Rapport d‘intendance
«Le mari qui domine sa femme, qui la rabaisse et l‘humilie … non seulement offense son épouse mais s‘avilit lui-même.»
Mes frères, cela a été une excellente réunion. Il a été dit beaucoup de choses dignes d‘être gardées en mémoire et d‘être mises en application. Je souscris à ce que les Frères ont dit et je vous le recommande. J‘espère que chaque homme et chaque garçon, où qu‘il soit, repartira ce soir de cette réunion plus déterminé à être plus digne de la prêtrise de Dieu que chacun de nous détient.
Je vais vous parler de moi, non pour me vanter, mais pour témoigner et pour exprimer ma gratitude.
Cette conférence marque deux anniversaires pour moi. Il y a trente ans, lors de la conférence générale, j‘ai été soutenu comme membre du Collège des douze apôtres. Il y a dix ans, j‘ai été soutenu comme conseiller dans la Première Présidence. Je vous suis profondément reconnaissant ainsi qu‘à vos familles du soutien que vous m‘avez prodigué de cœur et activement et de vos prières. Merci. Je vous avoue que je ne me suis jamais senti à la hauteur de ces appels impressionnants. Tout membre de l‘Eglise doit sûrement éprouver cela, quel que soit le poste auquel il est appelé à servir.
L‘autre jour j‘ai reçu une lettre de l‘un de mes petits-fils qui est en mission en Pologne. Il sert avec Dennis B. Neuenschwander dans une région où ils essaient de lancer l‘œuvre. C‘est difficile. Il écrivait: «Je suis président d‘une branche de quatre membres. Je ne me sens pas du tout à la hauteur.»
Je n‘ai besoin de rappeler à aucun d‘entre vous, pas même à vous, les diacres, que c‘est impressionnant d‘être revêtu de la sainte prêtrise et d‘avoir la responsabilité, petite ou grande, d‘aider Dieu, notre Père céleste, à réaliser l‘immortalité et la vie éternelle de ses fils et de ses filles de toutes les générations. Nul d‘entre-nous ne peut concevoir l‘ampleur ni toute la signification de cette responsabilité. Cependant avec notre connaissance limitée, nous savons que nous devons être fidèles et diligents dans l‘accomplissement de notre devoir.
Il se produit des choses remarquables et miraculeuses quand nous le faisons. Je vais vous rappeler les fruits abondants et merveilleux de vos efforts au cours d‘un certain nombre d‘années. J‘hésite à citer des chiffres, mais ils représentent votre service et les grandes bénédictions du Seigneur.
Au cours des trente années écoulées depuis mon ordination à l‘apostolat, la population de l‘Eglise est passée de 1,8 million à 8 040 000 membres actuellement, soit une augmentation de 441 pour cent.
Le nombre des pieux est passé de 345 à 1817, soit une augmentation de 527 pour cent. Il est vrai que nous créons davantage de pieux, et des pieux plus petits dans le but d‘en améliorer l‘efficacité et la gestion. Cependant, au cours des années où beaucoup d‘entre nous ont servi, nous avons assisté à un miracle.
J‘ai vu, au cours de mon apostolat, le nombre des missionnaires à plein temps passer de 10 000 à 45 000, soit une augmentation de 425 pour cent, avec une progression comparable dans les missions, qui sont passées de 67 à 267, soit une croissance de 398 pour cent.
Ces statistiques ne sont pas particulièrement intéressantes sous forme de tableau, mais elles ont une énorme signification dans la vie de millions de fils et de filles de Dieu, notre Père éternel, qui vivent dans 135 pays et territoires du monde, dans lesquels l‘Eglise est établie.
Quand je pense à cela, j‘ai envie de me lever et de crier alléluia. J‘ai aussi, et cela convient mieux, envie de m‘agenouiller et de dire humblement merci à Dieu et à son Fils bien-aimé, notre Rédempteur, pour la croissance de cette œuvre, qui est la leur. Merci aussi à vous, mes frères et sœurs, jeunes et moins jeunes, qui avez été fidèles et diligents dans votre devoir et avez réalisé cela. Cela m‘a donné beaucoup de joie.
Depuis dix ans que je sers à la Présidence, j‘ai aussi eu beaucoup de chagrin. C‘est de ce sujet que je vais parler à présent. Depuis dix ans, maintenant, je fais partie de ceux qui doivent statuer sur la dignité des personnes qui demandent à revenir dans l‘Eglise après avoir été excommuniées. Dans chaque cas, il y a eu une grave infraction aux règles de conduite de l‘Eglise. Dans la plupart des cas, il y a eu adultère, commis le plus souvent par le mari. Une mesure disciplinaire a été prise contre eux. Les mois ont passé, et ils ont aspiré à retrouver ce qu‘ils possédaient autrefois. L‘esprit de repentir a touché leur cœur.
L‘un de ces hommes m‘a dit: «Je n‘ai jamais véritablement compris ni apprécié le don du Saint-Esprit avant qu‘il ne me soit retiré.»
En trois ou quatre occasions au cours des dix dernières années, je me suis adressé aux femmes de l‘Eglise. En réaction à ces discours, j‘ai reçu un grand nombre de lettres. J‘en ai conservé un certain nombre dans un dossier intitulé: «Femmes malheureuses».
Ces lettres proviennent de nombreuses régions, mais elles ont toutes le même ton. Je vais vous lire un extrait de l‘une d‘entre elles que j‘ai reçue la semaine dernière. L‘auteur m‘a autorisé à la lire. Je ne citerai pas de nom.
Elle écrit: «J‘ai rencontré mon mari quand il était en première année d‘université. Il venait d‘une famille très pratiquante, qui servait dans l‘Eglise depuis de nombreuses années. Il était enthousiaste à l‘idée de faire une mission. J‘avais le sentiment que l‘Evangile était pour lui comme pour moi ce qu‘il y avait de plus précieux dans la vie. Nous aimions tous les deux la musique et la nature, et l‘éducation était l‘une de nos grandes priorités. Nous nous sommes fréquentés quelques mois, nous n‘avons pas tardé à tomber amoureux, et nous nous sommes écrits pendant qu‘il faisait honorablement sa mission. Quand il est rentré, il a repris ses études et nous nous sommes mariés au temple de Salt Lake. Nous avons suivi les conseils des dirigeants de l‘Eglise et avons décidé d‘avoir des enfants. Je faisais des études universitaires grâce à une bourse obtenue pour mes bons résultats, mais je suis tombée malade en cours de grossesse et j‘ai arrêté d‘aller à l‘université pour consacrer mon temps et mon énergie à mon mari et à mon bébé.
«Au cours des dix-huit années suivantes, j‘ai soutenu mon mari pendant qu‘il terminait ses études, acquérait de l‘expérience professionnelle et se mettait à son compte. Nous avions tous les deux des postes de responsabilité dans l‘Eglise et dans la vie publique locale. Nous avons eu cinq beaux enfants. J‘ai enseigné l‘Evangile aux enfants. Je leur ai appris à travailler, à servir, à communiquer et à jouer du piano. Je faisais du pain, je faisais des conserves de pêches, de pommes et de tomates; je faisais des robes et des couvertures piquées; je faisais le ménage; je m‘occupais de mes fleurs et de mes légumes. J‘avais l‘impression que nous étions, à bien des égards, une famille idéale. Nos rapports étaient parfois harmonieux, parfois difficiles. Les choses n‘étaient jamais parfaites, parce que je ne suis pas une femme parfaite et qu‘il n‘est pas un hommes parfait, mais beaucoup de choses étaient bien. Je n‘attendais pas la perfection, mais je continuais de faire des efforts.
«Puis, un jour, tout s‘est écroulé. Il y a un an environ, il a décidé qu‘il ne m‘avait jamais aimée et que notre mariage était une erreur depuis le début. Il était convaincu qu‘il n‘avait rien à gagner dans notre mariage. Il a demandé le divorce et a quitté notre domicile. Je lui répétais sans cesse: ‹Attends! Non, arrête, ne fais pas cela. Pourquoi est-ce que tu pars? Qu‘est-ce qui ne va pas? Je t‘en prie, parle-moi. Pense à nos enfants. Et tous nos rêves? Souviens-toi de nos alliances. Non, non! Le divorce n‘est pas une solution.› Il refusait de m‘écouter. J‘ai bien cru mourir.
«A présent, je suis une mère seule. Quel énorme fardeau de chagrin, de douleur et de solitude derrière ces mots. Ils recouvrent un tel traumatisme et tant de colère éprouvés par mes fils adolescents. Ils recouvrent tant de larmes versées par mes petites filles. Ils recouvrent tant de nuits blanches, tant de demandes et tant de besoins de mes enfants. Pourquoi suis-je dans cette situation? Quels mauvais choix ai-je faits? Comment vais-je faire pour terminer mes études? Comment vais-je réussir à tenir jusqu‘à la fin de la semaine? Où est mon mari? Où est le père de mes enfants? Je fais maintenant partie des femmes fatiguées que leur mari quitte. Je n‘ai pas d‘argent, pas de travail. J‘ai des enfants à élever, des factures à payer et pas beaucoup d‘espoir.»
Je ne sais pas si son ex-mari nous écoute, quelque part. Si c‘est le cas, peut-être recevrai-je de lui une lettre justifiant ce qu‘il a fait. Je sais qu‘il y a deux versions à chaque histoire. Cependant, je n‘arrive pas à comprendre comment un homme qui détient la sainte prêtrise et qui a contracté des alliances sacrées et irrévocables devant le Seigneur pourrait justifier l‘abandon de celle qui a été sa femme pendant dix-huit ans et des cinq enfants qui sont en vie à cause de lui, qui sont de son sang et ont le même patrimoine que lui.
Ce problème n‘est pas nouveau. Je suppose qu‘il est aussi vieux que le genre humain. Il ne fait pas de doute qu‘il existait parmi les Néphites. Jacob, s‘adressant au peuple en qualité de prophète de Dieu, déclara: «Et moi, dit le Seigneur, j‘ai vu la douleur et entendu les lamentations des filles de mon peuple dans le pays de Jérusalem et dans tous les pays de mon peuple, à cause de la méchanceté et des abominations de leurs époux …
«Vous avez brisé le cœur de vos tendres épouses et perdu la confiance de vos enfants, à cause des mauvais exemples que vous leur montrez; et les sanglots de leur cœur montent à Dieu contre vous» (Jacob 2:31, 35).
Voici un extrait d‘une autre lettre. L‘auteur écrit: «Mon mari est bon. Il a beaucoup de qualités et de traits de personnalité remarquables, mais il a, sous-jacente, une forte tendance à l‘autoritarisme … Sa nature emportée s‘enflamme suffisamment souvent pour me rappeler toutes les vilaines choses dont il est capable.
«Frère Hinckley, … je vous en prie, rappelez aux frères que maltraiter les femmes physiquement et verbalement est une manière inexcusable, inacceptable et lâche de régler les différends, une manière d‘autant plus méprisable si celui qui l‘emploie est un détenteur de la prêtrise.»
Je précise que je pense que la plupart des mariages de l‘Eglise sont heureux, que maris et femmes s‘y sentent en sécurité, aimés, liés l‘un à l‘autre et ont le sentiment de partager les fardeaux. Je suis certain que les enfants de ces foyers, en tout cas de la majorité d‘entre eux, grandissent dans la paix et la sécurité, en sachant qu‘ils sont aimés par leur père et leur mère, dont ils ont le sentiment qu‘ils s‘aiment. Cependant, mes frères, je suis certain qu‘il y a suffisamment de cas contraires pour justifier ce que je dis.
Qui peut calculer les blessures infligées par les paroles dures et méchantes prononcées sous le coup de la colère, ainsi que leur profondeur et leur douleur? Quelle pitié de voir un homme, fort à bien des égards, perdre toute maîtrise de soi quand un petit rien, généralement sans conséquences importantes, vient troubler sa sérénité. Dans tous les mariages, il se produit, il est vrai, de temps à autre un différend. Mais je ne trouve pas de justification pour laisser éclater sa mauvaise humeur à la moindre occasion.
L‘auteur des proverbes a dit: «La fureur est cruelle et la colère impérieuse» (Proverbes 27:4).
L‘irascibilité est extrêmement destructrice. Le drame, c‘est qu‘elle ne mène à rien de bon; elle ne fait qu‘envenimer les choses par le ressentiment, la rébellion et la souffrance. A tous les hommes et à tous les garçons qui m‘entendent et qui ont des difficultés à contrôler leurs paroles, je conseille de prier le Seigneur de leur donner la force de surmonter leur faiblesse, de demander pardon à ceux qu‘ils ont offensés et de trouver en eux la force de maîtriser leur langue.
Vous, garçons qui êtes ici, apprenez à dominer vos nerfs, maintenant, pendant les années où votre personnalité se forme. Comme vous l‘a rappelé frère Haight, c‘est le moment d‘apprendre à vous maîtriser. Peut-être pensez-vous que cela fait viril de vous emporter, de jurer et de profaner le nom du Seigneur. Ce n‘est pas viril. C‘est un signe de faiblesse. La colère n‘est pas une expression de force. C‘est un signe d‘incapacité de maîtriser ses pensées, ses paroles et ses émotions. C‘est vrai, il est facile de s‘emporter. Quand la faiblesse de la colère prend le contrôle, la force de la raison disparaît. Cultivez la grande force de la maîtrise de soi.
Passons à présent à un autre élément destructeur qui afflige trop de mariages. Je trouve intéressant que deux des dix commandements en parlent: «Tu ne commettras pas d‘adultère» et «Tu ne convoiteras pas» (Exode 20:14, 17). On rapporte que Ted Koppel, présentateur de l‘émission «Nightline», sur la chaîne ABC, a dit la chose suivante à un groupe d‘étudiants de l‘université Duke, à propos de slogans qui ont été proposés pour réduire la toxicomanie et les transgressions sexuelles. «En fait, nous nous sommes convaincus que les slogans vont nous sauver … Il faut savoir dire Non! Non pas parce que ça ne fait pas classe, parce que ce n‘est pas malin ou parce que vous risquez de finir en prison ou dans un service pour malades du sida, mais parce que c‘est mal, parce que, en qualité de race d‘êtres humains rationnels, cela fait cinq mille ans que nous faisons des efforts pour nous sortir du limon originel en recherchant des absolus en matière de vérité et de morale. Dans sa forme la plus pure, la vérité n‘est pas une tape polie sur l‘épaule; c‘est un reproche tonitruant. Ce ne sont pas dix suggestions que Moïse a rapportées du haut du mont Sinaï.»
Réfléchissons quelques instants à cela. Ce que Moïse a rapporté, c‘était les dix commandements, écrits par le doigt de Jéhovah sur des tablettes de pierre pour le salut, la sécurité et le bonheur des enfants d‘Israël, et pour toutes les générations qui viendraient après eux.
Beaucoup trop d‘hommes, qui laissent leur femme à la maison le matin pour aller au travail, où ils rencontrent des jeunes femmes bien habillées et bien maquillées, se trouvent jeunes, beaux et irrésistibles. Ils se plaignent que leur femme n‘est plus aussi attirante que vingt ans plus tôt quand ils l‘ont épousée. Je leur réponds: «Qui le serait, après avoir vécu vingt ans avec vous?»
Le drame c‘est que certains hommes sont trompés par leur propre folie et leur propre faiblesse. Ils jettent aux orties les alliances les plus sacrées et les plus solennelles, contractées dans la maison du Seigneur et scellées sous l‘autorité de la sainte prêtrise. Ils délaissent leur femme qui a été fidèle, qui les a aimés et chéris, qui a lutté à leur côté dans la pauvreté, tout cela pour être rejetée dans les périodes de richesse. Ils laissent leurs enfants sans père. Par toutes sortes d‘artifices, ils s‘arrangent pour ne pas payer les pensions alimentaires fixées par le tribunal.
Est-ce que je vous parais trop dur et trop négatif? Oui, j‘ai envie de l‘être en étudiant cas après cas, comme je le fais depuis pas mal de temps. Paul a écrit: «Si quelqu‘un n‘a pas soin des siens, surtout de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu‘un infidèle» (1 Timothée 5:8). Dans la même épître, il dit à Timothée: «Garde-toi pur» (verset 22).
Je reconnais qu‘il peut y avoir de rares cas où la situation conjugale est totalement intolérable. Mais ils constituent une minorité. Et même dans ces cas, quand le mariage a été contracté et que des enfants sont nés, il y a responsabilité, irrévocable, à l‘égard de Dieu, de subvenir aux besoins de ceux que le père est responsable d‘avoir mis au monde.
Pour moi, dire, après dix-huit ans de mariage et cinq enfants, qu‘on n‘aime plus sa femme est une faible excuse pour la violation d‘alliances contractées devant Dieu et pour la fuite devant les responsabilités qui sont la force même de la société à laquelle nous appartenons. La critique et le divorce qui la suit sont généralement précédés d‘une longue période au cours de laquelle on reproche les petites erreurs avec dureté et colère, où l‘on transforme les petits différends en conflits gigantesques. Je suis certain que plus on traite méchamment une femme et moins attirante elle devient. Elle perd sa confiance en soi. Elle finit par penser qu‘elle ne vaut rien. Bien sûr, cela se voit.
Le mari qui domine sa femme, qui la rabaisse, l‘humilie et se montre trop exigeant à son égard non seulement offense son épouse mais s‘avilit lui-même. Dans de nombreux cas, ses fils, suivant son exemple, se comporteront de la même manière plus tard.
Mes frères, à qui la prêtrise de Dieu a été conférée, vous savez, comme moi, qu‘il n‘est pas de bonheur durable, qu‘il n‘est pas de paix stable dans le cœur, pas de tranquillité au foyer, sans la présence d‘une femme bonne. Notre femme ne nous est pas inférieure.
Certains hommes, incapables, c‘est évident, d‘obtenir le respect par leur droiture, utilisent pour justifier leurs actes la déclaration selon laquelle il fut dit à Eve qu‘Adam devait dominer sur elle. Combien de tristesse, combien de tragédies, combien de souffrances ont été causées au cours des siècles par des hommes faibles qui se sont servis de cela comme justification scripturaire à leurs atrocités! Ils ne reconnaissent pas que ce même passage indique qu‘Eve fut donnée comme aide à Adam. En fait, ils étaient côte à côte dans le jardin. Ils furent expulsés du jardin ensemble, et ils travaillèrent ensemble, côte à côte, gagnant leur pain à la sueur de leur visage.
Mes frères, je sais que j‘ai parlé d‘une minorité. Mais l‘ampleur de la tragédie qui frappe cette minorité, et en particulier les victimes de cette minorité, m‘a poussé à dire ce que j‘ai dit. Si vous êtes concernés, faites-en votre profit.
Je me suis adressé à vous avec le désir d‘aider et, parfois, dans l‘esprit d‘une réprimande suivie d‘un redoublement d‘amour à l‘égard de ceux pour qui mes propos auraient été une réprimande.
Quelle belle chose que le mariage d‘un jeune homme et d‘une jeune fille qui commencent leur vie commune en s‘agenouillant à l‘autel dans la maison du Seigneur, en se faisant la promesse de s‘aimer et d‘être loyaux l‘un à l‘autre pour le temps et toute l‘éternité. Quand des enfants naissent dans ce foyer, ils sont élevés et aimés et ont la bénédiction de savoir que leur père aime leur mère. Dans ce cadre, ils trouvent paix, force et sécurité. En observant leur père, ils apprennent à respecter les femmes. Ils apprennent la maîtrise de soi, qui leur donnera la force d‘éviter des tragédies.
Les années passent. Un jour, les enfants quittent le foyer, un par un. Le père et la mère se retrouvent seuls. Ils sont encore ensemble pour parler, prendre soin l‘un de l‘autre, s‘encourager et se bénir. Puis vient l‘automne de la vie, où ils pensent au passé avec satisfaction et joie. Toutes ces années ont été des années de loyauté mutuelle, de respect et de courtoisie. A présent, il y a une certaine maturité, un attendrissement qui sont l‘apanage d‘une relation sanctifiée. Ils se rendent compte que la mort peut survenir à tout moment, généralement pour l‘un d‘abord, avec une séparation plus ou moins longue. Mais ils savent aussi que, parce que leur union a été scellée par l‘autorité de la prêtrise éternelle et qu‘ils sont restés dignes des bénédictions, il y aura une réunion douce et certaine.
Mes frères, c‘est ainsi que notre Père céleste veut qu‘il en soit. C‘est la manière du Seigneur. Il l‘a fait savoir. Ses prophètes l‘ont dit.
Cela demande des efforts. Cela demande de la maîtrise de soi. Cela demande de l‘abnégation. Cela exige la véritable essence de l‘amour, qui est le souci sincère du bien-être et du bonheur de son conjoint. Je ne pourrais rien souhaiter de mieux pour chacun d‘entre vous. Je prie pour que chacun de vous connaisse cette bénédiction. Au nom de Jésus-Christ. Amen.