Que ton assurance grandisse
Chaque choix avisé, chaque exercice responsable de la prêtrise, et chaque acte de service accroît notre assurance dans le Seigneur.
Comme beaucoup d’entre vous, j’aime beaucoup regarder les performances extraordinaires des grands athlètes. C’est toujours une grande joie de voir la consécration de milliers d’heures d’entraînement et de sacrifice à l’occasion d’une phase de jeu extraordinaire, d’un essai marqué à la dernière seconde, d’un but qui assure la victoire, ou de lancers francs effectués sous une grande pression. Cela me stupéfait toujours de voir un basketteur prendre sa place à la ligne de réparation et, constamment, à tous les coups, malgré la pression montante, envoyer calmement le ballon à travers l’anneau. L’année dernière, Jeff Hornacek, après avoir signé avec les Utah Jazz à la mi-saison, a marqué trente-trois lancers francs de suite, le record de la saison pour son équipe. Il tirait avec une grande assurance.
Je m’intéresse aux records de lancers francs parce que je pense en avoir établi un au lycée, record qui n’a pas été enregistré, mais qui, à mon avis, ne doit pas encore être battu. C’était au cours d’un match entre mon lycée, Preston High, et Malad High, en Idaho. Le match a eu lieu en 1954, au vieux gymnase du lycée de Malad.
Au début du match, j’ai été victime d’une faute alors que j’étais en train de tirer, et l’arbitre m’a accordé deux lancers francs. J’ai avancé calmement jusqu’à la ligne de réparation, ai posé le pied à cinq millimètres de la ligne, et j’ai effectué ma meilleure imitation de Bob Cousy, le champion qui était alors mon idole, en faisant rebondir deux fois le ballon, en le faisant tournoyer dans mes mains, en respirant profondément, et en tirant. L’imitation était assez réussie jusqu’à ce que je lance le ballon. J’ai râté les deux tirs.
Quelques instants plus tard, je me suis retrouvé de nouveau à la ligne de réparation, refaisant les mêmes gestes rituels. A mon désespoir, j’ai râté encore deux fois. Le sort a voulu qu’au bout de seulement six ou sept minutes, je me retrouve à la ligne et que je manque mon sixième et mon septième lancers francs. Tandis que je me préparais à effectuer mes neuvième et dixème lancers, j’ai remarqué que le panier, qui était de taille réglementaire au début de la partie, commençait à rétrécir, comme par magie. Chaque fois que j’allais à la ligne de réparation, il diminuait.
Ma confiance n’était pas tellement fortifiée par la détresse que je lisais sur le visage de mes coéquipiers et les expressions de calme jubilation et la lueur dans le regard de mes adversaires chaque fois que je m’avançais jusqu’à la ligne. A mon quinzième échec, j’avais les bras raides, et le panier était maintenant si petit que même une balle de base-ball n’aurait pas pu passer à travers. Quand je me suis approché de la ligne pour rater mon dix-huitième lancer franc consécutif, la panier m’a paru avoir la taille d’un trou de golf, et j’ai eu la certitude que même Bob Cousy n’aurait aucune chance. Je ne tirais pas avec une grande assurance.
Heureusement, la sonnerie finale a retenti et mon record s’est arrêté à dix-huit échecs consécutifs, record difficile à établir et dont, à mon avis, vous avez rarement été témoins, vous qui suivez de près le sport. Quand j’ai quitté le terrain, ma confiance était mise à mal, et je devais m’attaquer à la tâche effrayante de me préparer à affronter de nouveau la ligne de réparation au cours des matchs à venir. La difficulté n’était pas tant liée au lancer franc qu’à mon manque d’assurance.
Je suis bien conscient que quand Jeff Hornacek a établi son record, chaque fois qu’il approchait de la ligne, il était plein d’assurance et que le panier, comme par magie, devenait de plus en plus grand. C’est l’assurance qui fait toute la différence.
Comme il est écrit à la 121e section de Doctrine et Alliances, au verset 45, le Seigneur dit à Joseph Smith dans les moments de profond désespoir qu’il connut à la prison de Liberty: «Que la vertu orne incessamment tes pensées; alors ton assurance deviendra grande en la présence de Dieu; et la doctrine de la prêtrise se distillera sur ton âme comme la rosée des cieux.» Quelle promesse merveilleuse pour nous, détenteurs de la prêtrise, l’assurance en la présence de Dieu!
Chacun d’entre nous qui sommes assemblés avec ce grand groupe de détenteurs de la prêtrise, a été appelé et ordonné par Dieu. Nous sommes ses émissaires et nous avons contracté une sainte alliance avec lui, alliance d’honorer et de glorifier la prêtrise, et cela devient notre tâche la plus importante et la plus sacrée sur la terre. Je répète: Notre tâche la plus importante et la plus sacrée sur la terre est d’honorer et de glorifier la prêtrise. C’est plus important que de marquer des lancers francs décisifs. C’est plus important que de rattraper une passe menant à un essai ou de marquer un but. C’est plus important que d’être accepté par vos camarades. C’est plus important que de conclure un marché vital.
Chaque fois que nous nous servons de la prêtrise, qu’on nous en ait confié la tâche ou que nous le fassions spontanément, c’est comme si nous nous avancions jusqu’à la ligne de réparation. Chaque fois que la prêtrise est soumise à la tentation ou à l’épreuve, c’est comme si nous nous avancions jusqu’à la ligne de réparation. Les succès et les échecs qui ont précédé le moment de mise à l’épreuve ont une grande incidence sur la façon dont nous effectuons le tir suivant. Notre assurance spirituelle est grandement affectée par nos succès spirituels précédents et, malheureusement, par nos échecs spirituels précédents. Nos choix précédents influeront beaucoup sur la façon dont le panier spirituel nous apparaîtra, grand ou petit, la prochaine fois que nous serons à la ligne.
Nous ne pouvons pas dire que nous allons faire quelques fredaines pendant notre jeunesse ou que nous allons flirter un peu avec ce qui est en marge du péché. On ne peut pas flirter impunément avec le péché. Tout acte, bon ou mauvais, a une conséquence. Toute bonne action accroît notre faculté de faire le bien et d’être plus fermes contre le péché ou l’échec. Chaque transgression, même la plus infime, nous rend plus vulnérables à l’influence de Satan la prochaine fois qu’il nous tente. Satan s’empare de nous centimètre par centimètre, en nous trompant sur les conséquences des péchés prétendus infimes, jusqu’à ce qu’il nous prenne dans des transgressions majeures. Néphi a décrit cette technique disant qu’elle consiste à nous pacifier, à nous endormir et à nous flatter jusqu’à ce que Satan nous «saisisse de ses chaînes terribles d’où il n’y a point de délivrance» (2 Néphi 28:22; voir aussi verset 21). On ne peut pas flirter impunément avec le péché. Nous sommes constamment en train de tirer nos lancers francs, et le panier s’agrandit ou, comme le voudrait Satan, rapetisse. Notre assurance devient plus grande dans le Seigneur ou devient grande en Satan.
Quand il a été demandé à Néphi et à ses frères de retourner chercher les plaques d’airain à Jérusalem, Néphi, du fait de ses expériences et de sa préparation précédentes, a vu un très grand panier. Il a su qu’il pouvait réussir. Il a dit: «J’irai et je ferai ce que le Seigneur a commandé, car je sais que le Seigneur ne donne aucun commandement aux enfants des hommes, sans leur préparer la voie, pour qu’ils puissent accomplir ce qu’il leur commande» (1 Néphi 3:7). Par contre, Laman et Lémuel, qui, dans le passé, avaient déjà murmuré et négligé leurs responsabilités, ont vu le panier très petit et se sont rebellés. Laman et Lémuel n’avaient ni l’assurance ni la foi que produit la préparation juste. Ils ne croyaient pas qu’ils pouvaient réussir le tir.
Quand David alla affronter Goliath, Saül l’en découragea, lui rappelant qu’il n’était qu’un enfant et qu’il ne pouvait pas aller se battre contre ce géant. David répondit: «Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau, je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule» (1 Samuel 17:34-35). David avait déjà tiré ses lancers francs et le panier lui paraissait très grand.
Quand Joseph Smith se rendit dans un bosquet, quand il commença la traduction du Livre de Mormon, et quand il organisa l’Eglise avec six membres seulement, son assurance était grande dans le Seigneur.
Le Sauveur parla d’enseigner ligne après ligne, précepte après précepte. C’est également la manière dont nous devons nous préparer pour glorifier notre appel: un acte après l’autre, un accomplissement après l’autre. Chaque bonne action agrandit le panier et nous prépare à continuer de glorifier notre appel. Jeunes détenteurs de la Prêtrise d’Aaron, quand vous bénissez et distribuez dignement et avec recueillement la Sainte-Cène, le panier vous paraît un peu plus grand, tout comme grandit votre assurance dans le Seigneur et votre faculté d’agir avec droiture. Vous qui avez résisté à des tentations prétendument petites, il vous est plus facile de vaincre Satan dans les moments de grandes épreuves. Vous qui avez établi une relation avec votre Père céleste et le Sauveur par l’étude des Ecritures et la prière, votre panier est large et votre assurance grandit.
Je suis bien conscient que nous voyons chacun notre panier de taille différente. Certains ont peut-être l’impression d’être dans une série de dix-huit échecs successifs, et que le panier qu’ils visent est bien réduit actuellement. J’ai connu des hommes, jeunes et vieux, à qui leurs décisions ou leurs actions précédentes avaient fait perdre l’assurance en soi et dans le Seigneur. On aurait dit que leurs bras et leurs jambes étaient bloqués et raides, et que la tâche de briser le cycle du péché et de l’échec leur semblait quasi impossible. Mais la véritable compréhension de la mission du Sauveur nous permet de savoir que, par un vrai repentir, notre panier peut être ramené à sa taille normale. Chaque choix avisé, chaque exercice responsable de la prêtrise, et chaque acte de service accroît notre assurance dans le Seigneur.
Mes frères de la prêtrise, réussissons nos lancers francs, faisons notre devoir, chaque fois que nous avançons jusqu’à la ligne de réparation, afin que notre assurance grandisse dans la présence de Dieu, que la doctrine de la prêtrise se distille sur notre âme comme la rosée des cieux, car nous sommes la prêtrise de Dieu. J’en témoigne humblement, au nom de Jésus-Christ. Amen.