Les clefs qui ne rouillent jamais
Je conseille fortement à tous les membres de l’Eglise de suivre les enseignements et les conseils de ceux qui détiennent les clefs en tant que prophètes, voyants et révélateurs.
Il y a quelques mois, ma femme, Ruth, frère Holland, sa femme, Patty, et moi avons accompagné un groupe dans la fascinante vieille ville de Jérusalem. Nous étions grisés par les odeurs enchanteresses des boîtes à épices ouvertes et les cris des hommes vendant leur marchandise. En entrant dans le monastère du Saint-Sauveur, à la recherche de la porte, nous avons pénétré dans de vieux couloirs entourés de murs de pierres. On nous a dit que certaines parties des murs dataient du temps des croisés. A un mur étaient accroché un assortiment d’antiques clefs rouillées. Certaines étaient énormes. Toutes étaient plus grandes que celles que nous utilisons aujourd’hui. Beaucoup d’entre elles étaient très ouvragées. Beaucoup de portes que ces clefs étaient destinées à ouvrir n’existent plus, ou si elles existent toujours, les clefs et les serrures seraient trop rouillées pour les ouvrir.
Aujourd’hui, je vais parler de clefs qui ne sont pas en métal. Les clefs dont je parle ne rouillent jamais. Ce sont les clefs de la vie et du salut dans le royaume de Dieu. Joseph Smith, le prophète, a dit: «Je vais vous donner une clef qui ne rouillera jamais, si vous demeurez avec la majorité des douze apôtres et avec les écrits de l’Eglise, vous ne serez jamais égarés.»
Le prophète a également déclaré: «La prêtrise est éternelle. Le Sauveur, Moïse et Elias donnèrent les clefs à Pierre, Jacques et Jean [sur la montagne] lorsqu’ils furent transfigurés devant lui.» Pierre, Jacques et Jean conférèrent les clés du royaume de Dieu au prophète Joseph et l’ordonnèrent pour être un apôtre et un témoin spécial du nom du Sauveur et pour porter les clefs de son ministère. Les clefs relatives au rassemblement d’Israël, à la dispensation d’Abraham et, nécessairement, les clefs de scellement furent conférées au Prophète par Moïse, Elias et Elie en 18364.
Avant son martyre, sans aucun doute poussé par un pressentiment, le prophète Joseph se prépara à la mort. Joseph Fielding Smith a dit:
«Le Prophète déclara qu’il ne savait pas pourquoi, mais que le Seigneur lui commanda de doter les Douze de ces clefs et de cette prêtrise, et lorsque cela fut fait, il se réjouit beaucoup, disant en substance: ‹Maintenant, si on me tue, vous avez toutes les clefs et toutes les ordonnances et vous pouvez les conférer à d’autres, et les pouvoirs de Satan ne pourront pas abattre le Royaume aussi vite que vous serez capables de l’édifier, et c’est sur vos épaules que reposera la responsabilité de diriger ce peuple›».
Après avoir appris la mort du prophète Joseph et du patriarche Hyrum, Wilford Woodruff fait comme suit le récit de sa rencontre avec Brigham Young, qui était alors le président du Collège des douze apôtres: «J’ai rencontré Brigham Young dans une rue de Boston, où il venait de revenir, en face de chez sœur Voce. Nous nous sommes serrés la main, mais n’avons pas pu prononcer un mot … Après avoir cessé de pleurer, nous avons commencé à parler … Au cours de la conversation, il [Brigham Young] s’est frappé la cuisse et a dit: ‹Grâce à Dieu, les clefs du royaume sont ici›.»
Quand Brigham Young est revenu à Nauvoo, Sidney Rigdon, qui avait été conseiller de Joseph Smith, a mis en cause le poste de dirigeant de Brigham Young et des apôtres. Brigham Young a déclaré aux saints rassemblés: «Si les gens veulent que le président Rigdon les dirige, ils peuvent l’avoir; mais je vous dit que le Collège des Douze a les clefs du royaume de Dieu dans le monde entier.» Il a ajouté: «Je sais où sont les clefs du royaume, et où elles seront éternellement. Vous ne pouvez pas appeler un homme à être prophète; vous ne pouvez pas appeler frère Rigdon et le placer au-dessus des Douze; pour cela, il faut qu’il soit ordonné par eux.»
Brigham Young, en qualité de président du Collège des Douze, est devenu ensuite le président de l’Eglise, succédant ainsi à Joseph Smith, le prophète. Il en a été de même avec le président Hunter après la mort d’Ezra Taft Benson. Comme l’a écrit Joseph Fielding Smith:
«Il n’y a pas de mystère dans le choix du successeur du président de l’Eglise. Le Seigneur a réglé ceci il y a longtemps, et le doyen des apôtres devient automatiquement l’officier président de l’Eglise, et il est soutenu comme tel par le Conseil des Douze, qui devient l’organisme président de l’Eglise quand il n’y a pas de Première Présidence. Le président n’est pas élu, mais il doit être soutenu tant par ses frères du conseil que par les membres de l’Eglise.»
Le 5 juin 1994, le Collège des Douze, dont Howard W. Hunter était alors le président, détenant conjointement toutes les clefs du Royaume, s’est réuni dans le temple de Salt Lake. Le président Hunter a alors été ordonné et mis à part par les Douze, Gordon B. Hinckley parlant en leur nom. Howard W. Hunter est ainsi devenu le président et l’administrateur légal de l’Eglise, et le seul homme autorisé à dispenser, superviser et exercer toutes les clefs du royaume de Dieu sur la terre. Il est également devenu à son tour le dépositaire des clefs détenues avant lui par Joseph Smith, Brigham Young, John Taylor, Wilford Woodruff, Lorenzo Snow, Joseph F. Smith, Heber J. Grant, George Albert Smith, David O. McKay, Joseph Fielding Smith, Harold B. Lee, Spencer W. Kimball et Ezra Taft Benson.
Les clefs données par le Sauveur à Pierre, Jacques et Jean et remises par eux au prophète Joseph, n’ont pas rouillé. Elles ouvriront toutes les portes spirituelles de la dispensation de la plénitude des temps. Elles sont exercées actuellement par le président Hunter, par ses conseillers dans la Première Présidence, et par le Collège des Douze, qui sert sous la direction de la Première Présidence.
Combien de temps ces clefs dureront-elles? Wilford Woodruff a déclaré:
«Quand le Seigneur a donné les clefs du royaume de Dieu, les clefs de la Prêtrise de Melchisédek, de l’apostolat, et les a scellées sur la tête de Joseph Smith, il les a scellées sur sa tête pour qu’elles restent sur terre jusqu’à la venue du Fils de l’Homme … Elles ont été avec lui jusqu’au jour de sa mort. Elles ont ensuite reposé sur la tête d’un autre homme … John Taylor. Il a détenu ces clefs jusqu’au moment de sa mort. Elles ont échu ensuite, son tour venu, c’est-à-dire selon la providence de Dieu, à Wilford Woodruff.
«Je dis aux saints des derniers jours que les clefs du royaume de Dieu sont ici, et qu’elles vont y rester jusqu’à la venue du Fils de l’Homme. Que tout Israël le comprenne. Il se peut qu’elles ne reposent sur ma tête que pour peu de temps, mais elles reposeront alors sur la tête d’un autre apôtre, puis d’un autre après lui, et ainsi de suite jusqu’à la venue du Seigneur Jésus-Christ dans les nuées célestes pour ‹rétribuer chacun selon les œuvres accomplies dans la chair›.»
Il n’y a qu’un seul chef de l’Eglise, et c’est le Seigneur Jésus-Christ. Il est le chef de tous. Sous lui se trouve le président Hunter, l’homme que le Seigneur a choisi pour diriger l’Eglise, avec ses conseillers dans la Première Présidence et le Collège des Douze. Toutes les autres organisations de l’Eglise sont subordonnées à ceux qui ont ces clefs.
Pourquoi ces clefs spirituelles sont-elles importantes? Ces clefs spirituelles détiennent «le droit de jouir du bienfait de la communion avec les cieux et le privilège et l’autorité d’administrer les ordonnances ⌦de l’Evangile de Jésus-Christ, de prêcher l’Evangile de repentance et de baptême par immersion pour la rémission des péchés.» Les clefs du ministère d’anges est le droit de la ⌦Prêtrise d’Aaron. La Prêtrise de Melchisédek, supérieure, «détient la clef des mystères du royaume, à savoir la clef de la connaissance de Dieu.» Pour prendre effet et avoir de la valeur, tout acte dans l’Eglise doit être accompli en vertu de l’autorité des clefs au moment et à l’endroit appropriés, et de la manière et selon l’ordre corrects. L’autorité et le pouvoir de diriger toute l’œuvre du royaume de Dieu sur la terre constituent les clefs de la prêtrise. Ceux qui les possèdent ont le droit de présider et de diriger les affaires de l’Eglise qui sont de leur juridiction.
Pourquoi est-il si nécessaire de suivre ceux qui ont les clefs de la prêtrise? Ce principe guide l’Eglise et son peuple depuis le commencement, et c’est un principe de révélation. Parmi les membres de l’Eglise il y a eu et il continue d’y avoir des oracles vivants de Dieu, qui détiennent les clefs pour diriger cette œuvre sacrée. Sans prophètes, voyants et révélateurs, l’Eglise et le royaume de Dieu ne peuvent pas progresser ni prospérer.
Valdes, citoyen de Lyon, reconnut le besoin de direction apostolique en 1170. Cet homme riche avait renoncé à sa fortune afin de mener la vie simple d’un disciple des apôtres du Christ. Il œuvra principalement parmi les pauvres de Lyon et de ses environs et fit traduire des parties de la Bible dans leur langue. Ses disciples et lui se déplaçaient deux par deux, enseignant les vérités simples de la Bible. Certains franchirent les Alpes pour vivre dans les vallées du Piémont, en Italie.
Ce groupe de gens courageux, que l’on appela les Vaudois, étaient considérés par leurs contemporains comme de dangereux dissidents. Au cours des siècles, ils furent «brûlés sur le bûcher, enterrés vivants, lapidés … pendus, entassés … dans des donjons infectés de maladies, [et] poursuivis … dans les rochers, les crevasses et les montagnes glacées.» Ils persévèrent pourtant avec ténacité, repoussant des armées de tyrans, pour préserver leur précieux patrimoine de foi hérité des premiers apôtres, qui détenaient des clefs qui ne rouillaient jamais.
En 1655, leur suzerain, le duc de Savoie, fit paraître un édit disant qu’ils devaient renier leur foi sans quoi ils seraient mis à mort. Le massacre qui s’ensuivit finit par éveiller la conscience de quelques-uns de leurs prochains, parmi lesquels John Milton, le grand poète anglais. Révulsé par cet acte atroce, il composa son sonnet «Sur le récent massacre au Piémont»:
Venge, ô Seigneur, tes saints massacrés, dont les os sont dispersés dans les froides montagnes des Alpes.
En 1850, Lorenzo Snow, du Conseil des douze apôtres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, monta une très haute montagne près de Latour, pour rendre visite aux Vaudois du Piémont. Ses deux compagnons et lui, debout sur un rocher en surplomb, leur proclamèrent que Joseph Smith avait vu le Père et le Fils et avait rétabli l’Evangile dans sa plénitude et sa totalité. Ils témoignèrent que les clefs du saint apostolat avaient été rétablies. Il témoigna également qu’il y avait effectivement des apôtres et des apôtres actuels sur la terre. Beaucoup crurent son message étonnant et se joignirent à l’Eglise. Touché par son expérience parmi les Vaudois vivant dans les vallées des Alpes, Lorenzo Snow cita les paroles poignantes:
John Daniel Malan fut le premier des Vaudois à se faire baptiser, le 27 octobre 1850. Il fut suivi par les familles des Cardon, des Stalle, des Beuse, des Pons, des Malan, des Gaudin, des Chatelains et de beaucoup d’autres. Certains furent parmi les premiers convois de charrettes à bras qui vinrent dans la vallée du lac Salé au début des années 1850. Ces familles s’unirent par mariage à d’autres familles bien connues dans l’Ouest des Etats-Unis, entre autres aux Larson, Maughan, Crockett, Miner, Budge, Thatcher, Steed et Parkinson. Puisant à leurs racines dans le sol des montagnes du Vaudois, beaucoup de leurs descendants cultivèrent les vignobles de l’Eglise nouvellement rétablie et apportent aujourd’hui de remarquables contributions à l’Eglise mondiale, croyant, comme leurs ancêtres, que les apôtres détiennent les clefs qui ne rouillent jamais.
Je conseille fortement à tous les membres de l’Eglise de suivre les enseignements et les conseils de ceux qui détiennent les clefs en tant que prophètes, voyants et révélateurs. Ce sont eux qui nous inspireront pour que nous puissions faire face aux vicissitudes de notre époque. Je vous supplie tous de ne pas essayer d’invoquer tel ou tel principe de l’Evangile, telle ou telle Ecriture pour justifier erronément la désobéissance spirituelle, ou échapper aux responsabilités des alliances et des ordonnances, contrairement au conseil de ceux qui ont la voix de prophétie dans l’Eglise. Les Ecritures et la doctrine de l’Eglise, comme l’a dit Pierre, ne sont pas un objet d’interprétation particulière.»
On reçoit beaucoup de force temporelle et spirituelle quand on suit ceux qui ont les clefs du royaume de Dieu à notre époque. La force et la puissance personnelles résultent de l’obéissance aux principes éternels enseignés par les émissaires actuels du Seigneur. Que l’Esprit de Dieu repose sur nous, qui suivons les oracles actuels.
A la conclusion de cette conférence historique, je suis heureux de témoigner au monde d’un sujet particulièrement important. En tant que témoin spécial du Seigneur Jésus-Christ, j’ai pu constater que parmi ceux qui détiennent les clefs ⌦du royaume de Dieu sur la terre, ⌦il y a une unité, un amour et un respect mutuel complets. Nous soutenons totalement Howard W. Hunter, Gordon B. Hinckley et Thomas S. Monson comme Première Présidence. Ce sentiment d’unité et de soutien complets pour la Première Présidence s’est exprimé jeudi dernier dans le temple de Salt Lake en une déclaration faite par le président Packer au nom des Douze. Il a été suivi par le président Pinegar, représentant les soixante-dix, et par Merrill J. Bateman, représentant l’Episcopat président. Toutes les Autorités générales ont ensuite voté de soutenir pleinement la déclaration du président Packer de soutien total à la Première Présidence et de soutien mutuel. Avec une telle unité, les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre nous. J’en témoigne, au nom de Jésus-Christ. Amen.