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L’acquisition de l’art de diriger


Leçon 20

L’acquisition de l’art de diriger

Le but de cette leçon est de nous aider à comprendre les principes de base de l’art de diriger.

Introduction

L’Eglise a besoin de bons dirigeants, d’hommes et de femmes qui s’occupent de la population en croissance rapide de l’Eglise, d’hommes et de femmes qui peuvent en régler les affaires et maintenir l’ordre de l’Eglise établie par le Seigneur, d’hommes et de femmes qui peuvent aider les autres à garder les commandements, d’hommes et de femmes qui sont fidèles à la cause de la vérité dans le monde entier.

Les dirigeants de l’Eglise qui s’efforcent de rendre le monde meilleur en pratiquant et en enseignant les principes de l’Evangile ont le droit de recevoir la connaissance et l’inspiration. Quand nous sommes conduits par de tels dirigeants, nos foyers, nos familles, nos collectivités et notre pays sont fortifiés. Notre devoir de détenteurs de la prêtrise est de nous préparer à être ce genre de dirigeants inspirés, car la façon dont nous dirigeons peut influencer d’autres personnes pendant leur vie entière.

Victor L. Brown, de l’Episcopat président, a exprimé sa reconnaissance pour les dirigeants de sa jeunesse. Il a dit:

«Je me souviens clairement de l’émotion que j’ai ressentie en distribuant la Sainte-Cène en tant que diacre de la seconde paroisse de Cardston, au Canada…

«Je me souviens que je considérais que c’était un honneur de participer à un service aussi sacré. Je me souviens si bien comme mes parents m’enseignaient que mes mains et mon cœur devaient être propres et purs afin que je sois digne de prendre part à cette ordonnance.

«La plus grande de toutes les leçons a été l’exemple que mon père et ma mère m’ont donné. Ensuite, il y a eu l’exemple de mon consultant du collège des diacres, qui était aussi mon chef scout. Ben Wood était le modèle de ce que devraient être les dirigeants d’enfants. Chaque garçon qui était sous sa direction ressentait son grand amour. Son influence ne se limitait pas au dimanche matin ni au mardi soir; on la ressentait pendant toute la semaine. Je serai toujours reconnaissant à mon consultant des diacres des leçons de vie qu’il m’a données quand j’étais un diacre de douze ans. Ses leçons m’ont aidé depuis ce moment-là jusqu’à présent» («La Prêtrise d’Aaron: un fondement sûr», L’Etoile, janvier 1973, p. 31).

De quels dirigeants frère Brown a-t-il été reconnaissant?

Un bon dirigeant doit comprendre l’Evangile et l’appliquer. Plus nous comprenons et pratiquons l’Evangile, plus nous sommes préparés à recevoir des appels pour diriger dans l’Eglise. L’Eglise et le monde ont besoin d’hommes intègres qui resteront fermes et fidèles face à des problèmes. Nous devons être ces hommes.

Réfléchissez aux questions suivantes:

  • Qu’est-ce que je fais pour me préparer à recevoir des appels de direction?

  • Quel genre de dirigeant suis-je actuellement?

  • Quel genre d’influence ai-je sur les autres?

  • Qu’entend-on par diriger? (C’est la capacité d’aider les autres à agir. Accordez quelques minutes aux frères pour répondre à cette question.)

Qu’est-ce qu’un dirigeant?

Montrez l’aide visuelle 20-a, «Les dirigeants de l’Eglise sont les bons bergers du Seigneur».

two men herding sheep

Bruce R. McConkie a dit:

«La maison d’Israël est la bergerie choisie par le Seigneur et les personnes nommées pour s’occuper des brebis sont les bergers du Seigneur. Ainsi, toute personne remplissant un appel quelconque dans l’Eglise où elle est responsable du bien-être spirituel ou temporel d’un groupe des enfants du Seigneur est un berger pour ces brebis. Le Seigneur rend ses bergers responsables de la sécurité (du salut) de ses brebis (Ezéchiel 34)» (Mormon Doctrine, p. 710).

Un vrai berger dirige ses brebis. Il les précède, leur indique la direction à suivre. Elles connaissent sa voix et le suivent. Il connaît et il aime chacune d’elles. Il veille à l’approche du danger et les protège (voir James E. Talmage, Jésus le Christ, p. 509).

Comme un vrai berger, un dirigeant est quelqu’un qu’on suit. Il montre le chemin. Cela veut dire non seulement qu’il pratique les principes qu’il enseigne mais aussi qu’il comprend les besoins des autres et réagit en conséquence. Il voit ce qu’il faut faire pour résoudre un problème. Il fixe des objectifs raisonnables et planifie la manière de les atteindre. Il incite les autres à faire leur part pour atteindre ces buts. Il évalue ses actions et celles des personnes qui le suivent, et suggère des améliorations.

Un bon dirigeant incite les autres à faire leur part. Il les accepte et les respecte. Il écoute leurs suggestions. Il les encourage à participer. Avec ce genre de dirigeant, les autres sont motivés pour travailler et accomplir leurs tâches.

Le président Lee a expliqué ce qu’est un bon dirigeant. Parlant de l’époque où il devint président de l’Eglise, il a dit: «J’ai eu le sentiment que le seul véritable rapport qui sera jamais fait de mon service dans mon nouvel appel sera celui que j’aurai peut-être écrit dans le cœur et la vie de ceux que j’ai servis, avec qui j’ai travaillé dans l’Eglise et au dehors» («Puisse le royaume de Dieu aller de l’avant», L’Etoile, mai 1973, p. 189).

Qualités d’un bon dirigeant

Quand nous acceptons un appel de direction dans l’Eglise, nous secondons le Seigneur dans son œuvre. Nous devons donc être proches de lui. Si nous lui obéissons et si nous le servons avec le cœur et un esprit bien disposés (voir D&A 64:29–34), le Seigneur nous aidera à réussir dans nos appels.

Le Seigneur a révélé dans les Ecritures les qualités qui font un bon dirigeant.

Demandez à un frère de lire Doctrine et Alliances 121:41-45.Quelles sont les qualités de dirigeant que le Seigneur cite dans ce passage? (Ecrivez les réponses au tableau.)

Comme l’indique cette Ecriture, les dirigeants doivent avoir les qualités suivantes:

La persuasion

Persuader, c’est convaincre les autres de faire quelque chose. C’est le contraire de forcer ou d’ordonner. Un dirigeant de la prêtrise qui avait du mal à faire faire sa tâche à un instructeur au foyer a fait preuve de persuasion. Il lui demanda de venir le voir et l’écouta parler de ses difficultés. Il lui expliqua ensuite posément que toute communication avec l’évêque était coupée pour cinq familles quand l’instructeur au foyer ne faisait pas son travail. Il dit à ce frère que s’il ne voulait pas le faire, un autre pouvait être appelé pour le remplacer. Il souligna cependant qu’il voulait que ce frère accomplisse sa tâche. L’instructeur au foyer réagit à cette persuasion et s’améliora considérablement.

La longanimité

Un dirigeant doit être patient quand il travaille avec les autres. Un évêque, par exemple, expliquait récemment qu’il voulait relever une certaine sœur de son appel parce qu’elle le faisait mal. Toutefois, au lieu de la relever, il lui demanda de venir le voir, parla avec elle, et découvrit qu’elle ne savait pas ce qu’elle était censée faire. Quand elle apprit en quoi consistait son travail, elle accepta la responsabilité et s’améliora.

La gentillesse

Etre gentil c’est être prévenant. C’est tenir compte des sentiments des autres avec tendresse. C’est aimer.

L’humilité

Etre humble, cela veut dire être ouvert, accessible. Les humbles, ce sont ceux qui sont disposés à progresser. Comme ils veulent apprendre, ils conquièrent l’amour et l’appréciation des autres. Ils recherchent les instructions et l’aide de Dieu.

L’amour sincère

L’amour sincère, c’est s’inquiéter des autres. Cela se voit dans des expressions telles que: «Je m’intéresse vraiment à ce que vous ressentez.» «Je vous comprends.» «Que puis-je faire pour vous aider?»

La bonté

Un dirigeant qui a de la bonté, c’est quelqu’un qui traite les autres avec respect. Il essaie de mieux les connaître et est sensible à leurs besoins. Quand il tient conseil avec ceux qu’il sert, il consacre du temps à leur accorder de l’attention à chacun de manière à leur parler à chacun en privé (dans certains cas des rendez-vous devront être pris). La bonté est une expression d’amour et une façon sincère de montrer que vous vous intéressez aux gens.

La charité

Un bon dirigeant doit avoir de la charité, l’amour pur du Christ, envers tout le monde. Cet amour implique des sacrifices pour le bien-être des autres.

Demandez à un frère de lire Moroni 7:44–48.Quelles sont les qualités du dirigeant citées par cette Ecriture? (Ajoutez-les à la liste du tableau.)

Un père, qui apprenait à ses fils à être de bons dirigeants, a dit:

«Apprenez à diriger en imitant les prophètes et le Prince de la paix. Commencez par vous-mêmes. Soyez autonomes. Ayez de l’assurance. Levez la tête comme si vous étiez vraiment des fils de Dieu, ce que vous êtes. Marchez parmi les hommes comme détenteurs de pouvoirs qui dépassent les vôtres, ce qui est le cas, grâce à la prêtrise. Agissez sur terre comme associés du Seigneur pour apporter l’immortalité et la vie éternelle à l’humanité, ce que vous êtes. Marchez discrètement… mais marchez sans crainte, avec foi. Ne permettez pas aux vents contraires de vous faire dévier. Marchez comme des dirigeants détenant la prêtrise dans le gouvernement de Dieu. Que vos mains soient prêtes à rendre service, votre cœur rempli d’amour pour les autres. Mais marchez en étant fermes dans la justice» (Wendell J. Ashton, “Unchanging Principles of Leadership”, Ensign, juin 1971, p. 58).

Responsabilités du dirigeant

Si nous voulons devenir de bons dirigeants, nous devons faire ce qui suit:

1. Connaître nos devoirs

Le Seigneur nous a dit, à nous qui détenons la prêtrise, de nous informer des devoirs de notre appel. Puis il nous commande de nous en acquitter (voir D&A 107:99). Nous pouvons apprendre nos devoirs en étudiant les Ecritures, les guides, les manuels d’instructions et les cours fournis par l’Eglise. Nous pouvons nous renseigner auprès de personnes qui détiennent le même poste ou auprès de celles qui l’ont détenu dans le passé. Nous devons également assister à toutes les réunions de dirigeants et aux entretiens personnels. Nous devons prier et parfois jeûner pour avoir l’aide nécessaire à l’accomplissement de nos tâches.

2. Remplir notre intendance

L’intendance se compose de deux parties: une délégation d’autorité et une obligation de rendre des comptes.

  1. Délégation d’autorité

    Comme dirigeants nous devons apprendre à déléguer notre autorité. Cela veut dire que quand nous donnons à quelqu’un la responsabilité d’accomplir une tâche sous notre direction, nous lui permettons de faire le travail et nous ne le faisons pas à sa place.

    Harold B. Lee a dit un jour: «Qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir: vous, vous restez dans les coulisses, et vous leur enseignez la façon de le faire. C’est là que réside la clef du progrès; il faut enseigner une responsabilité et ensuite enseigner comment s’en acquitter» («Diriger comme le Sauveur a dirigé», L’Etoile, janvier 1978, p. 3).

    Un dirigeant fait comprendre à ceux qu’il dirige l’importance de leur appel. Diriger ne signifie pas faire de l’autoritarisme, mais aider et guider. C’est inspirer et encourager les personnes auxquelles nous avons donné des responsabilités (voir Matthieu 23:11).

  2. Obligation de rendre des comptes

    Le Seigneur a dit: «Le Seigneur exige de chaque intendant qu’il rende des comptes de son intendance, aussi bien dans le temps que dans l’éternité» (D&A 72:3). Quand nous donnons une tâche à quelqu’un, nous devons la définir clairement, le laissant libre après cela de l’accomplir de la manière qu’il juge être la meilleure. Toutefois, nous devons lui fixer une date précise où il devra faire rapport de ses progrès.

    Ce genre de rapport, le fait de rendre compte de ses responsabilités, doit toujours être fait à nos dirigeants. Dans l’Eglise, cela se passe au cours d’entretiens personnels. C’est au cours de ces entretiens que le dirigeant donne des conseils et évalue l’accomplissement de la tâche. Ce faisant, le dirigeant doit toutefois toujours être positif et de bon conseil. C’est le moment d’apporter de l’aide et de complimenter la personne.

    Voici donc comment s’acquitter de son intendance: (1) donner une tâche, (2) permettre à la personne de l’accomplir, (3) l’aider, (4) recevoir un rapport et (5) évaluer le travail et complimenter la personne.

3. Devenir un bon père

Le poste de dirigeant le plus important, c’est celui de père. En donnant aux pères des enseignements sur la façon de bien diriger leur famille, Joseph Fielding Smith a dit:

«Pères, si vous voulez que vos enfants… aiment la vérité et la comprennent, si vous voulez qu’ils vous obéissent et soient tous autour de vous, aimez-les! Montrez-leur que vous les aimez par chacun de vos actes et chacune des paroles que vous leur adressez… Quand vous leur parlez, ne le faites pas avec colère, ne le faites pas avec sévérité, dans un esprit de condamnation. Parlez-leur avec gentillesse… adoucissez leur cœur, faites en sorte qu’ils éprouvent de la tendresse à votre égard. Ne faites pas de réflexions cinglantes et ne soyez pas violents, mais… employez la raison, accompagnée de persuasion et d’amour sincère» (Liahona: The Elders’ Journal, octobre 1911, 1:260–61).

4. Soutenir les autorités

Pour être bon dirigeant, il faut être bon disciple. Tous les bons chefs apprennent à suivre ceux qui les dirigent. Les bons disciples gagnent la confiance de leurs dirigeants et des personnes qu’eux-mêmes dirigent. Nous devons tous soutenir nos dirigeants en acceptant les tâches qu’ils nous donnent et en les accomplissant.

Qui sont nos dirigeants? (Notre père, nos instructeurs, nos dirigeants de groupe ou de collège, notre évêque ou notre président de branche, notre président de pieu ou de mission et les Autorités générales de l’Eglise.)Témoignez de quelqu’un que vous estimez être un excellent dirigeant.

Conclusion

Nous devons développer nos capacités de dirigeant si nous voulons honorer nos appels dans la prêtrise. Nous pensons parfois que nos dirigeants sont nés avec leur capacité de diriger, mais nous devons nous rendre compte qu’ils ont dû cultiver leur talent tout comme nous. L’obéissance aux commandements de Dieu, le respect des recommandations des dirigeants et l’accomplissement fidèle de nos appels développent ces aptitudes à diriger.

Comme détenteurs de la prêtrise nous serons toujours des dirigeants. C’est particulièrement vrai pour les pères qui détiennent la prêtrise: ils auront toujours un poste de direction dans l’Eglise en étant le patriarche de leur famille. Les pères qui sont scellés à leur famille au temple détiendront ce poste éternellement s’ils gardent leurs alliances.

Incitation à l’action

Réfléchissez soigneusement aux qualités de dirigeant présentées dans cette leçon. Travaillez pour les acquérir. Accomplissez fidèlement chaque tâche, chaque appel. Cela vous servira à obtenir les qualités dont vous avez besoin pour remplir n’importe quel appel dans l’Eglise.

Ecritures supplémentaires

  • 2 Timothée 1:7 (Dieu nous a donné l’esprit d’amour)

  • 1 Néphi 3:7 (Dieu nous aide à accomplir nos tâches)

  • Mosiah 18:8–11 (les fidèles doivent aider les autres)

  • Alma 38:11–12 (façons de diriger et de servir)

  • Abraham 1:2 (Abraham, disciple de la justice)

Préparation de l’instructeur

Avant de faire cette leçon:

  1. Soyez prêt à rendre témoignage sur une Autorité générale ou un dirigeant que vous connaissez.

  2. Procurez-vous un tableau et de la craie.

  3. Demandez à des frères de lire ou de dire les histoires et les Ecritures de cette leçon.