«Le culte par la musique»
Les cantiques sont l’un des meilleurs moyens de capter l’Esprit du Seigneur.
Président Hunter, votre message inspiré nous enthousiasme. Nous vous exprimons notre amour. Nous félicitons aussi les Autorités générales et les officiers généraux de l’Eglise qui viennent d’être appelés et soutenus.
Nous nous sommes joints par le cœur au Mormon Youth Chorus quand il a chanté avec enthousiasme les paroles inspirées de Charles Wesley: «Hosanna au grand Roi! Adorez le Seigneur, objet de notre foi, rendez-lui tous honneurs!» (Cantiques, n° 34). Avec les événements de cette assemblée solennelle, nous avons également ressenti l’immense gratitude exprimée dans notre cantique «Seigneur, merci pour le prophète» (Cantiques, n° 10). Nous nous sommes réjouis de l’honneur de soutenir Howard W. Hunter comme président de l’Eglise et les frères Hinckley et Monson comme conseillers. Au cours de cette assemblée mondiale, nous avons promis de soutenir par nos prières et tous nos efforts ces hommes que le Seigneur a appelés à diriger son Eglise. Je vous témoigne que ce que nous avons fait a été enregistré dans les cieux et que chacun d’entre nous devra répondre devant Dieu de la façon dont il suivra les dirigeants que nous avons soutenus solennellement.
Au printemps dernier, je me suis rendu pour la première fois à Brasilia. Plus de 3000 saints étaient réunis pour une conférence régionale. Le numéro des cantiques était indiqué sur le programme mais les paroles en portugais ne signifiaient rien pour moi. Mais quand le beau chœur a commencé à chanter, la musique a franchi tous les obstacles de langue et a touché mon âme:
«Le jour paraît, chassant la nuit.
Vois! Sion lève l’étendard!
D’un jour meilleur
L’aurore luit!
Par le miracle de la musique sacrée, l’Esprit du Seigneur est descendu sur nous et nous a préparés à être instruits dans l’Evangile et à adorer Dieu.
La Première Présidence a déclaré:
«La musique édifiante joue un rôle essentiel dans nos réunions de l’Eglise. Les cantiques favorisent la présence de l’Esprit du Seigneur, créent une atmosphère de recueillement, unissent les membres et nous offrent un moyen d’adresser des louanges au Seigneur.
«C’est dans les cantiques que l’on trouve quelques-uns des plus grands sermons. Les cantiques nous incitent à nous repentir et à faire de bonnes œuvres, édifient le témoignage de la foi, apportent réconfort à ceux qui sont las, consolation aux affligés et nous donnent l’inspiration nécessaire pour endurer jusqu’à la fin» (Cantiques, p. vii).
Les cantiques sont l’un des meilleurs moyens de capter l’Esprit du Seigneur. Je me demande si nous utilisons assez ces ressources divines dans nos réunions, dans nos classes et dans nos foyers.
En juillet dernier, j’ai visité le centre culturel polynésien de l’Eglise à Hawaï. Avant le spectacle de danse et de musique de diverses cultures insulaires, je suis allé dans les coulisses remercier les artistes. J’y ai trouvé la frénésie qui précède le début d’un spectacle. Des dizaines d’artistes accomplissaient à la hâte les dernières tâches nécessaires pour coordonner leurs efforts pour donner un spectacle bien enlevé. Je me demandais comment le metteur en scène ferait naître l’ordre de ce tumulte en préparation pour mon bref discours.
Cela s’est fait comme par miracle. A un signal, une voix forte s’est élevée, et bientôt les accents de «Seigneur, merci pour le prophète» ont formé un magnifique chœur, quand les jeunes chanteurs talentueux ont mis leurs pensées en harmonie avec le Seigneur.
Nous avons vécu une expérience semblable dans notre famille. Au printemps dernier, quelques-uns de nos enfants et quatorze de nos petits-enfants ont fait une sortie en famille en montagne. Parmi nos activités, nous nous sommes réunis pour nous raconter nos expériences et nous rendre témoignage. Nous nous sommes réunis à l’heure fixée, mais les petits avaient l’esprit ailleurs. Les grands esprits de ces petits corps réclamaient davantage des activités extérieures qu’ils avaient goûtées. Le chalet où nous étions réunis était trop petit pour tous les contenir, et l’on aurait dit qu’une douzaine d’enfants agités et leurs cris ricochaient sur les murs et repartaient dans toutes les directions. Les grands-parents comprendront mes craintes à essayer de mettre sur pied quelque chose de sérieux dans ces conditions.
Soudain la sagesse intuitive des jeunes mères est venue à notre secours. Deux mères se sont mises à chanter un chant connu des enfants. D’autres se sont joints à elles, et en quelques minutes l’ambiance a changé et tous les esprits, apaisés, étaient réceptifs aux choses de l’Esprit. J’ai fait intérieurement une prière de remerciement pour les cantiques et pour les mères qui savent les employer!
Les cantiques sont l’un des meilleurs moyens d’apprendre la doctrine de l’Evangile rétabli. Stephen D. Nadaud a dépeint cette force unique dans des vers qu’il a écrits et a lus à une réunion des Autorités générales:
Pour enseigner avec force
la doctrine et le plan
je souhaiterais avoir une douce musique
pour préparer l’âme.
Puis pour imprimer à jamais
ces vérités dans l’esprit,
nous chanterions les hymnes de Sion
et leur message sublime.
Les Ecritures contiennent de nombreux passages qui affirment que les cantiques sont une magnifique façon d’adorer Dieu. Le Sauveur et ses apôtres, avant de quitter la salle haute où ils avaient vécu l’expérience sublime de la dernière Cène, ont chanté un cantique. Ensuite, le Sauveur les conduisit au mont des Oliviers (voir Matthieu 26:30).
L’apôtre Paul a conseillé aux Colossiens: «Instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres … par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce» (Colossiens 3:16; voir aussi Alma 26:8).
La révélation moderne réaffirme l’importance de la musique sacrée. Dans l’une des premières révélations données à Joseph Smith, le prophète, le Seigneur chargea Emma Smith de faire un choix d’hymnes sacrés, selon que cela lui serait donné. Le Seigneur précisa: «Car il m’est agréable que mon Eglise les ait.
«Car mon âme se réjouit du chant du cœur, oui, le chant des justes est une prière pour moi, et il sera exaucé par une bénédiction sur leur tête» (D&A 25:11-12).
Dans une révélation donnée par l’intermédiaire d’un autre prophète, une génération plus tard, le Seigneur commanda à son peuple de le louer par le chant et la musique (voir D&A 136:28).
Ces instructions de louer le Seigneur par le chant ne se limitent pas aux grandes réunions. A notre époque, quand les apôtres du Seigneur se réunissent, ils chantent encore des cantiques. Les réunions hebdomadaires de la Première Présidence et du Collège des douze apôtres dans le temple de Salt Lake commencent toujours par un cantique. Russell M. Nelson accompagne à l’orgue. Les membres de la Première Présidence, qui dirigent ces réunions, choisissent à tour de rôle le cantique d’ouverture. La plupart d’entre nous notent la date où chaque cantique est chanté. Selon mes notes, le cantique d’ouverture le plus souvent chanté depuis dix ans que je participe à ces réunions est «Oh, j’ai besoin de toi» (Cantiques, n° 53). Imaginez l’impact spirituel d’une poignée de serviteurs du Seigneur chantant ce cantique avant de prier pour qu’il les guide dans l’accomplissement de leurs grandes responsabilités.
Le voile est très ténu dans les temples, en particulier quand nous joignons nos voix pour adorer Dieu par la musique. Lors des consécrations de temples, j’ai vu plus de larmes de joies provoquées par la musique que par la parole. J’ai lu des récits disant que des chœurs d’anges se sont joints à ces cantiques de louanges, et je crois l’avoir ressenti à plusieurs occasions. Au cours de sessions de consécration où chantaient de beaux chœurs bien préparés d’une trentaine de voix, j’ai entendu parfois ce qui semblait être trois cents voix louant Dieu avec une qualité et une intensité de sentiment que l’on ressent mais qu’on ne peut expliquer. Certains de ceux qui m’écoutent aujourd’hui sauront ce que je veux dire.
La musique sacrée a la faculté unique de communiquer notre amour pour le Seigneur. Cette communication est une aide extraordinaire à l’adoration. Beaucoup ont du mal à exprimer leur adoration en parole, mais nous pouvons tous nous unir pour communiquer ces sentiments par les paroles inspirées de nos cantiques.
Quand une assemblée adore Dieu par le chant, toutes les personnes présentes devraient participer. A ce propos, je vais vous raconter une autre expérience. Je venais de m’acquitter d’une tâche un dimanche matin à Salt Lake City, et je voulais assister à une réunion de Sainte-Cène. Je me suis arrêté à une église sur ma route, et je me suis glissé discrètement dans le hall au moment où l’assemblée commençait à chanter les paroles sacrées du cantique de Sainte-Cène:
«Chantons du Christ le grand amour!
Il quitta son très haut séjour:
Il vint sur terre et dut souffrir,
Pour sauver l’homme il dut mourir.
J’ai été profondément touché quand nous avons chanté ce cantique plein d’adoration et avons médité sur le renouvellement de nos alliances par la Sainte-Cène. Nos voix ont chanté les derniers vers:
Pour rédimer celui qui croit,
Jésus dut mourir sur la croix!
Louange et gloire à son saint nom!
Son grand amour, nous proclamons.
Pendant que nous chantions ces paroles, j’ai regardé les membres de l’assemblée autour de moi et j’ai été stupéfait de voir qu’un tiers d’entre eux ne chantaient pas. Comment cela se pouvait-il? Ceux qui ne prononçaient pas les paroles voulaient-ils dire qu’ils ne voulaient pas chanter le grand amour du Christ? Que disons-nous, que pensons-nous quand nous ne chantons pas pendant nos réunions de culte?
Je crois que certains d’entre nous, en Amérique, deviennent négligents dans le culte, en particulier dans les chants. J’ai remarqué que les saints partout sont plus diligents dans ce domaine. Nous qui vivons dans les pieux centraux de Sion, nous devons chanter avec plus de ferveur.
Il y a quelques conventions que nous devons tous observer dans le culte par la musique. En chantant, nous devons penser au message des paroles. Nos cantiques contiennent des sermons doctrinaux incomparables, dont la vérité et la puissance poétique ne sont dépassées que par celles des Ecritures.
Nos directeurs de musique et nos organistes doivent nous diriger à la vitesse indiquée. Un tempo trop lent ou trop rapide peut nuire au culte.
Nous devons veiller au type de musique que nous utilisons dans les cadres où nous voulons contribuer à la qualité du culte. Beaucoup de morceaux de musique qui conviennent à d’autres circonstances correctes ne conviennent pas aux réunions de l’Eglise.
Nos cantiques ont été choisis du fait de leur faculté éprouvée de permettre à l’Esprit du Seigneur de se manifester. Une enfant qui joue du violon a décrit ce fait en ces termes: «J’aime jouer de la musique classique, mais quand je joue nos cantiques, je ressens l’Esprit du Seigneur dans ma salle de répétition.»
Les solistes doivent se souvenir que dans nos réunions de culte la musique n’est pas destinée à la représentation mais au culte. Les morceaux vocaux ou instrumentaux doivent être choisis en vue de contribuer au recueillement, non de fournir une occasion de représentation aux artistes, quel que soit leur talent.
Notre musique sacrée nous prépare à l’enseignement des vérités de l’Evangile. C’est pourquoi nous appliquons des critères stricts à la musique et aux instruments de musique que nous utilisons dans nos réunions de culte. C’est pourquoi nous recommandons à nos chœurs de puiser leur répertoire avant tout dans le recueil de cantiques. Nous pouvons choisir avec soin d’autres morceaux de musique conformes à l’esprit de nos cantiques, par exemple le merveilleux «O, divin Rédempteur», de Charles Gounod, chanté lors des obsèques d’Ezra Taft Benson. Mais souvent un cantique du recueil est le choix le plus inspirant et le plus approprié pour un chœur, un chanteur ou un instrumentiste (voir Michael F. Moody, Ensign, août 1994, p. 79).
La musique sacrée peut nous aider même en dehors de toute expression formelle. Par exemple, quand vient la tentation, nous pouvons en neutraliser les effets en fredonnant ou en répétant les paroles d’un cantique que nous aimons (voir Boyd K. Packer, «Inspiring Music, Worthy Thoughts», Ensign, janvier 1974, pp. 25-28).
Nos cantiques peuvent produire leur effet miraculeux même quand le chœur est peu nombreux et qu’on entend à peine un son. Je l’ai ressenti il y a quelques mois à une manifestation musicale comme je n’en ai jamais connu dans l’Eglise. J’avais été invité à prendre la parole à la conférence des saints des derniers jours mal entendants du grand bassin de Salt Lake, organisée par la paroisse pour mal entendants de la vallée de Salt Lake City, du pieu de Salt Lake Park. Plus de 300 frères et sœurs mal entendants étaient présents. Les membres de la présidence de pieu et moi étions presque les seuls adultes de l’assemblée qui étaient en mesure d’entendre et qui essayaient de chanter de manière audible. Le reste de cette vaste assemblée chantait avec les mains. Pas une lèvre ne bougeait et pas un son ne se faisait entendre, à l’exception de l’orgue et de quatre faibles voix sur l’estrade. Dans l’assemblée, toutes les mains bougeaient à l’unisson avec le dirigeant, en interprétant par signe «L’Esprit du Dieu saint». Tandis que nous chantions, l’Esprit du Seigneur est descendu sur nous et nous a préparés à la prière. Notre musique sacrée est une puissante préparation à la prière et à l’enseignement de l’Evangile.
Nous devons utiliser davantage nos cantiques pour nous rendre réceptifs à l’Esprit du Seigneur, et pour nous aider à enseigner et à apprendre notre doctrine. Nous devons utiliser mieux les cantiques dans l’enseignement missionnaire, dans les classes de l’Evangile, dans les réunions de collège, dans les soirées familiales et dans les visites d’enseignement. La musique est une manière efficace d’adorer notre Père céleste et son Fils, Jésus-Christ. Nous devrions utiliser les cantiques quand nous avons besoin de force et d’inspiration.
Nous qui avons «ressenti le désir de chanter le cantique de l’amour rédempteur» (Alma 5:26), nous devons continuer de chanter afin de nous approcher davantage encore de celui qui a inspiré la musique sacrée et nous a commandé ⌦de l’utiliser pour l’adorer. Je prie humblement pour que nous puissions être diligents en cela. Je ⌦vous témoigne de la véracité de l’Evangile de Jésus-Christ et de l’appel divin de ceux que nous avons soutenus hier. Au nom de Jésus-Christ. Amen.