Le son reste subtil
«Le Seigneur s‘adresse à vous! Mais avec le vacarme de notre époque, trop souvent nous ne l‘entendons pas.»
Mes frères et sœurs, je me sens tout petit face à cette nouvelle tâche. Cependant, je me sens encouragé par la chaleur et la fraternité que je ressens parmi les frères assis ici.
Comme Néphi, «étant né de bonne famille« (1 Néphi 1:1), j‘ai reçu de mes parents une bonne éducation. Ensuite, avec la femme charmante et sainte que j‘ai eu le bonheur d‘épouser, j‘ai bénéficié pour ainsi dire d‘études secondaires. J‘ai commencé mon internat quand nous avons eu la bénédiction d‘avoir des enfants. Ensuite, avec la venue de nos petits-enfants, ont commencé mes études de doctorat. Je prie, confiant, pour que tout principe d‘intelligence que nous atteindrons dans cette vie se lève avec nous dans la résurrection (voir D&A 130:18).
Spencer W. Kimball, homme d‘une expérience unique à tous les niveaux de direction de l‘Eglise, a décrit le sujet qui occupe mes pensées depuis que ce discours m‘a été confié. Je présente mes excuses à frère Packer. Je suis conscient d‘avoir été inspiré par l‘Esprit (je sais qu‘il l‘est). et je m‘aperçois que mes réflexions vont tout à fait dans le même sens que les siennes. Le président Kimball a dit:
«Les buissons ardents, les montagnes enfumées … les Cumorah et les Kirtland ont bel et bien existé; mais ils ont été l‘exception. La plus grande partie de la révélation est parvenue à Moïse et à Joseph et parvient au prophète d‘aujourd‘hui d‘une manière moins spectaculaire — par des impressions profondes, sans manifestation grandiose ni théâtrale.
«En attendant toujours quelque chose de spectaculaire, beaucoup ne remarqueront pas le flot constant de communication révélée» (Conference Report, Munich Area Conference, 1973, p. 77).
Il peut se produire des réponses spectaculaires et miraculeuses aux prières, mais elles constituent des exceptions. Même aux plus hauts niveaux de responsabilité du royaume de Dieu, qui est en cours d‘édification sur la terre, le son reste subtil.
Dans la Bible, on lit le récit d‘un prophète d‘autrefois, rejeté et découragé, Elie. La parole du Seigneur lui parvint quand les enfants d‘Israël avaient abandonné leurs alliances, abattu les autels et massacré les prophètes. Il lui fut dit: «Sors et tiens-toi sur la montagne devant l‘Eternel! Et voici que l‘Eternel passa; un grand vent violent déchirait les les montagnes et brisait les rochers devant l‘Eternel: l‘Eternel n‘était pas dans le vent. Après le vent, ce fut un tremblement de terre: l‘Eternel n‘était pas dans le tremblement de terre.
«Après le tremblement de terre, un feu: l‘Eternel n‘était pas dans le feu. Enfin, après le feu, un son doux et subtil» (1 Rois 19:11–12).
Je vous témoigne que le Seigneur s‘adresse à vous! Mais avec le vacarme de notre époque, trop souvent nous ne l‘entendons pas. Je me souviens que lorsque j‘étais jeune, je me suis trouvé en compagnie d‘un homme âgé qui avait perdu une grande partie de son acuité auditive. Comme il n‘avait pas d‘appareil auditif, il nous demandait sans arrêt de parler plus fort pour qu‘il puisse prendre part à la conversation. Il disait: «Parlez plus fort; plus fort; je ne vous entends pas.»
C‘était avant la télévision, les disques compacts, les amplis et les baffles. Quelqu‘un a fait une remarque intéressante: Avec la télévision, la radio et les cassettes, les jeunes n‘ont plus le temps d‘écouter la voix de la raison.» Aujourd‘hui, nous devons tous faire des efforts pour écouter.
Le temps d‘écouter. La faculté d‘écouter. Le désir d‘écouter. Dans le domaine religieux, trop d‘entre nous disent: «Que dis-tu? Parle plus fort; je ne t‘entends pas.» Et quand Dieu ne crie pas pour nous répondre, ou qu‘il n‘embrase pas de buisson, ni n‘écrit de son doigt de message dans la pierre, nous sommes enclins à penser qu‘il n‘écoute pas, qu‘il ne se soucie pas de nous. Certains en concluent même qu‘il n‘y a pas de Dieu.
Elizabeth Barrett Browning a écrit: «Le buisson le plus commun brûle du feu de Dieu, mais seul celui qui sait regarder ôte ses souliers» (Aurora Leigh, volume 7, vers 822–23).
Il ne s‘agit pas de demander: «Est-ce que Dieu vit? Est-ce que Dieu m‘aime? Est-ce que Dieu me parle?» La question essentielle est: «Est-ce que vous l‘écoutez? Est-ce que vous avez ôté vos souliers?» Il en est de même pour vous que pour Elie, que pour les prophètes modernes: «Le son doux et subtil reste subtil.»
Il existe des «appareils auditifs». Comment peut-on filtrer le vacarme des ténèbres qui nous entourent? Voici trois moyens parmi les plus évidents.
Premièrement: Redonnez de la vie au culte hebdomadaire. Par exemple, lorsque vous chantez les cantiques, méditez le sens des paroles, pénétrez-vous de l‘esprit de la musique. Chantez avec enthousiasme, sans vous inquiéter de la façon dont vous chantez. Vous vous sentirez bien et votre esprit sera élevé. De plus, le Seigneur a promis qu‘il déverserait des bénédictions sur votre tête si vous chantez avec les saints (voir D&A 25:12).
Ensuite, prenez la Sainte-Cène. Cependant, ne vous contentez pas de prendre la Sainte-Cène; pensez aussi aux alliances que vous contractez à nouveau. Témoignez réellement au Père que vous prenez sur vous le nom de son Fils, Jésus-Christ. Reprenez l‘engagement de toujours vous souvenir de lui, de garder les commandements qu‘il vous a donnés. Votre obéissance vous donnera le droit d‘avoir son Esprit avec vous. Si cette ordonnance sacrée est devenue quelque chose de banal dans votre pratique religieuse, si vous laissez vos pensées vagabonder au cours de cette occasion hebdomadaire de renouveau spirituel, si vous ne faites que prendre le pain et l‘eau quand ils passent devant vous, sans réflexion et sans réengagement, vous vous privez d‘un important appareil auditif.
Deuxièmement: Priez pour connaître la volonté de Dieu, non pour «obtenir quelque chose». Trop souvent, du fait de nos désirs égoïstes, après un rapide «Merci, Seigneur», nous passons notre prière à énumérer les choses que nous voulons, les choses dont nous pensons avoir besoin. Il faut que nous ayons la volonté de lâcher les choses auxquelles nous nous agrippons désespérément, les choses qui nous rassurent. Combien de centaines de couples missionnaires, si nécessaires, seraient en service s‘ils pouvaient desserrer leur étreinte de leur maison familière et de leurs enfants et petits-enfants. Le Seigneur est préparé à accomplir le miracle qui en découlera. Ce miracle, c‘est que vous survivrez, eux et vous, et même que vous progresserez, grâce à ces dix-huit mois de séparation. Nous devons apprendre à demander, en le pensant: «Que ta volonté se fasse, et non la mienne.» Quand vous serez capable de le faire, vous entendrez plus fort et plus clairement ses murmures. Joseph Smith, le prophète, après cinq mois d‘extrêmes souffrances dans sa cellule de la prison de Liberty, a connu ce phénomène. Il a dit: «Lorsque le cœur est suffisamment contrit, la voix de l‘inspiration se fraye un chemin et murmure: ‹Mon fils, que ton âme soit en paix› » (History of the Church, 3:293).
Le troisième appareil auditif concerne les Ecritures. Dans Doctrine et Alliances, le Seigneur nous dit qu‘il nous parle au moyen des Ecritures. Bien entendu, se contenter de lire les mots sans se concentrer sur le message, ce n‘est pas réellement écouter. Dans la section 18, on lit:
«Et moi, Jésus-Christ, votre Seigneur et votre Dieu, je l‘ai dit.
«Ces paroles ne sont ni des hommes ni de l‘homme, mais de moi; c‘est pourquoi vous témoignerez qu‘elles sont de moi et non de l‘homme.
«Car, c‘est ma voix qui vous les dit; car elles vous sont données par mon Esprit …
«C‘est pourquoi, vous pouvez témoigner que vous avez entendu ma voix et que vous connaissez mes paroles» (versets 33–36).
Et ainsi, ce qui, à certains, semble être le monologue de la prière, devient réellement un dialogue avec Dieu, quand on se plonge dans les Ecritures.
Il en est aujourd‘hui comme il en fut pour Elie. Dieu n‘est pas dans le tremblement de terre, ni dans les vents ni les feux de la guerre, mais il nous parle par un son subtil. Avec le président Kimball, je témoigne que c‘est le flot constant de révélation qui continue de diriger l‘Eglise par l‘intermédiaire de notre prophète, Ezra Taft Benson, et par l‘intermédiaire de ses conseillers et des douze apôtres. Il parvient aux soixante-dix et à l‘Episcopat président. Il parvient aux présidents de pieu et aux évêques, ainsi qu‘aux dirigeants de collège et de l‘Eglise dans le monde entier. Il parle à nos missionnaires, il parvient aux chefs de famille. Je témoigne également que ce son doux et subtil s‘adresse à vous personnellement. Je vous en prie, faites silence et écoutez! Le Psalmiste a dit: «Arrêtez, et reconnaissez que je suis Dieu» (Psaumes 46:11).
Je sais qu‘il vit. Il vous aime. Il veut que vous le suiviez, que vous le suiviez non à cause d‘une manifestation spectaculaire de sa part, mais tout simplement parce que vous l‘aimez — simplement! Je témoigne solennellement qu‘il vit et est près de vous, et que nous sommes dirigés par un prophète vivant en ces derniers jours. Au nom sacré de notre Sauveur Jésus-Christ. Amen.