Une ordonnance divine pour la guérison spirituelle
Je témoigne que bien qu’il y ait des maladies qui ne peuvent être guéries, toutes les maladies spirituelles peuvent l’être grâce à l’expiation de Jésus-Christ.
Au magnifique discours de frère Scott sur la guérison, j’aimerais ajouter quelques observations de quelqu’un dont toute la vie professionnelle a été consacrée à la guérison. J’ai été médecin généraliste pendant plus de 40 ans, cela m’a donné l’occasion de voir beaucoup de gens malades ou blessés. Je dois faire un aveu: les médecins ne guérissent pas les malades. Cette machine merveilleuse et complexe qu’est le corps humain comporte son propre système de guérison extraordinaire. Tout ce qu’un médecin peut faire c’est de fournir des conditions favorables à la guérison.
J’ai appris très tôt au cours de ma carrière de médecin que l’élément essentiel de la guérison pour le corps malade ou blessé était déjà fourni par notre Père céleste. J’ai également appris que l’attitude du patient joue un grand rôle dans le processus de la guérison. Ceux qui font confiance à notre Père céleste et qui exercent leur foi dans la prêtrise retrouvent souvent plus rapidement la santé.
J’ai été le témoin de miracles! Fréquemment quand mon expérience de médecin me poussait à donner un diagnostic alarmant, j’ai vu des gens retrouver totalement la santé. D’autres fois, j’ai vu des gens qui mettaient leur foi dans le Seigneur, recherchaient les bénédictions par la prière, mais qui ne trouvaient pas la réponse qu’ils attendaient eux ou leurs êtres chers.
Le Seigneur a indiqué une condition aux bénédictions de guérison: «Celui qui a foi en moi pour être guéri, et dont la mort n’est pas arrêtée, sera guéri» (D&A 42:48). Même si une personne se repose avec foi sur le Seigneur pour recevoir des bénédictions, quand le moment de sa mort est arrêté, elle ne recouvrera pas la santé. En effet, «la mort [doit] passer sur tous les hommes pour accomplir le dessein miséricordieux du grand Créateur» (2 Néphi 9:6). Spencer W. Kimball a écrit: «Si tous les malades pour lesquels nous prions étaient guéris, si tous les justes étaient protégés et les méchants détruits, tout le plan de notre Père serait annulé. Personne ne devrait vivre selon la foi… Il n’y aurait pas ou peu de souffrance, de chagrin, de déception ou même de mort, et si cela n’était pas, il n’y aurait ni joie, ni réussite, ni résurrection ni vie éternelle» (Faith Precedes the Miracle, p. 97.).
Tout comme dans mon expérience médicale où j’ai aidé des malades, aujourd’hui, ma tâche est d’aider des gens qui ont commis de graves péchés à se repentir et être totalement réintégrés dans l’Evangile en suivant une ordonnance donnée par le Seigneur. Dans cette tâche, j’ai été témoin de beaucoup de chagrin, de remords, de douleur et de souffrance à cause de transgressions que des gens avaient commises contre des lois que notre Père céleste a établies pour notre bonheur. J’ai également été le témoin de grands chagrins dans des familles à cause d’un seul transgresseur dans ces familles. J’ai vu de nombreuses fois ce que nous devrions tous déjà savoir – que l’iniquité n’a jamais été le bonheur.
La seule personne qui puisse accomplir la guérison d’une âme malade est le grand Médecin lui-même, notre Père céleste, par l’intermédiaire de son Fils, Jésus-Christ. Jésus a promis à ceux qui viennent à lui avec un cœur bien disposé et se repentant qu’il les guérirait (voir 3 Néphi 18:32). L’Eglise ne peut pas guérir; les dirigeants de prêtrise ne guérissent pas; seul le Tout-Puissant peut accomplir le miracle de la guérison spirituelle. Je vais consacrer un moment à expliquer ce qu’on peut faire pour favoriser le processus de la guérison spirituelle quand on a l’âme entachée par le péché.
Récemment, notre petite-fille de 8 ans faisait des gâteaux. Elle suivait une recette de sa mère, mais elle était bloquée par un ingrédient qu’elle devait ajouter à la recette. Il fallait mettre deux cuillerées de bicarbonate de soude. Elle a demandé à ses parents: Est-ce que c’est ennuyeux si on met de la soude caustique?» Quand les biscuits ont été cuits ils avaient un goût affreux. Sa mère en a déduit que c’était parce que sa fille avait confondu une demi-cuillère à café de sel avec une demi-tasse de sel.
Si les ingrédients de la recette des biscuits sont importants, combien plus importants sont les ingrédients de l’ordonnance pour la guérison spirituelle. Il est encore beaucoup plus important pour nous de ne pas mal interpréter ces instructions, comme cela a été le cas avec les biscuits.
Une ordonnance divine aux grandes conséquences a été donnée par notre Père céleste pour cette guérison. Je rappelle les ingrédients de cette ordonnance tels que le Seigneur les a indiqués à ses serviteurs et à nous, ses enfants:
Le premier ingrédient est l’identification de la cause de la maladie spirituelle. Dans la guérison du corps nous l’appelons le diagnostic; il intervient à la suite d’un examen attentif et d’une étude des antécédents du malade. Dans la guérison spirituelle, on l’appelle la confession. Un examen attentif régulier de notre spiritualité est non seulement utile mais nécessaire. La confession des péchés est toujours nécessaire dans les cas de transgressions sérieuses (voir D&A 58:43). Une bonne façon de commencer est d’avoir un entretien avec notre évêque pour la recommandation à l’usage du temple. En soi, ce n’est pas différent d’une étude des antécédents faite par un médecin avant d’établir le diagnostic.
Où nous situons-nous vis-à-vis du Seigneur? Sommes-nous satisfaits de notre spiritualité? Sommes-nous à l’aise? Avons-nous la compagnie du Saint-Esprit? Sommes-nous en mesure de reconnaître les incitations du Saint-Esprit? Les réponses à ces questions et d’autres semblables résultant d’un examen de conscience peuvent nous aider à dépister n’importe quelle maladie spirituelle que nous pouvons avoir.
Le deuxième ingrédient est une contrition et un remords profond pour toute mauvaise action que nous pourrons découvrir. Le Sauveur mentionne cet ingrédient quand il dit:
«Et vous m’offrirez en sacrifice un cœur brisé et un esprit contrit. Et quiconque vient à moi le cœur brisé et l’esprit contrit, je le baptiserai de feu et du Saint-Esprit…»(3 Néphi 9:20).
J’ai la certitude que plus nous réussissons à nous rapprocher de notre Père céleste, plus nos faiblesses nous apparaîtront. Le Seigneur nous a enseigné: «Approchez-vous de moi et je m’approcherai de vous; cherchez-moi avec diligence et vous me trouverez…» (D&A 88:63).
Par ailleurs, le chagrin et la tristesse ne constituent pas en eux-mêmes un traitement spirituel. Cependant, ils accompagnent presque toujours le péché et la transgression.
Le troisième ingrédient est la recherche du pardon de ceux qui ont été blessés par la transgression. De leur côté, ils doivent pardonner, comme le Seigneur l’a déclaré avec force: «Moi, le Seigneur, je pardonnerai à qui je veux pardonner, mais de vous il est requis de pardonner à tous les hommes» (D&A 64:10).
Récemment, j’ai entendu résonner dans mon bureau les paroles poignantes d’un père qui avait erré des années auparavant et qui était repentant. Il souffrait le martyre parce que ses fils et ses filles refusaient de lui pardonner, au point de refuser de lui parler ou de le voir au bout de plus de cinq ans. Le Seigneur nous dit dans D&A 64: «C’est pourquoi, je vous dis que vous devez vous pardonner les uns aux autres; car celui qui ne pardonne pas à son frère ses offenses est condamné devant le Seigneur, car c’est en lui que reste le plus grand péché» (D&A 64:9).
Je me suis demandé si le «plus grand péché» ne restait pas, en effet, dans ces enfants.
Au cours de mon appel actuel, j’ai vu de nombreux exemples de gens qui ne semblent pas capables de pardonner à quelqu’un d’autre, ou d’oublier leurs propres péchés. C’est, sans aucun doute là, un des plus importants ingrédients de la guérison spirituelle.
Le quatrième ingrédient: Il doit y avoir un abandon total du péché. Bien trop souvent, je vois des gens qui se sont repentis, retomber quelque temps plus tard dans leurs anciens péchés. Quand cela arrive, les péchés dont ils se sont repentis retournent à ceux qui, peut-être après tout, ne s’étaient pas repentis. Nous lisons: «Je ne vous imputerai aucun péché; allez et ne péchez plus; mais les premiers péchés retourneront à l’âme qui pèche, dit le Seigneur votre Dieu» (D&A 82:7).
Cinquième ingrédient: Il doit y avoir obéissance à tous les commandements de Dieu. Cela signifie que ceux qui sont coupables de transgressions graves qui se repentent, ne se sont pas réellement repentis tant qu’ils ne paient pas leur dîme complète ou n’ont pas surmonté les problèmes qu’ils ont avec la parole de sagesse, qu’ils ne sont pas moralement purs ou qu’ils ne respectent pas le jour de sabbat.
Sixièmement, nous devons supplier le Seigneur de nous accorder sa miséricorde, sa force et son pardon jusqu’à ce que nous ayons, par l’intermédiaire du Saint-Esprit, la conscience en paix (Mosiah 4:3). C’est l’essence-même de l’expiation de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Quand le roi Benjamin a terminé son sermon, il a jeté les yeux autour de lui sur la multitude; «voici, elle était tombée à terre,… Et elle s’était vue, dans son état charnel, valant même moins que la poussière de la terre. Et tous crièrent d’une seule voix, disant: O aie pitié, et applique le sang expiatoire du Christ, pour que nous en recevions le pardon de nos péchés, et que notre cœur soit purifié;…
«l’Esprit du Seigneur descendit sur eux, et ils furent remplis de joie, ayant reçu la rémission de leurs péchés» (Mosiah 4:1–3). Le pardon ultime vient du Seigneur à la personne repentante. Elle saura par la puissance du Saint-Esprit quand elle aura obtenu le pardon.
Septième et dernier ingrédient: Nous devons être fidèle et rendre service pendant le reste de notre vie. Ces sept ingrédients constituent l’ordonnance pour les guérisons spirituelles et nous permettent d’aller au Seigneur de tout notre cœur. Le prophète Néphi nous l’explique: «Je sais que, si vous suivez le Fils de tout votre cœur, sans hypocrisie et sans feinte devant Dieu, mais avec une intention réelle, vous repentant de vos péchés,… alors vous recevrez le Saint-Esprit;… et alors vous pourrez parler le langage des anges, et faire retentir les louanges du Très-Saint d’Israël» (2 Néphi 31:13).
J’invite tous ceux qui ont besoin de cette guérison spirituelle à suivre sans tarder cette ordonnance divine du Sauveur. Allez à lui. Reconnaissez vos péchés. Repentez-vous complètement. Laissez les dirigeants de la prêtrise vous aider. Soyez longanimes et patients. Suppliez le Sauveur pour que son expiation prenne effet dans votre vie. Ensuite, laissez-le vous guérir.
Nous chantons un cantique qui l’explique bien:
Vous qui souffrez, venez au Dieu de grâce!
Il veut vous pardonner et vous bénir.
Parlez-lui du danger qui vous menace;
Si grands soient nos maux, il peut les guérir.
(Cantiques, n°64)
Je témoigne que bien qu’il y ait des maladies qui ne peuvent être guéries, toutes les maladies spirituelles peuvent l’être grâce à l’expiation de Jésus-Christ. Si nous utilisons les ingrédients donnés par Dieu, cela arrivera. Je vous témoigne de son pouvoir de guérison et de sa promesse que son ordonnance est le seul traitement qui puisse procurer la paix, le bonheur et le repos de l’âme. Au nom de Jésus-Christ. Amen.