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Chapitre 28 : Alma 23-29


Chapitre 28

Alma 23-29

Introduction

Les Anti-Néphi-Léhis manifestent clairement le changement radical qui se produit chez les personnes qui acceptent l’Évangile et font alliance de suivre Jésus-Christ. Ils donnent l’exemple d’une conversion profonde et complète qui vient d’un effort sincère pour prendre modèle sur le Sauveur dans tous les aspects de la vie. Tout comme les convertis lamanites, les fils de Mosiah et d’Alma montrent aussi le pouvoir spirituel qui vient du désir continuel de se repentir, de respecter les alliances et de servir le Seigneur en faisant l’œuvre missionnaire et en menant une vie juste. Pendant que vous étudiez Alma 23-29, recherchez des actions et des comportements précis qui vous aideront à renforcer votre conversion personnelle. Examinez aussi les descriptions des nombreuses occasions de joie et de réjouissance que l’on a lorsque l’on est engagé à annoncer l’Évangile aux autres.

Commentaire

Alma 23:1-5. « La parole de Dieu ne rencontra pas d’obstacle »

  • Le roi des Lamanites supprime les restrictions qui avaient empêché l’enseignement de l’Évangile parmi son peuple, et les missionnaires s’en vont prêcher dans tout le pays. Thomas S. Monson raconte un événement similaire quand il décrit les circonstances qui ont accompagné la décision prise par le gouvernement de la République démocratique allemande de permettre aux missionnaires de prêcher dans ce pays après des années de restriction des activités de l’Église :

    « Notre but ultime était d’obtenir l’autorisation pour que la porte soit ouverte à l’œuvre missionnaire. Russell M. Nelson, Hans B. Ringger et moi-même, ainsi que les dirigeants locaux de l’Église de la République démocratique allemande, avec à leur tête les présidents Henry Burkhardt, Franck Apel et Manfred Schutze, avons d’abord rencontré Kurt Löffler, secrétaire d’État aux affaires religieuses, lors d’un aimable déjeuner qu’il avait organisé en notre honneur. Il s’est adressé à notre groupe en disant : ‘Nous voulons vous aider. Cela fait vingt ans que nous vous observons, votre peuple et vous. Nous savons que vous êtes ce que vous professez être : des hommes et des femmes honnêtes’.’

    « Les dirigeants du gouvernement et leur épouse ont assisté à la consécration d’un centre de pieu à Dresde et d’une église à Zwickau. Lorsque les saints ont chanté ‘Dieu soit avec toi jusqu’au revoir’ — ‘Auf Wiedersehen, Auf Wiedersehen’ — nous nous sommes souvenus de lui, le Prince de la paix, qui est mort sur la croix du Golgotha. J’ai pensé à notre Seigneur et Sauveur qui a pris le chemin de la souffrance, le sentier des larmes, la route de la justice. Sa déclaration pénétrante m’est venue à l’esprit : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.’ (Jean 14:27).

    « Ensuite nous sommes retournés à Berlin pour les réunions décisives avec le chef de l’État, le président Erich Honecker.

    « … On nous a emmenés dans le cabinet des principaux représentants du gouvernement.

    « Une fois franchie la superbe entrée du bâtiment, nous avons été accueillis par le président Honecker. Nous lui avons offert la statuette Premier pas, qui représente une mère aidant son enfant à faire son premier pas en direction de son père. Le cadeau lui a beaucoup plu. Ensuite il nous a escortés dans sa salle de conseil privée. Nous nous sommes assis autour d’une grande table ronde. Les autres personnes présentes autour de la table, outre le président Honecker, étaient ses assistants du gouvernement.

    « Il a commencé : ‘Nous savons que les membres de votre Église croient au travail ; vous l’avez prouvé. Nous savons que vous croyez à la famille ; vous l’avez démontré. Nous savons que vous êtes de bons citoyens quel que soit le pays où vous habitez : nous l’avons observé. Vous avez la parole. Faites connaître vos souhaits.’’

    File d’attente au temple de Freiberg (Allemagne)

    « J’ai dit : ‘Monsieur le Président, lors de la consécration et des visites guidées du temple de Freiberg, 89 890 de vos concitoyens ont fait la queue, parfois pendant quatre heures, souvent sous la pluie, pour voir une maison de Dieu. À Leipzig, à la consécration du centre de pieu, 12 000 personnes ont participé aux portes ouvertes. À Dresde, il y avait 29 000 visiteurs ; il y en a eu 5 300 à Zwickau. Et chaque semaine de l’année, 1 500 à 1 800 personnes se rendent aux jardins du temple de Freiberg. Ils veulent savoir en quoi nous croyons. Nous voudrions leur dire que nous croyons qu’il faut respecter, honorer et défendre la loi du pays. Nous voudrions expliquer notre souhait de créer des cellules familiales fortes. Ce ne sont là que deux de nos croyances. Nous ne pouvons pas répondre aux questions, nous ne pouvons pas exprimer nos sentiments, parce que nous n’avons pas de missionnaires qui nous représentent ici comme c’est le cas dans d’autres pays. Les jeunes gens et les jeunes filles que nous souhaiterions envoyer dans votre pays comme représentants missionnaires aimeraient votre pays et votre peuple. Ils laisseraient surtout une influence édifiante sur votre peuple. Ensuite nous voudrions que les jeunes gens et les jeunes filles de votre pays qui sont membres de notre Église œuvrent comme représentants missionnaires dans beaucoup de pays, comme l’Amérique, le Canada et dans une multitude d’autres. Ils rentreront mieux préparés à assumer des postes de responsabilité dans votre pays.’’

    « Le président Honecker a ensuite parlé pendant une trentaine de minutes, décrivant ses objectifs et son point de vue, et détaillant les progrès accomplis par son pays. Finalement, il a souri, s’est adressé au groupe et à moi, en disant : ‘Nous vous connaissons, nous avons confiance en vous. Nous avons eu de l’expérience avec vous. Votre demande missionnaire est approuvée.’

    « Mon esprit s’est littéralement envolé de la pièce. La réunion était terminée. Alors que nous quittions la belle salle du gouvernement, frère Nelson s’est tourné vers moi et a dit : ‘Voyez comme le soleil pénètre dans ce hall. C’est presque comme si notre Père céleste disait : ‘Je suis satisfait’.

    « Les ténèbres de la nuit avaient pris fin. La lumière radieuse du jour s’était levée. L’Évangile de Jésus-Christ allait maintenant être porté à des millions de personnes dans ce pays. On répondra à leurs questions concernant l’Église, et le Royaume de Dieu ira de l’avant.

    « Quand je médite sur ces événements, mes pensées se tournent vers les paroles du Maître : ‘Il n’y a rien qui offense autant Dieu ou allume autant sa colère que ceux qui ne confessent pas sa main en toutes choses.’ (D&A 59:21) Je confesse la main de Dieu dans les événements miraculeux qui se rapportent à l’Église en République démocratique allemande » (Conference Report, avril 1989, p. 68-69 ; ou Ensign mai 1989, p. 52-53).

Alma 23:6. Ils furent convertis au Seigneur et n’apostasièrent jamais

  • Il est remarquable que pas un seul des Anti-Néphi-Léhis ait jamais quitté l’Église ou soit devenu non pratiquant (voir Alma 27:27). Le président Hinckley (1910-2008) a souligné à plusieurs reprises l’importance de maintenir les convertis récents dans l’Église. Il a dit que le travail missionnaire ne sert à rien si les convertis ne restent pas pratiquants :

    Les Anti-Néphi-Léhis enterrent leurs épées

    Del Parson, © 1982 IRI

    « L’accroissement de l’œuvre missionnaire dans le monde entier doit s’accompagner d’un accroissement équivalent des efforts faits pour que tous les convertis se sentent à l’aise dans leur paroisse ou dans leur branche. Il entrera suffisamment de personnes dans l’Église cette année pour constituer plus de 100 pieux de taille moyenne. Malheureusement, à cause de l’accélération des conversions, nous négligeons certains de ces nouveaux membres. J’espère qu’il y aura un grand effort dans toute l’Église, dans le monde entier, pour garder tous les convertis qui y entrent.

    « C’est quelque chose de sérieux. L’œuvre missionnaire ne sert à rien si nous ne nous attachons pas aux fruits de cet effort. Les deux doivent être inséparables » (L’Étoile janvier 1998, p. 63).

Alma 23:17. Que signifie le nom Anti-Néphi-Léhi ?

  • Le nom Anti-Néphi-Léhi pourrait indiquer le regroupement des descendants de Néphi et de ceux qui l’ont suivi avec l’autre postérité de Léhi : « Le terme ‘Anti’ de ‘Anti-Néphi-Léhi’ pourrait découler de l’égyptien nty ‘de, celui de’. Ainsi, plutôt que d’avoir le sens ‘contre’, il signifie ‘celui de Néphi et de Léhi’ » (Stephen D. Ricks, « Anti-Néphi-Léhi » dans Dennis L. Largey, dir. de publ., Book of Mormon Reference Companion, 2003, p. 67).

Alma 24:10. La culpabilité ôtée grâce à l’Expiation

  • Boyd K. Packer, président du Collège des douze apôtres, témoigne que nous pouvons appliquer l’expiation de Jésus-Christ pour faire disparaître notre culpabilité :

    Femme en entretien avec son évêque« Pour une raison ou une autre, nous pensons que l’expiation du Christ s’applique seulement à la fin de la vie dans la condition mortelle pour racheter de la Chute ou mort spirituelle. C’est beaucoup plus que cela. C’est un pouvoir présent à chaque instant auquel nous pouvons faire appel dans la vie quotidienne. Lorsque nous sommes torturés, déchirés ou tourmentés par la culpabilité, ou écrasés de chagrin, le Sauveur peut nous guérir. Bien que nous ne comprenions pas pleinement comment l’expiation du Christ s’est réalisée, nous pouvons ressentir ‘la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence’ (Philippiens 4:7)…

    « Nous commettons tous des fautes. Il arrive que nous fassions du mal ou que nous blessions gravement les autres d’une manière que nous ne pouvons pas réparer seuls. Nous endommageons des choses que nous ne pouvons pas réparer seuls. Il est alors dans notre nature d’avoir un sentiment de culpabilité, d’humiliation et de souffrance que nous ne pouvons pas guérir seuls. C’est alors que nous avons besoin du pouvoir guérisseur de l’Expiation.

    « Le Seigneur a dit : ‘Car voici, moi, Dieu, j’ai souffert ces choses pour tous afin qu’ils ne souffrent pas s’ils se repentent’ (D&A 19:16)…

    « L’Expiation a une valeur pratique, personnelle et quotidienne ; appliquez-la à votre vie. On peut en bénéficier en commençant par quelque chose d’aussi simple qu’une prière. Cela ne vous libérera pas des difficultés et des erreurs, mais cela peut effacer la culpabilité par le repentir et vous apporter la paix » (Le Liahona juillet 2001, p.27).

Alma 24:11. « Tout ce que nous pouvions faire » pour nous repentir

  • Les Anti-Néphi-Léhis ont fait « tout ce qu’[ils pouvaient]… pour [se] repentir » (Alma 24:11). Dans 2 Néphi 25:23 Néphi explique : « C’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire. » Nous apprenons du roi des Anti-Néphi-Léhis qu’une partie de tout ce que nous pouvons faire est de « nous repentir de tous nos péchés. »

Alma 24:17-19. Enterrer profondément nos armes

  • En enterrant profondément leurs armes dans la terre, les Anti-Néphi-Léhis promettent au Seigneur qu’ils ne les utiliseront plus jamais. Les Écritures rapportent : « Ils étaient fermes et étaient disposés à souffrir jusqu’à la mort, plutôt que de commettre le péché » (Alma 24:19). Leurs actions montrent l’abandon total du péché qui suit un repentir sincère.

    Le président KimballSpencer W. Kimball (1895-1985) enseigne que l’abandon des péchés nécessite souvent un changement de mode de vie : « En abandonnant le péché, on ne peut se contenter de souhaiter de meilleures conditions. On doit les créer. Il peut être nécessaire d’en arriver à haïr les vêtements tachés et à abhorrer le péché. Il faut être certain, non seulement d’avoir abandonné le péché, mais également d’avoir changé les situations qui entourent le péché. Il faut éviter les lieux, les circonstances et les situations où le péché s’est produit, car ceux-ci pourraient très facilement l’engendrer de nouveau. Il faut abandonner les gens avec qui l’on a commis le péché. On peut ne pas haïr les personnes en question, mais il faut les éviter, elles et tout ce qui est associé au péché… Il faut éliminer tout ce qui pourrait agiter de vieux souvenirs » (Le miracle du pardon, 1969, p. 160).

Alma 24:22-27. L’exemple des justes entraîne de nombreuses conversions

  • L. Tom Perry, du Collège des douze apôtres, fait remarquer que notre détermination de respecter nos alliances peut inciter d’autres personnes à se convertir :

    « Le roi des Anti-Néphi-Léhis donne l’ordre à son peuple d’enterrer profondément ses armes dans la terre afin qu’il ne soit pas tenté de les utiliser quand ses frères les Lamanites viendront se battre contre lui. Le peuple suit les instructions de son roi, considérant son acte comme ‘un témoignage à Dieu, et aussi aux hommes, qu’ils n’utiliseraient plus jamais d’armes pour l’effusion du sang de l’homme’ (Alma 24:18). Quand les Lamanites attaquent, les Anti-Néphi-Léhis ‘[vont] à leur rencontre, et se prostern[ent] devant eux à terre’ (Alma 24:21). Les Lamanites tuent mille cinq Anti-Néphi-Léhis avant que le massacre s’arrête. Pourquoi le massacre s’arrête-t-il et quelles sont ses conséquences ? Le récit d’Alma nous donne la réponse à ces questions :

    « ‘Or, lorsque les Lamanites virent cela, ils se retinrent de les tuer ; et il y en eut beaucoup dont le cœur s’était gonflé au-dedans d’eux… , car ils se repentaient des choses qu’ils avaient faites…

    « ‘… Le peuple de Dieu fut rejoint ce jour-là par un nombre plus grand que le nombre de ceux qui avaient été tués ; et ceux qui avaient été tués étaient des justes, c’est pourquoi nous n’avons pas lieu de douter qu’ils étaient sauvés.’ (Alma 24:24-26)…

    « Bien que le message de cette histoire ne prêche pas le pacifisme universel, nous apprenons qu’en ne réagissant pas aux agressions des autres, nous pouvons avoir une influence profonde sur eux. Nous pouvons littéralement changer leur cœur quand nous suivons l’exemple du Christ et tendons l’autre joue. Notre exemple de disciples paisibles du Christ inspire les autres à le suivre » (Living with Enthusiasm, 1996, p. 127-128).

Alma 24:30. Quitter le terrain neutre

  • Une personne qui quitte l’Église après en avoir été membre est caractéristiquement « pire que si [elle] n’avait jamais connu ces choses » (Alma 24:30). Le prophète Joseph Smith a expliqué cette position dans une conversation avec un autre membre. Un frère, du nom de Isaac Behunin, a dit un jour à Joseph Smith, le prophète : « ‘Si je quittais cette Église, je ne ferais pas comme ces hommes : J’irais dans un endroit reculé où l’on n’aurait jamais entendu parlé du mormonisme, je m’y installerais et personne ne saurait que j’en sais quelque chose.’

     « Le grand voyant a rétorqué immédiatement : ‘Frère Behunin, vous ne savez pas ce que vous feriez. Sans doute ces hommes pensaient comme vous auparavant. Avant de vous joindre à l’Église vous étiez en terrain neutre. Lorsque l’Évangile a été prêché, le bien et le mal vous ont été présentés. Vous pouviez choisir l’un ou l’autre ou ni l’un ni l’autre. Il y avait deux maîtres opposés qui vous invitaient à les servir. En entrant dans cette Église vous avez choisi de servir Dieu. Ce faisant, vous avez quitté le terrain neutre et vous ne pouvez plus jamais y retourner. Si vous abandonniez le Maître que vous vous êtes engagé à servir, ce serait à l’instigation du malin, et vous suivriez ses ordres et seriez son serviteur’ » (Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith, 2007, p. 347-348).

Alma 25:1-12. Une prophétie accomplie

  • Alma 25:1-12 rapporte l’accomplissement de la prophétie d’Abinadi concernant les méchants prêtres du roi Noé (voir Mosiah 17:15-20). Remarquez comment Mormon décrit pour le lecteur l’accomplissement des prophéties d’Abinadi. Réfléchissez à ce qui advient de ceux qui rejettent les prophètes comme Abinadi et qui prétendent que le prophète a péché. La révélation moderne contient aussi un avertissement contre ceux qui « lèveront le talon contre mes oints » (voir D&A 121:16-22).

Alma 25:17. Le Seigneur « avait réalisé dans tous les détails la parole qu’il leur avait adressée »

  • L’une des grandes leçons qui ressort de cette partie du livre d’Alma est que Dieu tient toujours ses promesses. Il a dit au roi Mosiah que beaucoup de personnes croiraient les enseignements de ses fils et qu’il les délivrerait « des mains des Lamanites » (Mosiah 28:7). Pour la réalisation de ces promesses, voir Alma 17:4, 35-39 ; 19:22-23 ; 26:1-4. Ce n’est qu’une des nombreuses illustrations scripturaires qui confirment la vérité doctrinale que Dieu est lié quand nous faisons ce qu’il dit (voir D&A 82:10MAÎTRISE DES ÉCRITURES).

Alma 26:5-7. Que sont les gerbes ?

  • Le mot gerbe désigne une quantité de tiges et d’épis liés ensemble. La mention de gerbes faite par Ammon dans Alma 26:5 fait allusion aux convertis amenés à l’Église par de fidèles missionnaires qui ont lancé leur faucille.

Alma 26:15-16. « Qui peut trop se glorifier dans le Seigneur ? »

  • Tout comme Ammon, nous devons avoir envie de nous glorifier dans le Seigneur et de chanter ses louanges. Sheri L. Dew, alors conseillère dans la présidence générale de la Société de Secours, nous a enseigné le rôle que Jésus-Christ joue dans notre vie quotidienne :

    « Est-il possible d’être heureux quand la vie est difficile ? De ressentir la paix dans l’incertitude et l’espérance au milieu du cynisme ? Est-il possible de changer, de se débarrasser des vieilles habitudes et de devenir un être nouveau ? Est-il possible d’être intègre et pur dans un monde qui n’attache plus de valeur aux vertus caractéristiques des disciples du Christ ?

    « Oui. La réponse est oui grâce à Jésus-Christ dont l’expiation nous donne l’assurance de ne pas avoir à porter seul les fardeaux de la condition mortelle…

    « Au fil des années, j’ai ressenti, comme vous, des tensions et des déceptions qui auraient pu me détruire si je n’avais pas pu faire appel à une source de sagesse et de force bien supérieure à la mienne. Il ne m’a jamais oubliée ni abandonnée, et je sais maintenant personnellement que Jésus est le Christ et que cette Église est la sienne. Tout comme Ammon, je déclare : ‘Voici, qui peut trop se glorifier dans le Seigneur ? Oui, qui peut en dire trop sur sa grande puissance et sur sa miséricorde… ? Voici… je ne peux pas dire la plus petite partie de ce que je ressens’ (Alma 26:16). Je témoigne qu’au crépuscule de la dispensation de la plénitude des temps, où Lucifer fait des heures supplémentaires pour mettre en péril notre voyage vers notre foyer céleste et pour nous éloigner du pouvoir de l’expiation du Sauveur, la seule réponse pour chacun de nous est Jésus-Christ » (Le Liahona, juillet 1999 pp. 78-79).

Alma 26:27. La persévérance mène au succès

  • Les fils de Mosiah rencontrent chez les Lamanites un succès qui dépasse leurs attentes (voir Alma 26:30-31). Quand ils ont commencé leur mission, le Seigneur a promis : « Je ferai de vous un instrument entre mes mains pour le salut de beaucoup d’âmes » (Alma 17:11). Grâce à cette promesse, ils « pri[rent] courage pour aller vers les Lamanites pour leur annoncer la parole de Dieu » (Alma 17:12). Le succès dans leur entreprise n’est pas venu automatiquement, même si le Seigneur l’avait promis. Au cours de leurs quatorze années de mission, ils vont connaître « toutes sortes d’afflictions » (Alma 17:12). Le récit montre plus loin que leur cœur était « déprimé et qu’[ils] ét[aient] sur le point de faire demi-tour » (Alma 26:27). Pourtant, en gardant confiance dans les promesses du Seigneur, ils vont poursuivre leurs efforts. Alors, comme il le fait toujours, le Seigneur va tenir ses promesses et récompenser leur persévérance.

    Aaron instruisant le peuple

    Jerry Thompson, © IRI

Alma 26:27-30. Les réalités du service missionnaire

  • F. Burton Howard, des soixante-dix, raconte l’impact que sa lecture d’Alma 26 a eu sur son témoignage de la véracité du livre de Mormon quand il était jeune missionnaire :

    « Je relisais le vingt-sixième chapitre d’Alma et l’histoire de la mission d’Ammon. Je lisais à haute voix, comme je le fais parfois, en essayant de me mettre à la place des personnages du livre, en imaginant que je disais ou que j’entendais les paroles, comme si j’étais présent. Une fois de plus j’avais relu le récit, et, avec une clarté que l’on ne peut pas décrire ou comprendre si l’on n’en a pas fait l’expérience, l’Esprit parla à mon âme, disant : As-tu remarqué ? Tout ce qui est arrivé à Ammon s’est aussi produit pour toi.

    « C’était un sentiment tout à fait inattendu. Son impact était saisissant ; c’était une pensée qui ne m’était jamais venue auparavant. Je me mis à relire rapidement l’histoire. Oui, il y avait eu des moments où mon cœur avait été déprimé et où j’avais pensé rentrer chez moi. Moi aussi, j’étais allé dans un pays étranger pour enseigner l’Évangile aux Lamanites. J’étais allé parmi eux, j’avais souffert des difficultés, j’avais dormi sur le sol, j’avais eu froid, j’avais eu faim. Moi aussi, j’avais voyagé de maison en maison, frappant aux portes pendant des mois sans qu’on me laisse entrer, me reposant sur la miséricorde de Dieu.

    « Il y avait eu d’autres moments où nous étions entrés dans les maisons et avions parlé aux gens. Nous les avions instruits dans la rue et sur les collines. Nous avions même prêché dans d’autres églises. Je me souvenais de la fois où l’on m’avait craché dessus. Je me souvenais de la fois où le président de mission avait chargé le jeune dirigeant de district que j’étais alors d’ouvrir une nouvelle ville ; je m’étais rendu, avec trois autres frères, sur la place principale de la ville où aucun missionnaire n’était jamais venu. Nous étions allés dans le parc, avions chanté un cantique, et des gens s’étaient attroupés.

    « Alors la tâche m’était échue, en tant que dirigeant de district, de prêcher. Je m’étais mis debout sur un banc de pierre et j’avais parlé aux gens. J’avais raconté l’histoire du rétablissement de l’Évangile, du jeune Joseph qui était allé dans les bois et de l’apparition du Père et du Fils. Je me souvenais bien d’un groupe d’adolescents qui nous jetaient des pierres dans la pénombre du soir. Je me souvenais de l’inquiétude d’être frappé ou blessé par les personnes qui ne voulaient pas écouter le message.

    « Je me souvenais du temps passé en prison tandis que l’autorité policière décidait de mon droit légal à être missionnaire dans un certain pays. Je n’avais pas passé assez de temps en prison pour me comparer à Ammon, mais je me souvenais encore du sentiment que j’avais eu quand la porte s’était fermée et que j’étais loin de chez moi, seul, ne pouvant compter que sur la miséricorde du Seigneur pour être délivré. Je me souvenais d’avoir supporté cela avec l’espérance ‘d’être, peut-être, le moyen de sauver quelque âme’ (Alma 26:30).

    « Et alors en ce jour, alors que je lisais, l’Esprit m’avait témoigné de nouveau, et ce qu’il m’a dit m’est resté jusqu’à aujourd’hui : Personne d’autre qu’un missionnaire n’aurait pu écrire cette histoire. Joseph Smith n’aurait jamais pu savoir ce que c’était qu’être missionnaire auprès des Lamanites, car personne de sa connaissance n’avait fait ce genre de chose auparavant » (“Ammon: Reflections on Faith and Testimony,” dans Heroes from the Book of Mormon, 1995, p. 124-125).

Alma 27:21-24. Pardonner à nos ennemis

  • Alma a précédemment appelé les habitants de Zarahemla à un changement de cœur (voir Alma 5:6, 12-14, 26). Il a aussi déclaré que le Seigneur « envoie une invitation à tous les hommes » (Alma 5:33). Cela correspond à une invitation du même genre lancée par le Seigneur, par l’intermédiaire de Néphi, que Dieu « ne repousse aucun de ceux qui viennent à lui, noirs et blancs, esclaves et libres, hommes et femmes ;… tous sont pareils pour Dieu (2 Néphi 26:33). Les habitants de Zarahemla ont accepté le message d’Alma, et quand il va s’avérer nécessaire de pardonner à leurs ennemis, ils vont offrir des terres et leur protection au peuple d’Ammon.

    De la même manière,le président Hunter (1907-1995) nous conseille à chacun de pardonner à nos ennemis :

    Il dit : ‘Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et vous persécutent’ (Matthieu 5:44).

    « Imaginez ce que cette exhortation, à elle seule, ferait dans votre voisinage et dans le mien, dans le milieu dans lequel vous et vos enfants vivez, dans les pays qui constituent notre grande famille humaine. Je me rends compte qu’il y a là un grand défi à relever, mais celui-ci est beaucoup plus agréable que ceux de la guerre, de la pauvreté et de la souffrance que le monde continue à endurer…

    « Nous avons tous des occasions importantes de faire preuve d’esprit chrétien et nous devrions essayer de le faire en tout temps. Par exemple, nous pouvons tous être un peu plus miséricordieux » (Le Liahona, avril 2002, p. 24).

Alma 28:1-12. L’espérance accompagne la mort des justes

  • Robert D. Hales, du Collège des douze apôtres, raconte l’expérience suivante qu’il a eue avec un détenteur de la prêtrise fidèle souffrant d’une maladie en phase terminale :

    Garçon avec des fleurs près d’une tombe« Mon ami parvint à accepter la phrase ‘Que ta volonté soit faite’ quand il affronta à son tour des épreuves et des tribulations très dures. Membre fidèle de l’Église, il avait à présent de grandes préoccupations. En particulier concernant les questions qu’il se posait : ‘Ai-je fait tout ce que je dois faire pour persévérer fidèlement jusqu’à la fin ? Comment sera la mort ? Ma famille sera-t-elle préparée à demeurer fidèle et à être autonome quand je ne serai plus là ?’

    « Nous avons pu parler de ces trois questions. Une réponse claire leur est donnée dans la doctrine enseignée par notre Sauveur. Nous avons discuté de la manière dont il avait passé sa vie à s’efforcer d’être fidèle, de faire ce que Dieu attendait de lui, d’être honnête dans ses rapports avec autrui, d’aimer sa famille et de veiller sur elle. N’est-ce pas ce que signifie persévérer jusqu’à la fin ? Nous avons parlé de ce qui se produit immédiatement après la mort, de ce que Dieu nous a enseigné sur le monde des esprits. C’est un lieu paradisiaque, un lieu de félicité pour ceux qui ont mené une vie juste. Ce n’est pas quelque chose à craindre.

    « Après notre conversation, il a demandé à sa femme et à sa famille élargie, enfants et petits-enfants, de venir ensemble pour leur enseigner de nouveau la doctrine de l’Expiation opérée pour que tous ressuscitent. Tous ont compris que, tout comme le Seigneur l’a dit, même s’il devait y avoir de l’affliction à cause de la séparation temporaire, il n’y a pas de chagrin pour ceux qui meurent dans le Seigneur (voir Apocalypse 14:13; D&A 42:46). Le père de famille a reçu une bénédiction lui promettant le réconfort et l’assurance que tout irait bien, qu’il ne souffrirait pas, qu’il aurait plus de temps pour préparer sa famille à son départ, et même qu’il connaîtrait le moment de son départ. Sa famille m’a raconté que le soir précédant sa mort il a dit qu’il partirait le lendemain. Il est mort le lendemain après-midi, entouré de toute sa famille. Ce sont là la consolation et le réconfort que nous recevons quand nous comprenons le plan de l’Évangile et savons que la famille est éternelle.

    « Comparez ces événements avec un incident qui m’est survenu quand j’avais une vingtaine d’années. Quand j’étais dans l’armée de l’air, l’un des pilotes de mon escadre s’est écrasé et s’est tué au cours d’une mission d’entraînement. J’ai été chargé d’accompagner la dépouille de mon camarade jusqu’à sa dernière demeure au cimetière de Brooklyn. J’ai eu l’honneur d’être aux côtés de sa famille pendant l’exposition du corps et le service funèbre et de remettre, de la part de notre gouvernement, le drapeau à sa veuve, près de la sépulture. Le service funèbre a été sombre et lugubre. Nulle mention n’a été faite de sa bonté ni de ses accomplissements. Nulle mention n’a été faite de son nom. À la fin du service, sa veuve s’est tournée vers moi et m’a demandé : ‘Bob, qu’est-ce qui va vraiment arriver à Don ?’

    « J’ai alors pu lui expliquer la belle doctrine de la résurrection et la réalité que, s’ils étaient baptisés et scellés dans le temple pour le temps et pour toute l’éternité, ils pourraient vivre ensemble éternellement. Le prêtre qui était près d’elle a dit : ‘C’est la plus belle doctrine que j’ai jamais entendue’ » (L’Étoile, janvier 1997 , p. 75-76).

Alma 29:4-5. Dieu accorde aux hommes selon leur désir

  • Neal A. Maxwell (1926-2004), du Collège des douze apôtres, enseigne que nos désirs influencent notre développement personnel et décident finalement de nos bénédictions éternelles :

    « Les désirs deviennent donc des facteurs réellement décisifs, même quand, avec une naïveté pitoyable, nous ne voulons pas vraiment les conséquences de nos désirs…

    « Par conséquent, ce que nous désirons avec insistance dans la durée est ce que nous finirons par devenir et ce que nous recevrons dans l’éternité…

    « Il faut donc que nos désirs justes soient constants car, comme l’a dit le président Young : ‘Les hommes et les femmes qui désirent obtenir une place dans le royaume céleste découvriront qu’ils doivent livrer bataille chaque jour’ (Journal of Discourses, 11 :14). Les vrais soldats du Christ sont donc plus que des soldats du dimanche…

    « … Rappelez-vous, mes frères et sœurs, que ce sont nos désirs qui déterminent notre perception et l’attrait des diverses tentations. En matière de tentation, c’est nous qui réglons notre thermostat.

    « L’éducation et la formation de nos désirs exigent évidemment que nous comprenions les vérités de l’Évangile, mais cela exige plus que cela. Brigham Young a d’ailleurs dit : ‘Il est évident que beaucoup de gens qui comprennent la vérité ne se gouvernent pas en fonction d’elle ; par conséquent, quelle que soit la véracité et la beauté de la vérité, il faut prendre les passions du peuple et les façonner selon la loi de Dieu’ (Journal of Discourses, 7:55)…

    Joseph F. Smith« … Joseph F. Smith a d’ailleurs déclaré : ‘L’éducation de nos désirs est donc d’une importance extrême pour notre bonheur’ (Gospel Doctrine, 5e édition 1939, p. 297). Cette éducation peut mener à la sanctification jusqu’à ce que, comme l’a dit Brigham Young, ‘les désirs saints produisent des œuvres extérieures correspondantes’ (Journal of Discourses, 6:170). Ce n’est qu’en éduquant et en formant nos désirs que nous pouvons en faire des alliés plutôt que des ennemis ! » (L’Étoile, janvier 1997, p. 22-23).

Points à méditer

  • Comment l’exemple des Anti-Néphi-Léhis peut-il vous aider à renforcer votre conversion personnelle ?

  • Tout comme les Anti-Néphi-Léhis ont enterré leurs armes lors d’une alliance avec Dieu (voir Alma 24:17-18), que faites-vous quotidiennement pour montrer au Seigneur que vous aussi, vous avez été pleinement converti ?

  • Comment les efforts missionnaires d’Alma parmi les Néphites (voir Alma 4-15) l’ont-ils préparé à recevoir les convertis lamanites que les fils de Mosiah avaient instruits ?

Idées de tâches

  • Tout comme les Lamanites ont enterré leurs armes de guerre afin de ne plus jamais les utiliser, nous devons nous débarrasser des péchés ou des faiblesses qui nous empêchent d’aller à Dieu. Décidez d’un péché ou d’une faiblesse que vous souhaiteriez éliminer. Faites un plan qui vous aidera à le ou la surmonter et mettez votre plan en application.

  • Lisez Alma 26 et 28 et cherchez les raisons qu’Ammon et Alma donnent de leur joie. Faites la liste de ces raisons et choisissez-en une ou plusieurs qui feront davantage partie intégrante de votre vie.