De vrais amis
Nous serons tous mis à l’épreuve. Et nous avons tous besoin de vrais amis qui nous aiment, qui nous écoutent, qui nous montrent l’exemple, et qui nous témoignent de la vérité.
Chaque année, des centaines de milliers d’enfants de notre Père céleste se joignent à l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Pour beaucoup, cela nécessite un grand changement de leur manière de vivre. Tous ont fait une alliance sacrée accompagnée de grandes promesses et de l’engagement solennel de rester fidèles. Cette alliance est si importante que notre Père céleste a décrit au prophète Néphi la bénédiction et l’exhortation qui l’accompagnent :
«Et j’entendis une voix venant du Père, qui disait : Oui, les paroles de mon Bien-aimé sont vraies et dignes de foi. Celui qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
« Et maintenant, mes frères bien-aimés, je sais par là que si un homme ne persévère pas jusqu’à la fin à suivre l’exemple du Fils du Dieu vivant, il ne peut être sauvé1. »
Le Sauveur nous avertit que, si nous nous engageons sur le sentier et y avançons suffisamment, puis que nous le renions, il aurait mieux valu ne pas nous y être engagés2 (voir 2 Néphi 31:14 ; D&A 40:1 ; D&A 41:5, 6).
Je pense à toutes les fois où je parle avec de nouveaux membres de l’Église. J’en ai souvent l’occasion dans le monde entier. Je vois leurs visages pleins de confiance ; souvent ils me parlent des épreuves auxquelles leur foi est soumise, puis, avec ferveur, ils me murmurent : « S’il vous plaît, priez pour moi. » Alors, à chaque fois, je ressens le poids de la mission que le prophète vivant du Seigneur nous a confiée à chacun. C’est la promesse que nous avons faite dans les eaux du baptême de « porter les fardeaux les uns des autres3 ».
Je puise de la force dans ces paroles du président Hinckley : « Voici mon espoir, et c’est la prière que j’adresse à chacun d’entre vous : ‹Accueillez à bras ouverts chaque nouveau membre de l’Église. Faites-vous en un ami. Gardez-le dans l’Eglise4.› »
Le président Hinckley ne peut pas être présent partout ni être l’ami de chaque nouveau membre. Mais vous pouvez être présents pour au moins l’un d’entre eux. Tout ce qui est nécessaire pour cela, c’est d’éprouver un peu de ce qu’ils ressentent et de ce que le Sauveur éprouve à leur égard. Essayez d’éprouver ce que ressent un jeune homme, Nkosiyabo Eddie Lupahla, en Afrique, qui écrit ceci, à propos d’un ami :
« Deux ans et demi avant que je me joigne à l’Église, en 1999, Mbuti Yona, mon ami, m’a retrouvé, après des recherches. Nous avions été amis entre les âges de 10 et 17 ans. Puis nous nous sommes perdus de vue quand nous avons commencé des études supérieures dans des établissements différents.
« Mbuti s’est fait baptiser en avril 1999 et, quatre semaines plus tard, il est venu me voir et m’a présenté l’Évangile. Malgré les rumeurs qui circulaient sur l’Église, j’ai été touché par les membres qui m’ont accueilli chaleureusement lorsque j’ai assisté aux réunions pour la première fois. Le même dimanche, mon ami m’a présenté aux missionnaires. Ils ont pris des dispositions pour m’enseigner l’Évangile. J’étais très heureux d’être parmi des gens qui avaient les mêmes valeurs, les mêmes centres d’intérêt, les mêmes principes et les mêmes buts que moi. J’ai également commencé à assister à l’institut de religion à ce moment-là. Tout me semblait naturel : le jeudi soir, leçon missionnaire, suivie de l’institut.
« J’ai beaucoup appris à l’institut. Le cours ‹Comment accomplir un mariage céleste› m’a beaucoup plu. Le premier semestre s’est achevé en mai, peu de temps après que j’ai commencé à assister au cours. J’étais déçu. Mais j’ai eu la chance de pouvoir m’inscrire pour le cours du deuxième semestre ‹Enseignements des prophètes vivants›. Pendant que je suivais l’institut, je me suis acheté les quatre ouvrages canoniques et j’ai continué d’apprendre et de progresser dans l’Église ligne sur ligne et précepte sur précepte, un peu ici et un peu là. J’ai été baptisé le 17 septembre 1999 par un autre ami que je m’étais fait à l’institut.
« Je suis reconnaissant du programme de l’institut. Non seulement il m’a façonné, mais il m’a aussi aidé à me qualifier pour faire une mission, pour laquelle j’ai commencé à me préparer cinq mois après mon baptême. J’ai eu la bénédiction d’avoir de nombreuses occasions de servir et d’enseigner avant ma mission.
« Je suis reconnaissant à mon ami. J’espère qu’il se rend compte de ce qu’il a fait pour moi. Nous avons fait une mission tous les deux, moi à Durban, lui au Cap, en Afrique du Sud. Il suffit d’un ami pour provoquer ce grand changement dans une vie5. »
Il semble n’y avoir rien de miraculeux dans cette histoire. Mais il s’agit d’un miracle de sagesse qui dépasse les capacités de l’homme.
Peut-être parce qu’il était passé par là lui-même ou peut-être par révélation, Mbuti savait ce que son ami devrait supporter. Il savait donc comment l’encourager et l’aider.
Il a présenté son ami aux missionnaires. Il a vu son ami se faire baptiser et recevoir le don du Saint-Esprit. Il a amené son ami, avant même son baptême, là où il étudierait les Écritures et serait nourri de la bonne parole de Dieu. Il a aidé son ami, avant même son baptême, à découvrir cette promesse : « C’est pour cela que je vous ai dit : Faites-vous un festin des paroles du Christ, car voici, les paroles du Christ vous diront tout ce que vous devez faire6. » Les paroles ont dû lui dire d’acheter les Écritures, ce qu’il a fait.
Lors de son baptême, frère Lupahla a reçu le don du Saint-Esprit pour lui servir de compagnon constant tant qu’il demanderait sa présence et qu’il en serait digne. Cela l’a assuré d’une autre promesse : « Car voici, je vous le dis encore : si vous voulez entrer par le chemin et recevoir le Saint-Esprit, il vous montrera tout ce que vous devez faire7. » Le Saint-Esprit a dû lui dire de commencer à se préparer à une mission, ce qu’il a fait.
Nous ne savons pas quels amis sont allés avec lui à ses réunions de Sainte-Cène avant et après son baptême, mais certains d’entre eux ont dû l’accueillir chaleureusement comme la première fois où il y est allé. Là, il a renouvelé son alliance de toujours se souvenir du Sauveur, de garder ses commandements et il a reçu de nouveau la promesse de la compagnie du Saint-Esprit. Nous ne savons pas quel rôle ses amis ont joué dans ses appels à servir et à faire des discours, mais nous pouvons être assurés qu’ils l’ont remercié et lui ont dit qu’ils ressentaient l’Esprit quand il servait et qu’il enseignait.
Nous avons quelque idée de sa vie personnelle. Rappelez-vous qu’il écrit qu’il a continué à apprendre. Il écrit qu’il a progressé dans l’Église, ligne sur ligne et précepte sur précepte, un peu ici et un peu là. Il dit qu’il a été façonné par ses expériences au département d’éducation de l’Église. Grâce aux Écritures, nous savons ce qui a provoqué ces changements en lui. Il a dû prier avec foi au Sauveur. L’Esprit lui a rendu témoignage et l’a guidé. Alors, il n’a pas fait uniquement ce qu’il a été inspiré de faire, mais il a demandé à Dieu que l’Expiation opère dans sa vie.
Néphi, décrivant le miracle du changement et ce qui le provoque, a dit :
« Et maintenant, mes frères bien-aimés, je vois que vous méditez encore dans votre cœur ; et cela me peine de devoir parler à ce sujet. Car si vous écoutiez l’Esprit, qui enseigne à l’homme à prier, vous sauriez que vous devez prier ; car l’esprit malin n’enseigne pas à l’homme à prier, mais lui enseigne qu’il ne doit pas prier.
« Mais voici, je vous dis que vous devez toujours prier, et ne pas vous relâcher ; que vous ne devez rien faire pour le Seigneur sans tout d’abord prier le Père, au nom du Christ, qu’il consacre votre œuvre à vous-mêmes, afin que votre œuvre soit pour le bien-être de votre âme8. »
Le Saint-Esprit est un Consolateur et un Guide. Mais c’est aussi un agent purificateur. C’est pourquoi, pour rester fidèle, il est indispensable de servir dans le royaume. Quand nous sommes appelés à servir, nous pouvons prier pour que le Saint-Esprit soit notre compagnon, avec l’assurance qu’il se manifestera. Quand nous demandons avec foi, il peut se produire un changement dans notre nature, à la fois pour le bien-être de notre âme et pour nous fortifier en vue des épreuves que nous devons tous affronter.
Il y a des limites à ce que les amis peuvent faire pour aider ceux qui doivent rester fidèles. Ce sont les nouveaux membres qui doivent prier. C’est à eux de s’appuyer sur la force qu’ils recevront en réponse à leurs prières. Ils doivent choisir par eux-mêmes, avec foi, de se faire baptiser, en faisant confiance à leur ami parfait, le Sauveur. Ils doivent choisir avec foi de se repentir, d’être humbles et contrits.
Ils doivent choisir de recevoir le don du Saint-Esprit. Les paroles de la confirmation dans l’Église sont une invitation : « Recevez le Saint-Esprit ». Et ce choix ne doit pas être fait une seule fois, mais chaque jour, à chaque heure, à chaque minute. Même quand le Saint-Esprit se manifeste et inspire aux convertis ce qu’ils doivent faire, ils ont le choix de le faire ou non. Même quand ils lisent les Écritures régulièrement, ils ont le choix de se faire « un festin des paroles du Christ ». Et ce festin n’est pas nourrissant s’ils ne choisissent pas de faire ce que les paroles du Christ leur disent de faire. S’ils pratiquent la foi et l’obéissance suffisamment longtemps, le Saint-Esprit devient leur compagnon constant, leur nature change et il devient certain qu’ils resteront fidèles.
C’est au membre de faire les choix, mais la présence d’un véritable ami est essentielle. Il y a des manières importantes dont nous pouvons partager le fardeau du nouveau membre afin qu’il soit supportable. Nous pouvons aimer, écouter, montrer et témoigner.
Premièrement, vous pouvez aimer les nouveaux membres. C’est ce que fait le Sauveur. Nous pouvons le faire avec lui et pour lui. Il nous a montré l’exemple au cours de son ministère dans la condition mortelle. Il a enseigné par le précepte et par l’exemple que nous devons aimer ses disciples.
« C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
« Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
« Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père9. »
Le Sauveur veille sur les membres dans leurs difficultés comme un ami. Il a donné sa vie pour nous tous. Il nous aime et nous accordera, si nous sommes fidèles, le don de ressentir dans une certaine mesure son amour pour eux. Il m’est arrivé de ressentir, par le Saint-Esprit, l’amour du Sauveur pour un nouveau membre en difficulté. Je sais personnellement que c’est possible.
Deuxièmement, nous devons écouter le nouveau membre avec compréhension. Cela exige également des dons spirituels, car notre expérience est rarement la même que la leur. Il ne suffit pas de dire : « Je comprends, je comprends ce que vous ressentez », si nous ne le ressentons pas. Mais le Sauveur le ressent, lui. Il est prêt à vous aider à être un ami qui comprend même des gens dont vous venez de faire la connaissance, si vous le demandez avec foi. Avant même sa naissance, des prophètes ont su ce qu’il ferait pour pouvoir vous aider à être un ami pour lui :
« Et il ira, subissant des souffrances et des afflictions et des tentations de toute espèce ; et cela, afin que s’accomplisse la parole qui dit qu’il prendrait sur lui les souffrances et les maladies de son peuple.
« Et il prendra sur lui la mort, afin de détacher les liens de la mort qui lient son peuple ; et il prendra sur lui ses infirmités, afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, selon la chair, afin qu’il sache, selon la chair, comment secourir son peuple selon ses infirmités10. »
Troisièmement, nous devons être un exemple pour le nouveau membre. Nous pouvons nous faire un festin de la parole de Dieu. Nous pouvons demander la compagnie du Saint-Esprit et vivre de manière à l’obtenir. Nous pouvons obéir par la foi en Jésus-Christ. Et, avec le temps, nous pouvons devenir un exemple de disciple qui est né de nouveau par l’Expiation. Cela peut être progressif. Il se peut que nous ayons du mal à distinguer ce changement en nous. Mais il sera réel. Et il donnera de l’espoir au nouveau membre et à tous ceux avec qui nous nous lions d’amitié sur le chemin de la vie éternelle.
Quatrièmement, nous devons témoigner de la vérité au nouveau membre. Cela doit être sincère, et c’est d’autant mieux que c’est simple. Ce témoignage est le plus utile quand il porte sur la réalité et la mission du Sauveur, sur l’amour de notre Père céleste, et sur les dons et la compagnie du Saint-Esprit. Et il est toujours essentiel de témoigner que le Père et le Fils sont apparus au jeune Joseph Smith et que la plénitude de l’Évangile et la véritable Église ont été rétablies par des messagers célestes. Le Saint-Esprit confirmera la véracité de ces déclarations simples.
Le nouveau membre aura besoin, à maintes reprises, de cette confirmation, même quand nous ne serons pas là pour témoigner. S’il choisit de rejeter la compagnie du Saint-Esprit, il ne restera pas fidèle. Mais cela est vrai de chacun de nous, où que nous soyons, et quelle qu’ait été notre fidélité jusque là. Nous serons tous mis à l’épreuve. Et nous avons tous besoin de vrais amis qui nous aiment, qui nous écoutent, qui nous montrent l’exemple, et qui nous témoignent de la vérité, afin de conserver la compagnie du Saint-Esprit. Vous devez être cet ami.
Je me souviens encore comme si c’était hier d’amis qui ont exercé une influence bénéfique sur moi, il y a longtemps. Ils sont morts, mais le souvenir de leur amour, de leur exemple, de leur foi et de leur témoignage continue de m’édifier. Et votre amitié pour un seul membre peut, dans cette vie et dans l’au-delà, amener des centaines, voire des milliers de ses ancêtres et de ses descendants à vous bénir.
C’est ici la véritable Église de Jésus-Christ. Il vit. Il vous aime et il aime ceux que vous servez et qui deviendront vos vrais amis pour toujours.
Au nom sacré de Jésus-Christ.