Sois un exemple
«Nous pouvons ressentir l‘amour du Christ, entre autres, grâce à l‘exemple des gens qui cherchent à l‘imiter.»
Les meilleures conversations sont celles qui se déroulent autour de la table de notre cuisine. Bien souvent, nous y avons ri, pleuré, exprimé nos sentiments, nos espoirs et nos rêves; réglé nos différends; résolu les problèmes du monde et pris conscience de nos points forts et de nos faiblesses au petit matin.
Je suppose que certaines d‘entre vous se demandent: «Qu‘est-ce la table de la cuisine des Wright vient faire dans ce discours?» Rien! Je regrette seulement que nous ne soyons pas toutes assises autour en ce moment. Je me sentirais bien plus à l‘aise. Et puis, nous pourrions réfléchir ensemble, échanger nos idées et nos opinions, et arriver à des conclusions ensemble. Puisque ce n‘est pas possible, je vous invite à vous asseoir en pensée à la table de ma cuisine, tandis que je vous ferai part de certaines de mes réflexions et de mes idées.
Je suis reconnaissante du beau message que le chœur vient d‘interpréter. Je ressens moi aussi l‘amour du Sauveur. Son Esprit réchauffe mon âme. Je suis enveloppée de son amour, et je reconnais les bénédictions qu‘il m‘a données. Je désire le suivre en m‘efforçant de le servir.
Nous pouvons ressentir l‘amour du Christ, entre autres, grâce à l‘exemple des gens qui cherchent à l‘imiter, des gens comme mon grand-père Broadbent. Il prêchait d‘exemple. Il n‘envoyait jamais ses dix enfants travailler sans travailler avec eux, à leurs côtés.
Il a appris à mon père à creuser des trous pour les poteaux de clôture en en faisant un jeu. Ils faisaient la course. C‘était à qui terminerait le premier le travail. Il adhérait au principe que tout travail commencé doit être terminé et bien fait. Non seulement il travaillait dur, mais il était engagé à vivre selon l‘Evangile. Il acceptait le plan de l‘Evangile sans discussion. Au moment du règlement de la dîme, toute la famille assistait à l‘entretien et rendait compte de son accroissement. Il a envoyé ses fils en mission, pendant la dépression, alors qu‘il n‘y avait pas d‘argent. Il aimait le Seigneur et sa parole. Je me rappelle bien des fois où je suis allée lui rendre visite pendant mon adolescence. Il lisait les Ecritures, assis dans son fauteuil à dossier de cuir.
Il était dévoué à sa famille et aimait que nous nous rassemblions souvent. A la fin de ces réunions de famille, il nous appelait tous et nous parlait. Quoi qu‘il nous dise d‘autre, il nous rappelait toujours que les choses les plus importantes dans la vie étaient la famille et l‘Evangile. Il rendait un témoignage puissant de la véracité de l‘Evangile de Jésus-Christ et nous disait qu‘il nous aimait et qu‘il aimait notre Père céleste. Je n‘avais pas le moindre doute qu‘il disait la vérité. Son legs a été transmis. Bien qu‘il soit mort avant mon mariage, mes enfants savent que c‘était un homme qui aimait le Seigneur.
Quand j‘étais petite fille, ma grand-mère Richards habitait dans la chambre du haut de notre maison. Bien qu‘elle eût plus de quatre-vingt-dix ans et qu‘elle fût malade, elle avait l‘esprit vif et passait la plus grande partie de la journée à border au crochet des couvertures de bébé en flanelle. Grand-mère faisait tant partie de notre vie que je ne me souviens pas ne pas l‘avoir vue chez nous. Elle était très patiente. Mon frère cadet, Rich, et moi passions des heures à déplacer Grand-mère dans son lit d‘hôpital. Pour rire. On pouvait manœuvrer la molette, au pied du lit, pour lever ou baisser la tête ou le pied. Quand elle se reposait, nous entrions dans sa chambre et nous lui demandions si nous pouvions la lever ou la baisser. Un jour, fatigués de ce jeu, nous sommes sortis jouer, en laissant grand-mère, pliée en deux, la tête et les pieds en l‘air.
Elle ne nous a jamais grondés pour cela. Elle n‘a pas non plus laissé notre mère le faire. Elle comprenait que nous étions des enfants. Elle s‘est contentée de prendre la cloche dorée sur la table de chevet et de l‘agiter jusqu‘à ce que l‘une de nos sœurs aînées ou l‘un de nos parents vienne à son secours.
Tous les soirs, se balançant dans sa chaise, elle nous appelait auprès d‘elle et nous demandait de faire notre prière avec elle. Elle nous avait appris une prière que nous répétions avec elle: «Accompagne-moi, car je m‘assoupis, Seigneur; veille sur mon Esprit. Si je meurs avant demain matin, Seigneur, prends-moi par la main.» Après quoi, nous faisions notre prière personnelle. Elle écoutait attentivement et nous disait qu‘elle nous aimait. Par son exemple, nous avons appris la patience. Elle m‘a appris à prier. Elle m‘a appris à aimer.
Dans Timothée, on nous exhorte à être des modèles de croyants (voir 1 Timothée 4:12, version du roi Jacques). Un croyant, c‘est quelqu‘un qui suit et connaît les enseignements du Christ, non seulement dans son esprit, mais également dans son cœur, et dont les actes témoignent de ses croyances. Il n‘est pas facile d‘être un modèle de croyant. En général, on ne se dit pas, en se réveillant le matin: «Aujourd‘hui, je vais être un modèle de croyant!» Par contre, on peut se dire: «Aujourd‘hui, je vais être bon et prévenant, ou honnête» ou toute autre chose où l‘on souhaite s‘améliorer. Ensuite, on fera des efforts toute la journée dans ce but. Cela, on peut le faire!
Nous pouvons vivre de telle manière que les gens puissent nous prendre pour modèle.
Pour être un bon exemple d‘un principe, nous devons non seulement le comprendre mais le mettre en application. Nous devons l‘intégrer à notre façon de vivre quotidienne, de sorte que sans que nous y pensions consciemment, il se traduise dans notre comportement.
Les enfants sont particulièrement sensibles à la puissance de l‘exemple.
Andrea, dix ans, était à la chaire. De ses yeux noirs, elle observait la salle. Elle respira profondément et commença: «Je vais vous parler de gens que j‘aime.
«J‘aime ma grande sœur, Amy. Elle est toujours heureuse et gaie. Elle m‘encourage quand j‘ai des difficultés. Elle est gentille avec ses camarades. C‘est une bonne grande sœur.
«Ma tante Elaine est une mère très gaie. Elle veut que tout le monde soit heureux. Elle s‘intéresse aux autres. Je veux être comme elle.
«Grand-mère a toujours du temps pour moi. Elle m‘écoute quand je lui parle. Elle est gentille et affectueuse. Elle veut toujours rétablir la justice.»
La sœur, la tante et la grand-mère d‘Andrea appliquaient toutes les trois des principes chrétiens, si bien qu‘Andrea se sentait attirée vers elles. Elle les aimait; elle était bien en leur compagnie, ce qui fait qu‘elle voulait être comme elles.
Je crois que nous ressentons de l‘attirance pour ceux en compagnie de qui nous nous sentons bien. Le désir de leur ressembler suit naturellement.
Pour être de vrais modèles de croyants, nous sommes premièrement engagés intérieurement au principe du Christ que nos actions reflètent. Par exemple, si nous sommes engagés à faire la prière en famille, nous les parents nous prions régulièrement avec nos enfants. Nous pouvons espérer que nos enfants prendront conscience de notre engagement et de notre confiance en la prière et qu‘ils prendront modèle sur cet exemple pour leurs prières.
Le chant «Love is spoken here» décrit la force de la prière d‘une mère, vue par son enfant.
Maman prie à genoux avec nous chaque jour.
J‘entends les paroles qu‘elle dit, tête baissée.
Bientôt je n‘ai plus peur, quand je l‘entends prier.
La prière de maman est comme un chant d‘amour
Grâce à l‘exemple de sa mère, l‘enfant se sent en sécurité, en participant à la prière familiale.
Il est intéressant de noter que nous choisissons les modèles que nous suivons. Nous exerçons notre libre arbitre dans tous nos choix. On ne nous impose pas de modèles. Nous choisissons ceux que nous voulons imiter et ceux que nous ne voulons ignorer ou rejeter. Le choix nous appartient, tout comme nous appartiennent les conséquences.
Pendant tout le début du Livre de Mormon, on nous rappelle que Néphi crut aux paroles de son père et employa son libre arbitre pour suivre le bon exemple de Léhi. Laman et Lémuel croyaient que leur père était fou; ils se rebellèrent et murmurèrent contre lui. Ils choisirent de ne pas suivre les enseignements de leur père. Le résultat des décisions de Néphi, de Laman et de Lémuel est évident. Néphi fut béni par l‘Esprit du Seigneur. Laman et Lémuel vécurent dans le désespoir. Pourtant, ils purent choisir eux-mêmes.
Notre cher prophète, Ezra Taft Benson, modèle vivant de croyant, a dit: «Le bon exemple est primordial. Soyons ce que nous professons être. Rien ne peut remplacer l‘exemple» (Improvement Era, août 1948, p. 494).
Nous pouvons toujours, sans risque, suivre le Christ, notre parfait modèle. Il nous a montré, par sa vie, non seulement ce que nous devons faire, mais aussi ce que nous devons devenir. «C‘est pourquoi, quelle espèce d‘hommes devez-vous être? En vérité, je vous le dis, vous devez être tels que je suis moi-même» (3 Néphi 27:27).
Jésus résista aux tentations. Il traita chacun également. Il fut patient dans son enseignement mais hardi dans sa condamnation du mal. Il pardonna au repentant, guérit le malade et servit sans cesse.
Parmi les Néphites, le Christ enseigna beaucoup de beaux principes évangéliques. Il leur dit de respecter ses commandements pour être heureux. Il leur commanda de ne pas se disputer et de ne pas se battre mais de s‘aimer les uns les autres. Il leur apprit comment prier et leur dit: «Je suis la lumière; je vous ai montré l‘exemple» (3 Néphi 18:16).
Surtout, Jésus fut l‘exemple parfait de l‘amour: «Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés … » (Jean 13:34).
Un dimanche, je remplaçais l‘instructrice d‘une classe de la Primaire d‘enfants de cinq ans particulièrement turbulents. La leçon portait sur l‘amour. Nous avons commencé par chanter: «Jésus dit: Aimez chacun».
J‘ai dit ensuite: «Jésus aime tout le monde. C‘est ce que nous devons faire, nous aussi.»
Robbie, pas d‘accord, m‘a dit: «Oh non, il n‘aime pas tout le monde. Il n‘aime pas les méchants!»
— Si, Robbie, il aime tout le monde.
— Il n‘aime pas les voleurs.
— Les voleurs aussi.
Il a réfléchi un instant puis il a dit: «Je connais des gens qu‘il n‘aimait pas. Il n‘aimait pas les hommes qui l‘ont tué!»
J‘ai alors raconté à Robbie l‘histoire de la crucifixion.
Robbie m‘a interrompue: «Quand Jésus était sur la croix, ils lui ont vraiment mis des clous dans les mains et les pieds?»
— Oui.
— Ça devait faire mal.
— Oui. Après cela, pendant qu‘il était sur la croix et qu‘il souffrait beaucoup, Jésus a dit: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu‘ils font» (Luc 23:34). Il parlait des hommes qui l‘avaient mis sur la croix. Il demandait à notre Père céleste de leur pardonner. Oui, Robbie, Jésus aimait même ces gens-là, et il leur a pardonné.»
Robbie m‘a regardée, le front plissé, et m‘a dit: «Je vais demander à mon papa si c‘est vrai que Jésus a dit ça.»
Après la classe, je suis entrée dans la salle de Sainte-Cène avec ma famille. Quelqu‘un a tiré sur ma robe. C‘était Robbie.
— Sœur Wright, mon papa dit que c‘est vrai.
Ce qui m‘a touchée dans cette expérience, c‘est que Robbie qui, au départ, n‘acceptait pas l‘idée que Jésus puisse aimer tout le monde avait maintenant confiance en l‘amour inconditionnel de Jésus.
Chacune de nous peut ressentir l‘amour de notre Sauveur grâce au bon exemple d‘autres personnes. Nous pouvons, nous aussi, nous efforcer de vivre de manière à être des modèles de croyants. Je témoigne que Jésus, notre Sauveur, est le Christ, notre exemple parfait. En son nom. Amen.