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Du métier d’enfant pousseur de brouette à un étudiant en Côte d’Ivoire
Joël Topka, 19 ans, membre de la paroisse d’Akéikoi dans le pieu d’Abobo Côte d’Ivoire Est, a été admis à l’Université Nandjui Abrogoua d’Abobo, à Abidjan, pour étudier les sciences naturelles. Être admis à l’Université et étudier pour devenir enseignant a toujours été le rêve du frère Joël. Mais le chemin pour atteindre cet objectif a été semé d’embûches. « Il y a eu de nombreux chemins à parcourir et de nombreuses difficultés à braver », a-t-il déclaré.
Joël a perdu sa mère à l’âge de 8 ans alors qu’il vivait à Yopougon Sicobois, une banlieue du district d’Abidjan où les maisons sont construites avec des matériaux précaires. Sa mère avait été balayeuse de rue et elle l’a élevé seule. Ils avaient été très pauvres, mais heureux. À la mort de sa mère, le père de Joël décide de retirer tout soutien financier à son fils et Joël est recueilli par son grand-père maternel, également démuni. Il s’est rapidement retrouvé seul sans soutien, emporté de maison en maison. Il s’est finalement retrouvé chez un parent hospitalier à Abobo, en Côte d’Ivoire, mais ce parent avait également des moyens très limités.
Déterminé à poursuivre ses études, il a décidé de travailler comme pousseur de brouette de la 5e à la terminale pour s’assurer qu’il aurait les fonds nécessaires pour poursuivre ses études à l’université privé locale d’Abobo. Les enfants pousseurs de brouettes, les tantie-brouette ou tantie -bagage, sont de jeunes enfants ou des adolescents qui transportent des marchandises des marchands au sein des marchés traditionnels d’Abidjan pour de petites sommes d’argent.
Joël travaillait pendant ses heures de travail en dehors des cours, les jours fériés et les vacances pour gagner le plus d’argent possible. Il a travaillé très dur et a pu économiser suffisamment d’argent pour couvrir ses frais de scolarité, et après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il a pu payer ses frais d’inscription pour entrer à l’université.
Le travail acharné n’était pas le seul sacrifice qu’il devait faire. Pour économiser les fonds nécessaires, il se privait souvent de repas. « Pendant la récréation à l’école, mes amis sortaient pour acheter de la nourriture, pas moi. Je leur disais que j’avais déjà mangé le matin avant d’arriver à l’école. En réalité, je ne pouvais pas me permettre ces repas », dit-il avec un petit sourire aujourd’hui.
Il reste encore des défis à relever. Bien que ses frais d’inscription et ses frais de scolarité aient été payés, il doit toujours conserver son emploi pour s’assurer qu’il peut continuer à couvrir ses frais de scolarité. Il a aussi le désir de faire une mission.
« Payer ma dîme et honorer le sabbat m’ont donné une grande force. Je ne perds pas espoir et je rêve d’être enseignant un jour après ma mission », a-t-il déclaré.
La résilience et la détermination de Joël lui ont permis de surmonter des défis importants dès son plus jeune âge. Son histoire nous apprend des choses importantes ; que le sacrifice et l’espoir peuvent surmonter les obstacles qui se dressent devant nous dans nos vies.