de notre orgueil, nous risquons d’échouer sur les écueils de la vie, incapables d’écouter les appels du Sauveur à aller à lui. J’aime ce qu’a dit Edgar A. Guest dans son poème intitulé «Le bagage»:
«Deux bras, deux mains, deux jambes, deux yeux
Et un cerveau à utiliser, si l’on est sage.
Tous équipés et armés de ce même bagage,
Ils montent vers le sommet, en disant: «Je le peux.»
«Tu es le handicap qu’il te faut surmonter,
C’est à toi de choisir la place où tu veux arriver,
C’est à toi de décider où tu veux aller,
Combien tu veux étudier pour connaître la vérité.
Dieu t’a équipé pour la vie,
Mais il te laisse décider ce que tu veux être.
«Le courage doit naître de l’intérieur de l’âme,
C’est de l’homme que doit venir la volonté de gagner.
Réfléchis un instant, mon garçon.
Tu es né avec tout ce qu’ont les plus grands.
Ils n’en avaient pas plus au commencement.
Prends-toi en main et dis: Je peux.
(Collected Verse of Edgar A. Guest, p. 666).
Puissions-nous «tous nous prendre en mains» comme le suggère si bien Edgar Guest, et dire: «Je peux être courageux et écouter l’invitation du Seigneur.» «Vivez de manière à ce que les gens qui vous connaissent mais ne connaissent pas le Christ veuillent connaître le Christ parce qu’ils vous connaissent» (auteur inconnu). Au saint nom de celui pour la résurrection et le sacrifice expiatoire de qui j’exprime ma plus profonde gratitude en ce jour de Pâques, au nom de Jésus-Christ. Amen.