Aimer et apprendre
Nous croyons que nos actes de gentillesse ont un sens dans la mesure où ils nous apportent le Saint-Esprit.
Les femmes de notre Eglise se sont souvent mobilisées avec charité pour se servir les unes les autres, ainsi que leur famille et leurs voisins. Les tâches dont nous nous chargeons peuvent varier considérablement, mais nous croyons que la manière dont nous les accomplissons nous distingue du reste du monde du fait de notre désir d’être guidées spirituellement et d’agir avec charité. Nos Ecritures nous indiquent que la charité, qui est le terme que nous utilisons pour la forme la plus élevée d’amour, qui est «l’amour pur du Christ» (Moroni 7:47), s’apprend. Tandis que nous apprenons, nous pouvons être pleines de bonté, dénuées envie, lentes à nous irriter, nous réjouissant de la vérité, supportant, croyant, espérant et endurant toutes choses (voir 1 Corinthiens 13:4-7). Nous atteignons la charité de grâce en grâce en édifiant précepte sur précepte.
«Car voici, ainsi dit le Seigneur Dieu: Je donnerai aux enfants des hommes ligne par ligne, précepte par précepte, un peu ici et un peu là; et bénis sont ceux qui écoutent mes préceptes et qui prêtent l’oreille à mes conseils, car ils apprendront la sagesse … « (2 Néphi 28:30). Les femmes de la Société de Secours cherchent réellement à apprendre la sagesse, mais nous plaçons la charité en premier.
La charité se développe en nous quand nous passons d’un amour égocentrique à un amour pour la famille et les amis et sommes bénis au-delà par la conscience de l’amour inconditionnel de notre Seigneur pour nous qui nous montre que nous avons la même origine divine que nos semblables et que lui. Un tel amour ou une telle charité, n’est pas présent au départ chez toutes, mais il peut venir à mesure que nous apprenons, que nous croissons et que nous atteignons des niveaux où nous pouvons connaître l’amour de Dieu. Les Ecritures sont un bon moyen de nous aider à comprendre cela. Nous y apprenons que l’amour de Dieu vient avant la connaissance de Dieu. Dans 1 Jean 4:8-11, il est dit:
«Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
«L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
«Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
«Bien-aimé[e]s, si Dieu nous a ainsi aimé[e]s, nous devons aussi nous aimer les un[e]s les autres.»
Ce que nous devons faire en charité pour nous-mêmes et pour les autres vient parfois avec une grande facilité, mais plus souvent par des efforts courageux et généreux. L’organisation de la Société de Secours donne aux femmes des occasions qui peuvent optimiser leurs efforts pour développer et pour exercer la charité. Par nos efforts combinés, les sœurs de la Société de Secours peuvent s’aider les unes les autres à se sentir soutenues et aimées, tout particulièrement pendant les périodes de besoin et de crise. Nous évaluons nos efforts en suivant l’exemple d’amour inconditionnel et de compréhension du Christ. Nous croyons que nos actes de gentillesse et la démonstration de notre amour ont un sens dans la mesure où ils nous apportent le Saint-Esprit.
Tout aussi important, la Société de Secours nous donne l’occasion de nous enseigner les unes aux autres les principes et les ordonnances de salut qui nous parviennent par l’autorité de la prêtrise et sont enregistrés dans les Ecritures. Nous pouvons alors devenir des instruments pour sauver des âmes, comme Joseph Smith en a eu la vision en 1842. Aujourd’hui comme au temps de la fondation de la Société de Secours, les femmes de l’Eglise considèrent la charité comme le meilleur moyen de développer ses capacités de connaître Dieu, et non pas simplement de savoir quelque chose à son sujet.
Dans la belle prière de médiation de notre Sauveur qui se trouve dans le dix-septième chapitre de Jean, il a prié pour nous, disant: «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ»(v. 3). Puis il parla aux apôtres et aux fidèles de l’époque: «Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données … » (v.8). Le genre de connaissance qui a été donnée aux apôtres du Christ et aux autres croyants de l’époque était un don de l’Esprit, mais remarquez l’importance des paroles que le Christ leur adresse, qui étaient rapportées par eux à tous ceux qui voudraient bien écouter leur témoignage, paroles qui plus tard nous sont parvenues sous forme de témoignages écrits. La conviction de la réalité de Dieu et du Christ et de nos relations avec eux nous parvient par une suite de connaissances exprimées par des mots, de saints mots, et par le Saint-Esprit.
Parce que nous avons conscience de l’importance des mots quand nous nous transmettons mutuellement des vérités rédemptrices, la Société de Secours s’est efforcée d’encourager l’étude en proposant à celles qui en ont besoin d’apprendre à lire couramment et en motivant celles d’entre nous qui savent lire à mieux comprendre ce qu’elles lisent.
Savoir bien lire et comprendre ce qu’on lit n’est pas le seul moyen de connaître Dieu, mais c’est un moyen sûr et universel. Universel parce qu’en tant qu’être humain, nous sommes toutes nées avec un patrimoine génétique qui nous permet de reconnaître et de formuler un message. Ce n’est que l’une de nos merveilleuses caractéristiques! Notre Créateur nous a faites pour valoriser et développer notre capacité de communiquer avec lui et entre nous. Il attend de nous que nous utilisions ces capacités pour apprendre la justice, pour nous édifier les unes les autres et pour développer notre nature divine.
C’est peut-être ce qui nous a motivées à nous rassembler ce soir. Nous avons déjà eu l’occasion d’être réunies en grandes assemblées. Cela pose quelques problèmes d’être rassemblées, en grand nombre, pour écouter des discours, la tête inclinée. Certaines reçoivent les instructions. Certaines réfléchissent à ce qui a été proposé. Certaines évaluent ce qui est dit, ne sachant pas vraiment comment l’appliquer à elles-mêmes. Nous avons été créées pour l’utiliser.
Chacune d’entre nous a eu l’expérience d’associer grâce aux paroles ou à la musique inspirées de quelqu’un d’autre une vérité ou une idée à quelque chose au plus profond de son âme. Dans ce cas, nous ressentons comme une petite explosion de connaissance. Nous sommes édifiées et réchauffées; notre esprit et notre cœur y participent. Ces expériences, tout du moins momentanément, confirment notre parenté les unes avec les autres et avec Dieu. Elles nous aident à savoir à nouveau qui nous sommes et qui nous pouvons devenir. En comprenant cette communication, nous pouvons mieux voir les occasions d’apprendre que nous n’avons pas saisies et qui se trouvent à notre portée. Il devient plus facile de reconnaître comment nous nous sommes habituées à suivre la routine, en laissant des habitudes confortables nous isoler et nous empêcher d’utiliser notre esprit avec le pouvoir spirituel de voir ⌦la voie par excellence (voir ⌦1 Corinthiens 12:31).
Je serais négligente de ne pas reconnaître à quel point les moyens de communication de notre esprit sont aujourd’hui plus complexes et diversifiés. La télévision, la radio, le magnétoscope, les transmissions par satellites, autant que les journaux et les magazines, ont grandement élargi l’assistance à la réunion de Société de Secours de ce soir. C’est une bénédiction pour nous. Mais d’autres, dans d’autres buts, utiliseront les mêmes technologies pour nous séduire. Cela demande du discernement de choisir entre ce qui peut concentrer l’esprit sur l’excellence et ce qui peut distraire, créer la confusion et nous tromper.
«C’est pourquoi prenez garde qu’on ne vous séduise; et afin de n’être point séduits, cherchez ardemment les meilleurs dons, vous souvenant toujours du but dans lequel ils sont donnés;
«Car en vérité, je vous le dis, ils sont donnés pour le bénéfice de ceux qui m’aiment et qui gardent tous mes commandements, et de celui qui s’efforce de faire ainsi» (D&A 46:8-9)
En tant qu’officier de la Société de Secours, j’ai eu le grand honneur de rencontrer de nombreuses filles de Dieu qui ont pris l’engagement de garder ses commandements, qui ont contracté et gardé des alliances sacrées et qui font des efforts sincères pour connaître sa parole. Toutes ces femmes sont différentes parce que chacune a des caractéristiques particulières dépendant de situations très variables. Elles se distinguent du monde en cherchant à vérifier la réalité des dons spirituels et de l’amour de Dieu.
A la fin du printemps passé, j’ai rencontré une femme de ce genre. C’était en Californie. Sa foi et son témoignage ont touché mon âme. Elle était frêle et parlait d’une petite voix, se décrivant elle-même comme une «boat-people». Elle avait appris l’anglais et avait obtenu une bourse pour suivre des cours après son arrivée aux Etats-Unis. Pendant ses études d’ingénieur chimiste, elle s’est mariée, s’est jointe à l’Eglise et a eu quatre enfants. Sa faculté de lire était un outil efficace pour faire face à ses nombreuses épreuves. Elle a décrit son grand effort pour déchiffrer ses textes universitaires écrits dans une autre langue que la sienne. Elle raconte comment la lecture du Livre de Mormon lui a permis de mieux comprendre non seulement les vérités scripturaires, mais aussi les mathématiques et la chimie qu’elle étudiait péniblement.
Peu après qu’elle eut reçu son diplôme, son mari la quitta, la laissant sans ressources avec ses enfants. Elle se trouva dans la nécessité de chercher du travail. Elle fut embauchée par un laboratoire, parce que, pense-t-elle, elle appartient à un groupe ethnique minoritaire. Elle n’avait aucune expérience et ne connaissait pas les méthodes qui étaient de la routine pour les autres. N’ayant que Dieu à qui se confier, elle s’isola au travail pour puiser de l’aide dans la prière. Elle découvrit qu’en lisant le Livre de Mormon son esprit s’éclairait et qu’elle trouvait des idées efficaces pour accomplir son travail. Elle a fait de tels progrès qu’aujourd’hui, quand des collègues du laboratoire ont une difficulté, ils viennent la voir pour être éclairés et recevoir des conseils!
Elle a témoigné de sa connaissance certaine de la réalité de Dieu et plus particulièrement de son amour. Ses épreuves familiales requièrent toute sa force physique et son énergie spirituelle. Aujourd’hui, le samedi, elle emmène souvent ses enfants au marché pour acheter de la nourriture qu’ils préparent ensemble et portent à un foyer pour sans-abri. Elle a le désir que ses enfants arrivent à comprendre ce qu’était sa vie quand elle n’avait rien. Elle leur enseigne à comprendre l’amour de Dieu en les aidant à exercer la charité. En essayant de comprendre pleinement le sens de son témoignage, je me suis aidée d’Alma 32:23:
«Et maintenant, il envoie sa parole aux hommes par des anges, non pas seulement aux hommes, mais à des femmes aussi; et ce n’est pas là tout, de petits enfants reçoivent souvent des paroles qui confondent les sages et les savants.»
Je vous rends témoignage que Dieu vit et qu’il est bon et que ses dons spirituels sont à notre disposition à tous. Puissions-nous le connaître ainsi que le Christ notre Sauveur, de façon à être qualifiés pour nous donner un amour pur les unes aux autres par le Saint-Esprit. Je prie pour cela, au nom de Jésus-Christ, amen.9