2022
Les anges ont chanté avec nous
Janvier 2022


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Les anges ont chanté avec nous

En ce dimanche matin du mois d’avril 2021 où devait se tenir la conférence du pieu de Papatoetoe à Auckland, la chapelle n’était pas encore bien remplie tandis que les membres du chœur de la paroisse de Massey Park prenaient place derrière le pupitre pour notre dernière répétition. Dans moins d’une demi-heure, nous allions interpréter un prélude afin d’inviter le Saint-Esprit et donner le ton à notre dernière session de conférence.

Assise au piano, j’attendais le signal. Notre directeur de chœur, frère Moroni Westerlund, a fait signe à nos chanteurs de se tenir prêts, puis a attaqué d’un geste de la main la première note […] et là, mon coeur s’est arrêté. Nous avions répété pendant des mois, et pourtant, ce chant n’avait pas démarré de la façon dont il aurait dû.

Tout en les accompagnant au piano, je pouvais entendre de nombreuses voix qui manquaient d’assurance. Une insécurité vocale grandissante se ressentait et je me suis mise à prier silencieusement : « Mais, Père Céleste… nous avons travaillé si dur ».

Tandis que nous procédions à cette ultime répétition, je n’arrêtais pas de penser à tout le temps de préparation que nous avions consacré en vue de cette journée. Notre évêque avait accepté avec enthousiasme cette assignation chorale pour le pieu, et il avait une foi entière dans sa paroisse. Notre coordinatrice pour la musique, sœur Benjy Maugatai, avait recruté son chef de chœur et sa pianiste, organisé nos partitions et nos répétitions. Nous avions choisi des arrangements musicaux pour les cantiques à la fois beaux et simples, sachant que peu de personnes dans notre paroisse pouvaient lire les notes, et que plusieurs n’avaient même encore jamais chanté dans un chœur.

Mais ils sont venus. Bien qu’ils aient d’autres obligations, ils sont venus, et notre chœur est finalement devenu si important qu’il était devenu difficile de placer tout le monde […] et nous avions eu tellement de répétitions.

Il était clair dès le début que nous ne formerions pas un chœur impeccable, mais pour frère Westerlund, du moment que nos chanteurs étaient heureux et faisaient de leur mieux […] « laissez-les simplement chanter », disait-il.

Nous avons terminé cette dernière répétition décourageante, et j’ai regardé frère Westerlund. Il a simplement souri et s’est adressé aux membres du chœur une dernière fois.

« Nous ne chantons pas pour montrer nos talents », dit-il, « mais pour partager notre témoignage. Pendant que vous chantez, souvenez-vous que quelqu’un dans la congrégation a besoin de ressentir votre esprit et votre foi. C’est là que réside aujourd’hui notre véritable mission ».

Peu de temps après, la chapelle était remplie jusqu’au fond du hall. Tandis que les dirigeants du pieu et de l’Interrégion prenaient leur place, frère Westerlund a fait signe à notre chœur de se lever.

J’ai commencé à jouer l’introduction de notre prélude, et quand les premières notes du chœur ont retenti, je n’ai pu en croire mes oreilles. Le son était puissant, clair et harmonieux ! J’ai regardé avec émerveillement par-dessus ma partition. « Qui est en train de chanter ? »

Il s’agissait bien sûr du même groupe de membres fidèles et radieux de notre paroisse, mais d’une manière aussi claire que le rayon de soleil qui filtrait juste à ce moment à travers les rideaux de la chapelle, j’ai également entendu une multitude de chanteurs accomplis et invisibles soutenir le chœur. Notre prélude était magnifique. Nos deux autres chants l’ont été tout autant, tout comme l’esprit qui a régné durant toute notre réunion.

Je ne suis pas la seule à avoir reconnu un miracle ce jour-là. Desmond Maugatai – l’un de nos tenors – m’a dit un peu plus tard, « Je peux témoigner […] que lorsque nous avons commencé à chanter, j’ai entendu deux nouvelles voix, l’une à ma gauche, l’autre à ma droite, et ce n’étaient pas les voix de personnes que je connais dans notre chœur ».

Une jeune fille de douze ans, Kayla Tagavaitau, a partagé une expérience similaire avec sa mère. C’était la première fois qu’elle chantait dans un chœur, et après la conférence elle a dit, « Maman […] on avait l’impression que pendant que nous chantions, les anges chantaient avec nous ».

J’ai eu l’occasion de participer à bien des chœurs au fil des années, mais l’expérience vécue avec celui-ci m’a confirmé quelque chose, un modèle que j’ai souvent observé. Quand nous faisons de notre mieux pour apprendre la musique, quand nous faisons tout notre possible pour honorer notre engagement de venir aux répétitions, quand nous ne baissons pas les bras, quels que soient les échecs ou les frustrations, quand nous « travaillons diligemment… » malgré nos faiblesses et « après tout ce que nous pouvons faire », (2 Néphi 25:23), notre Père Céleste peut compenser nos points défaillants, « afin que par sa grâce [nous soyons] parfaits dans le Christ » (Moroni 10:32).

Il peut même envoyer Ses anges chanter avec nous.