De profondes racines
En tant que peuple, nous devons vivre conformément à notre religion et à ses principes et suivre la direction de notre prophète, voyant et révélateur, quoi que le monde fasse.
Mes chers frères et sœurs, je suis reconnaissant de l’occasion qui m’est donnée de me joindre à vous au cours de cette conférence générale pour soutenir Howard W. Hunter comme quatorzième président de l’Eglise dans notre dispensation. C’est un homme en qui il n’y a pas de fraude. Je le soutiens de tout mon cœur et prie de pouvoir œuvrer fidèlement sous sa direction inspirée et celle de ses excellents conseillers.
Récemment, dans l’île de Molokai, dans les îles Hawaï, sœur Wirthlin et moi, nous sommes passés à côté de deux très gros arbres que le vent avait renversés et déracinés. Ces grands arbres avaient des racines extrêmement peu profondes. Je me suis demandé s’ils auraient survécu aux vents et aux tempêtes si elles avaient été plus enfoncées. Il suffit d’un coup de vent relativement léger pour renverser certains arbres. Les palmiers, par exemple, ces arbres si gracieux, sont beaux à regarder mais ne résistent pas quand le vent est fort, parce qu’ils ne sont pas bien ancrés. Voyez par contraste les chênes géants, qui ont un système de racines profond qui peut être deux fois et demi plus grand que leur hauteur. Ces arbres sont rarement renversés quelle que soit la violence des tempêtes.
Les membres fidèles de l’Eglise doivent être comme des chênes et enfoncer leurs racines loin dans la terre fertile des principes fondamentaux de l’Evangile. Nous devons comprendre les vérités simples et fondamentales, les appliquer et ne pas les compliquer. Nos fondations doivent être solides et profondément enracinées pour nous permettre de résister aux vents des tentations, de la fausse doctrine, de l’adversité et aux assauts de l’Adversaire sans être ébranlés ni déracinés. Les membres dont les racines ne vont pas plus loin que la surface de l’Evangile ont besoin de les enfoncer plus profondément jusqu’à atteindre le socle solide sous la terre meuble de surface.
La nourriture spirituelle est aussi importante qu’un régime équilibré pour rester fort et en bonne santé. Nous nous nourrissons spirituellement en prenant chaque semaine la Sainte-Cène, en lisant quotidiennement les Ecritures, en priant chaque jour en privé et en famille et en faisant régulièrement l’œuvre du temple. Notre force spirituelle est comme une pile; il faut la charger et la recharger souvent.
Je voudrais passer en revue avec vous quelques principes essentiels de l’Evangile dans lesquels nos racines spirituelles doivent s’enfoncer profondément. Le plus important est la réalité de l’existence de notre Père céleste, de son Fils, Jésus-Christ, et du Saint-Esprit.
Notre Père céleste est le Père de notre esprit et de tout le genre humain; nous sommes sa postérité, ses fils et ses filles. Nous avons hérité de lui des caractéristiques divines. A cause de l’amour qu’il a pour ses enfants, il a créé un plan pour nous permettre de progresser, d’atteindre notre potentiel le plus élevé et de retourner en sa présence. Joseph Smith a enseigné: «Dieu lui-même, se trouvant au milieu des esprits et de la gloire, vit, parce qu’il était plus intelligent, qu’il était utile d’instituer des lois grâce auxquelles le reste aurait la possibilité d’avancer comme lui».1
Jésus-Christ est infiniment plus qu’un grand maître et philosophe. Il est le Premier-né de Dieu, le Fils unique dans la chair, le Sauveur et le Rédempteur de toute l’humanité. Il a accepté le grand plan de bonheur du Père, en disant: «Père, que ta volonté soit faite, et que la gloire t’appartienne à jamais2». Le plan du Père nous a donné notre liberté de choisir le bien ou le mal, de manière que nous puissions apprendre, nous développer et progresser. Dans le cadre du plan, Jésus s’est proposé pour expier les péchés de toute l’humanité et porter la souffrance de ses péchés, satisfaisant à la loi de la justice, si les pécheurs se repentent. Autrement, c’est eux qui doivent souffrir et payer le châtiment de leurs transgressions.
Il nous a aussi offert sa vie mortelle, a été crucifié, est devenu le premier à ressusciter, permettant la résurrection littérale de tous les enfants de notre Père. Il a créé notre terre sous la direction de son Père pour en faire l’endroit où nous pouvons vivre dans la condition mortelle et prouver si nous serons obéissants et ferons «tout ce que le Seigneur, [notre] Dieu, leur commandera»3. Il a aussi créé d’autres mondes innombrables. Il est notre médiateur auprès du Père et notre modèle en tout. Sa bonté aimante à notre égard dépasse notre compréhension. Il est à la tête de son Eglise, qui porte son nom, et la dirige par l’intermédiaire de ses prophètes.
Le Seigneur Jésus-Christ est le Rocher de notre salut. Il a dit dans le sermon sur la montagne:
«Quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc.
«La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc.
«Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
«La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande4.»
Il a dit aux saints de notre dispensation: «Faites le bien, laissez la terre et l’enfer s’unir contre vous, car si vous êtes édifiés sur mon roc, ils ne peuvent vaincre5».
Le Saint-Esprit est le troisième membre de la Divinité. Comme l’a enseigné Joseph Smith: «Le Père a un corps de chair et d’os aussi tangible que celui de l’homme, le Fils aussi; mais le Saint-Esprit n’a pas de corps de chair et d’os, c’est un personnage d’Esprit6.» Il est témoin de la véracité de l’Evangile. C’est un révélateur et un instructeur qui transmet des informations à notre esprit d’une manière bien plus certaine que ne le peuvent nos sens naturels. Il peut nous guider dans tous les choix et toutes les décisions et ne nous trompe ni ne nous égare jamais. C’est un consolateur qui apporte la paix à notre âme en temps de besoin.
Celui qui veut nous empêcher de nous enraciner en Dieu et dans ses vérités est tout aussi réel. Deux de ses noms sont Lucifer et Satan. Il est l’adversaire de notre Père céleste et de Jésus-Christ et de tout ce qui est bien. Il a rejeté le plan du Père dans la vie prémortelle, disant: «Envoie-moi, je serai ton fils et je rachèterai toute l’humanité, de sorte que pas une âme ne sera perdue, et je le ferai certainement; c’est pourquoi donne-moi ton honneur7.» Le Père dit alors:
«Parce que Satan s’était révolté contre moi, qu’il avait cherché à détruire le libre arbitre de l’homme, que moi, le Seigneur Dieu, je lui avais donné, et aussi parce qu’il voulait que je lui donne mon pouvoir, par le pouvoir de mon Fils unique, je le fis précipiter du ciel;
«Et il devint Satan, oui, à savoir le diable, le père de tous les mensonges, pour tromper et aveugler les hommes, et mener captifs à sa volonté tous ceux qui ne voudraient pas écouter ma voix8.»
Depuis ce moment-là, Satan est à la tête des forces du mal dans le combat pour l’âme des hommes, dans ses efforts pour contrarier le plan de salut. Moroni, le prophète du Livre de Mormon, nous apprend: «Tout ce qui est bon vient de Dieu; et ce qui est mauvais vient du diable; car le diable est l’ennemi de Dieu, et lutte continuellement contre lui, et invite à pécher et à faire continuellement ce qui est mal.
«Mais voici, ce qui est de Dieu invite et incite à faire continuellement le bien; c’est pourquoi tout ce qui invite et incite à faire le bien, à aimer Dieu et à le servir, est inspiré de Dieu …
«L’Esprit du Christ est donné à tout homme, afin qu’il puisse reconnaître le bien du mal … Tout ce qui invite à faire le bien et à persuader de croire au Christ est envoyé par le pouvoir et le don du Christ …
«Mais tout ce qui persuade les hommes de faire le mal, de ne pas croire au Christ, de le nier, de ne point servir Dieu … est du diable; car c’est de cette manière que le diable travaille, car il ne persuade aucun homme de faire le bien, non pas un seul; ni ses anges non plus; ni ceux qui se soumettent à lui9.»
La corruption, la malhonnêté, les querelles, les conflits et les autres maux de ce monde ne sont pas là par hasard. Ils sont la manifestation de la campagne impitoyable de Satan et de ceux qui le suivent. Il utilise tous les instruments et tous les moyens dont il dispose pour tromper, jeter dans la confusion et égarer. Il a beaucoup de partisans qui font n’importe quoi pour de l’argent sans se préoccuper des conséquences de leurs méfaits.
Un autre principe fondamental est la pureté morale. L’une des tromperies les plus largement répandues ces dernières années est l’idée que l’immoralité est normale et acceptable et n’a pas de conséquences négatives. En vérité, l’immoralité est la cause sous-jacente de beaucoup de souffrances et de beaucoup d’autres problèmes qui sont répandus de nos jours, notamment la présence constante de la maladie, de l’avortement, des foyers brisés, des familles sans père, des mères qui sont elles-mêmes des enfants. Ezra Taft Benson a dit: «Le péché qui afflige notre génération est l’immoralité sexuelle10.» Le Seigneur a dit: «Tu ne commettras point d’adultère … ni ne feras rien de semblable11.» Cela veut dire que nous devons éviter les comportements sexuels anormaux, notamment la fornication, l’homosexualité, la pédophilie et toute autre perversion du plan de bonheur de Dieu.
L’un des principes évangéliques qui apportent de la force spirituelle et physique est la parole de sagesse. Pendant bien des années après que Joseph Smith eut reçu cette révélation (1833), les gens se laissèrent entraîner à croire qu’ils pouvaient ignorer ou enfreindre cette loi de santé impunément. Je crois que le Seigneur a inspiré Heber J. Grant à mettre fréquemment et avec force l’accent sur ce principe pour contrecarrer les médias qui devenaient de plus en plus habiles et persuasifs de son vivant. Aujourd’hui, la médecine a prouvé que le tabac et les autres substances intoxicantes de ce genre sont des poisons qui font du tort au corps.
Nous pouvons aller vers les autres par le service missionnaire en réponse au commandement du Sauveur: «Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création12.» Le Seigneur utilisa une analogie avec la moisson lorsqu’il dit aux premiers saints de proclamer l’Evangile: «Voici, le champ est déjà mûr pour la moisson; c’est pourquoi quiconque désire moissonner, qu’il lance sa faucille de toutes ses forces et moissonne tant que dure le jour afin d’amasser pour son âme le salut éternel dans le royaume de Dieu13.» Telles sont notre mission et notre obligation sacrées.
Le champ est toujours mûr et tout prêt pour la moisson. Les membres de l’Eglise restent un petit pourcentage de la population du monde. «Car il y en a encore beaucoup sur la terre, parmi toutes les sectes, tous les partis et toutes les confessions … qui ne sont séparés de la vérité que parce qu’ils ne savent pas où la trouver14.» Lorsque nous proclamons l’Evangile, nous devons être sensibles aux sentiments des autres, nous souvenant que «nous réclamons le droit sacré d’adorer le Dieu tout-puissant selon les inspirations de notre conscience, et nous concédons à tous les hommes ce même droit d’adorer comme ils veulent, où ils veulent, ou ce qu’ils veulent»15.
Les missionnaires travaillent diligemment pour instruire et baptiser ceux qui acceptent l’Evangile. Ce faisant, leur propre témoignage s’enracine profondément. Le service missionnaire apporte aux jeunes gens le meilleur ancrage que l’on puisse imaginer, au moment où ils entrent dans l’âge adulte. Les racines profondes qu’ils enfoncent dans l’Evangile les soutiendront toute leur vie et pendant toute l’éternité. L’Eglise a besoin de plus de missionnaires, beaucoup plus, y compris de couples, pour s’acquitter de sa tâche de proclamer l’Evangile «à toutes nations, familles, langues et peuples»16.
Dieu a révélé tout ce qui est nécessaire pour notre salut. Nous devons enseigner les choses qui ont été révélées et nous étendre sur elles, et éviter de nous plonger dans les prétendus mystères. Ma recommandation à ceux qui nous instruisent dans les paroisses et les pieux, les établissements d’enseignement supérieur de l’Eglise, les instituts de religion, les séminaires ou même aux parents chez eux, est de baser leur enseignement sur les Ecritures et les paroles des prophètes modernes.
Nous devons suivre la recommandation de Paul aux Ephésiens: «Ne [soyez] plus … flottants et emportés à tout vent de doctrine»17. Les vents de fausse doctrine qui soufflent aujourd’hui tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’Eglise (dans un petit nombre de cas) sont beaucoup plus dangereux pour le salut final de l’humanité que les tremblements de terre, les ouragans, les irruptions volcaniques et les autres désastres naturels. Ces vents peuvent déraciner les gens si leurs racines ne sont pas fermement ancrées sur le roc de leur salut, les enseignements et l’Evangile de Jésus-Christ.
En tant que peuple, nous devons vivre conformément à notre religion et à ses principes et suivre la direction de notre prophète, voyant et révélateur, quoi que le monde fasse. Nous devons toujours nous efforcer d’obéir à notre Père céleste et à Jésus-Christ et devons garder à l’esprit les paroles du Sauveur: «Moi, le Seigneur, je suis lié quand vous faites ce que je dis; mais quand vous ne faites pas ce que je dis, vous n’avez pas de promesse18.»
Le Seigneur a réservé l’Amérique comme lieu du rétablissement de son Eglise. Pour que ce pays parvienne à son potentiel complet, ses citoyens doivent rester fermement enracinés dans les principes qui ont fait sa grandeur. Les ennemis de Dieu s’attaquent aux bases mêmes de ce pays. La loi du Seigneur pour ce pays est proclamée dans le Livre de Mormon, où nous lisons que ce pays est «une terre de promission» que «le Seigneur Dieu avait réservée pour un peuple juste … et … toute nation qui la possédera servira Dieu; sinon, elle sera balayée»19. Le seul pouvoir qui soit suffisamment fort pour résister à la plénitude de l’iniquité est la plénitude de l’Evangile de Jésus-Christ.
Une fois que nous comprenons les principes fondamentaux et que nous nous y conformons, nous acquérons le témoignage et la conviction inébranlables de leur véracité, ce qui nous évitera de jamais être ébranlés ou déracinés.
Notre Père céleste nous a dotés d’un cœur plein de courage et de foi, d’une volonté forte et de la capacité de comprendre et de voir clairement la différence entre le bien et le mal. Il a eu la miséricorde de doter chaque membre du don du Saint-Esprit, qui nous apporte de la perception et de la puissance personnelle.
Même si les tâches de la vie deviennent lourdes et si le chagrin fait peser un lourd fardeau sur nous, la lumière qui émane de notre Sauveur nous fait signe d’avancer sans désemparer. La maîtrise de nous-mêmes, dans la justice, peut gouverner et gouvernera notre vie.
J’aimerais dire ceci pour terminer: Notre Eglise ne transige et ne transigera jamais aucunement avec ses principes; jamais, à aucun moment, en aucun lieu, elle ne chancelle, n’hésite ou ne montre la moindre réticence à rendre un témoignage inébranlable de la divinité de Jésus-Christ. N’oublions pas les deux arbres géants que nous avons observés à Molokai, dont les racines n’étaient pas assez fortes ni suffisamment profondes pour leur permettre de résister aux vents violents qui les ont détruits.
Je témoigne que nous pouvons trouver la paix, la sécurité, la joie et le bonheur dans les principes de l’Evangile. Je sais que notre Père céleste vit et que son Fils, Jésus-Christ, est notre Sauveur et Rédempteur. Ils connaissent et aiment chacun de nous. L’Evangile de Jésus-Christ a été rétabli par l’intermédiaire de Joseph Smith. Nous sommes dirigés aujourd’hui par un prophète, Howard W. Hunter. Je rends humblement ce témoignage au nom de Jésus-Christ, amen.