2021
La foi d’être autonome
Août 2021


MESSAGE DE LA PRÉSIDENCE DE L’INTERRÉGION

La foi d’être autonome

Didier est rentré de sa mission tout en étant orphelin et sans soutien familial ou financier. Face à beaucoup de découragement, il s’est appuyé sur le Seigneur pour l’aider à trouver un métier et fonder sa propre entreprise florissante.

Si vous réfléchissez aux événements ayant prévalu dans votre vie jusqu’à maintenant, vous comprendrez qu’un engagement indéfectible était à l’origine de toute bonne chose que vous n’ayez jamais accomplie. Dans tous les cas, vous étiez guidé par une ferme conviction que votre but était atteignable. Vous étiez aussi convaincu que la façon dont vous vous y preniez-vous mènerait à votre but, et cela vous a donné l’engagement de surmonter les difficultés auxquelles vous vous êtes confronté dans votre progression.

Telle est la puissance de la foi, que l’apôtre Paul a décrite comme « une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1). C’est une autre façon de dire qu’avant d’obtenir quelque chose par nos propres efforts, nous avons exercé la foi que nous pouvions l’obtenir, et nous étions déterminé et avons fait ce qui était requis pour y parvenir.

Une vraie histoire de foi, pour devenir autonome, que je trouve inspirante concerne un frère que j’appellerai Didier (pseudonyme). Didier a servi dans la mission de Calabar (Nigeria) au moment où je servais là-bas comme président de mission. Quand il terminait sa mission, Didier servait comme dirigeant de zone. C’était un missionnaire obéissant, très déterminé et travailleur. Tous les deux parents de Didier étaient décédés lorsqu’il était jeune. À ce moment-là, il a été placé sous la tutelle de son oncle maternel, qui l’a élevé et l’a présenté à l’Église. Mais avant que Didier ne termine sa mission, son oncle était submergé par une maladie incurable et est décédé. La situation de Didier paraissait tragique et désespérée.

De retour à la maison, et sans aucun membre de sa famille proche à qui s’adresser pour obtenir de l’aide, Didier a décidé qu’il continuerait de placer sa confiance dans le Seigneur qui l’avait soutenu jusqu’à ce point. Il a décidé de trouver ce qu’il pouvait faire pour aller de l’avant dans la vie. Grâce à la prière, il a eu l’inspiration d’étudier ce que les personnes qui étaient autonomes dans sa ville natale faisaient pour subvenir à leurs besoins. Pendant de nombreuses semaines, il déambulait dans les rues allant d’atelier en atelier, observant les affaires qui s’y passaient et comment les gens venaient et partaient.

Il est arrivé à la conclusion qu’il vivrait sans doute une vie assez bonne en tant que technicien en électronique en réparant des télévisions, des radios et d’autres équipements électroniques. Le problème était qu’il n’avait pas de compétences, pas d’argent et il ne savait pas par où commencer. Encore, grâce à la prière, il a eu l’inspiration de demander au propriétaire d’un atelier de réparation d’appareils électroniques, comment il pouvait recevoir une formation pratique pour travailler comme technicien. L’homme dit à Didier qu’il pouvait le former pendant deux ans moyennant une redevance.

Enthousiasmé, il a contacté le spécialiste d’autonomie de sa paroisse et a demandé d’être retenu pour un prêt du Fonds Perpétuel d’Études (FPE) afin qu’il puisse obtenir de l’argent à payer au propriétaire de l’atelier pour recevoir la formation qu’il pensait qu’elle l’aiderait à gagner suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins temporels. Il s’en est suivi une grosse déception. Le spécialiste lui a expliqué que les prêts du FPE n’étaient accordés que pour des établissements d’enseignement agréés, et que l’argent du prêt ne pouvait qu’être versé directement sur un compte bancaire de l’établissement d’enseignement. L’atelier n’était pas un établissement d’enseignement enregistré et n’avait pas de compte bancaire. Didier était dans l’impasse.

Mais Didier avait observé assez longuement ce qui se passait à l’atelier pour comprendre que c’était un bon business s’il travaillait dur. De plus, il était attiré par le travail et admirait la façon dont une télévision qui ne fonctionnait plus pouvait subitement être opérationnelle. En ce moment d’intense découragement et de désespoir apparent, il s’est encore adressé au Seigneur dans la prière. L’inspiration lui est venue de retourner chez le propriétaire de l’atelier, pour lui expliquer sa situation et lui proposer de conclure un contrat d’apprentissage pour lequel il payerait après avoir terminé sa formation et commencé à travailler. Il ignorait comment le propriétaire de l’atelier allait répondre, mais il a décidé d’essayer. Après avoir mûrement réfléchi, le propriétaire de l’atelier a accepté sa proposition à condition que Didier fournisse un certificat de bonne vie et mœurs de son administration locale, ce qu’il a fait volontiers.

Deux ans plus tard, Didier – maintenant avec son épouse, une autre missionnaire rentrée de mission, à ses côtés – a suivi son apprentissage pratique en tant que technicien en réparation électronique. Il a développé une forte relation de confiance avec son formateur, lequel devint aussi son mentor. Didier était un bon étudiant et un atout pour l’atelier. Le propriétaire a proposé de l’embaucher comme employé, ce que Didier a accepté volontiers. Cela lui a donné la possibilité de commencer immédiatement à payer ce qu’il devait au propriétaire pour son apprentissage.

Un an plus tard, Didier a estimé qu’il s’y connaissait assez pour commencer sa propre entreprise. Avec ce qu’il avait épargné de ses revenus d’emploi, il a loué un petit hangar dans un autre quartier de la ville. Comme il était connu de plusieurs bons clients pendant qu’il travaillait avec son formateur et mentor, son business a pris de la vigueur de manière constante. Après deux ans, il avait épargné suffisamment d’argent pour acheter un conteneur de 40 pieds qu’on vendait à un prix soldé. Il a loué un terrain où il a placé le conteneur et a installé son atelier de réparation dans les nouveaux locaux. Après une autre année, il a acheté le terrain sur lequel se trouvait son atelier de réparation.

Didier était devenu son propre patron, maîtrisant complètement sa vie et profondément reconnaissant envers le Seigneur de l’avoir soutenu pendant qu’il traversait un moment d’incertitude dans sa vie.

Au cours des derniers 18 mois, la pandémie de Covid-19 a causé beaucoup de perturbations à notre vie. Elle peut avoir sérieusement mis à rude épreuve le fondement que vous avez soigneusement essayé de bâtir pendant des années et ébranlé votre sentiment de maîtrise de votre vie, spirituellement et temporellement. Elle peut vous avoir empêché même de commencer.

Mon espoir et mon invitation est que malgré la tristesse de ces 18 derniers mois, et de toute autre chose que le monde pourrait vous lancer pour essayer de détruire votre espoir, vous n’abandonnerez pas votre foi. J’espère que vous vous inspirerez de l’expérience de Didier, un jeune homme avec qui j’ai fait connaissance et qui, dans des conditions qui auraient permis au désespoir de diriger sa vie, a décidé de placer sa confiance dans le Seigneur et d’aller de l’avant malgré le poids écrasant de ses découragements. Aujourd’hui, Didier sert comme membre du grand conseil de pieu, et lui et sa famille sont indépendants. Il est convaincu que s’il fait sa part, le Seigneur l’aidera à surmonter tout défi auquel il sera confronté.

« L’autonomie est la capacité, l’engagement et l’effort de subvenir aux nécessités spirituelles et temporelles de la vie pour soi-même et sa famille ».1

Le prophète Éther a enseigné que « toutes choses s’accomplissent par la foi –

« c’est pourquoi, quiconque croit en Dieu peut espérer avec certitude un monde meilleur, oui, une place à la droite de Dieu, espérance qui vient de la foi et constitue, pour l’âme des hommes, une ancre qui les rend sûrs et constants, toujours abondants en bonnes œuvres, amenés à glorifier Dieu » (Éther 12:3-4).

Que vous et moi puissions avoir la foi de décider que, avec l’aide du Seigneur, et « malgré les tribulations qui s’abattront sur [le monde]… [nous] resterons indépendants par-dessus toutes les autres créations en dessous du monde céleste » (D&A 78:14).

Joseph W. Sitati a été soutenu comme soixante-dix Autorité générale en avril 2009. Il est marié à Gladys Nangomi ; ils ont cinq enfants.

Référence

  1. Manuel general d’instructions : Servir dans l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 22.0., ChurchofJesusChrist.org.

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